28 août 2012 à
Marseille : Le bébé enlevé à la maternité retrouvé sain et sauf, une femme en garde à vue.
Le bébé enlevé dans la nuit de lundi à ce mardi à l'hôpital
Saint-Joseph de
Marseille a été retrouvé dans la matinée au domicile d'une femme, a indiqué le parquet. L'enfant, qui a été identifié par sa mère, est en bonne santé, a assuré l'hôpital. La ravisseuse présumée, qui présente des «troubles de la personnalité», a été placée en garde à vue, et a reconnu les faits. L'alerte-enlèvement lancée plus tôt, après la disparition de ce nourrisson de quatre jours, a été levée.
Le garçon prénommé
Zacharias a été enlevé vers minuit dans cette maternité, une des plus importantes de la région
Provence-Alpes-Côte d'Azur avec plus de 4.000 naissances par an. Selon les premières investigations, le personnel de nuit a alerté la police après avoir constaté la disparition du nourrisson qui dormait dans la chambre de sa mère, qui a deux autres enfants de 6 et 8 ans.
Bracelet d'identificationA la suite du déclenchement de l'alerte, «des personnes ont appelé les services de police pour dire que leur fille était chez eux avec un nouveau-né», a déclaré à l'
AFP le procureur de la République à
Marseille,
Jacques Dallest. Les parents de la jeune femme gardée à vue, qui habitent le 13e arrondissement de la ville, avaient récupéré dans la nuit leur fille avec le bébé, non loin de l'hôpital. Le nourrisson était enveloppé dans un drap rose de la maternité et portait encore le bracelet d'identification de l'hôpital, selon une source proche de l'enquête
Jacques Dallest a évoqué une «instabilité professionnelle, un peu d'errance, des fugues et des difficultés» de la jeune femme qui était suivie par un pédopsychiatre depuis son adolescence «mais qui n'a jamais été internée». La piste d'une «femme en mal d'enfant» privilégiée par les enquêteurs était finalement la bonne. «Elle a acheté une poussette et des vêtements de puéricultrice. Elle a ouvert une liste de naissance dans un magasin et disait être enceinte d'un copain de
Corse», a détaillé le procureur.
Lors de son audition, le père de la ravisseuse a expliqué que sa fille, dont il n'avait plus de nouvelles depuis le 4 août, lui a téléphoné lundi soir pour lui demander de venir la chercher dans le centre de
Marseille. Il l'a trouvée avec un bébé dans les bras qu'elle a présenté comme le sien. A aucun moment, elle n'a fait état d'un enlèvement. Les parents, qui nourrissaient des doutes sur la véracité de l'histoire de leur fille, ont finalement prévenu la police ce mardi matin après le déclenchement du plan «alerte-enlèvement».
La ravisseuse présumée s'est présentée comme une élève infirmièreD'après les premiers témoignages recueillis par les enquêteurs, la ravisseuse se serait présentée lundi entre 21 et 22 h au personnel soignant en prétextant être enceinte et avoir besoin de soins. Comme elle ne présentait aucun signe apparent de grossesse, elle a été raccompagnée vers la sortie de l'établissement.
Un autre témoignage, corroboré par une caméra de surveillance, la montre sortant de la maternité vers minuit avec dans les bras ce qui pourrait être un enfant enveloppé dans une couverture rose. Les enquêteurs disposaient également de plusieurs témoignages faisant état du comportement suspect d'une femme à l'hôpital
Conception, un autre établissement de la ville, lundi en fin d'après-midi.
Se présentant comme élève infirmière, cette dernière a fait le tour de plusieurs chambres de la maternité pour proposer à celles qui venaient d'accoucher de garder leur enfant pour la nuit. «La femme de la
Conception et celle de
Saint-Joseph présentent le même signalement avec une même tâche caractéristique sur la joue droite», avait dit le directeur adjoint de la police judiciaire de
Marseille,
Christian Sivy. A l'issue de sa garde à vue, la jeune femme doit être déférée au parquet qui va demander son placement sous mandat de dépôt pour les faits «d'enlèvement de mineur de moins de 15 ans». Elle encourt une peine de 30 ans de prison.
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Source) ...
À partir de ce mardi, les bébés nés à l'hôpital privé
Saint-Joseph de
Marseille porteront tous des bracelets électroniques, pour prévenir les enlèvements.
Pour éviter les vols de bébés, une maternité de
Marseille leur met des bracelets électroniques
Dès ce mardi, les nouveau-nés ayant vu le jour à l'hôpital privé
Saint-Joseph de
Marseille seront tous équipés de bracelets électroniques. But de l'opération ? Prévenir les enlèvements de bébés à la maternité.
Ces bracelets sont totalement informatisés: «Tous les bébés le porteront à la cheville. Les bracelets sont reliés à une puce qui émet des radiofréquences», explique
Karine Yessad, en charge de la communication de l'hôpital
Saint-Jospeh. «La présence de l'enfant est détectée grâce à ses radiofréquences qui indiquent que le bébé se trouve dans la zone qui a été définie, c'est-à-dire la maternité.» En plus du personnel soignant, un ordinateur surveille ainsi les bébés: «Nous avons un
PC qui déclenche une alarme dès que le bébé sort de la zone.»
Un dispositif de sécurité qui n'est néanmoins pas obligatoire: «Nous équiperons les bébés “par défaut”. Si des parents sont opposés au port du bracelet électronique par leur nourrisson, nous leur ferons signer une décharge.» Une sécurité supplémentaire mise en place après l'enlèvement d'un bébé dans ce même hôpital en août dernier: «Lorsque cela s'est produit, il avait fallu trois heures pour retrouver la trace du bébé. Nous avions déjà un système de vidéosurveillance qui marchait bien mais si nous avions eu le bracelet électronique, nous l'aurions retrouvé plus vite.»
Pas de problème lorsque le bébé quitte la maternité, sa sortie est aussi administrative qu'informatique: «Quand un bébé quitte le service, nous désactivons le bracelet et nous le coupons. Le bébé est ainsi informatiquement sorti.»
Ces bracelets électroniques s'accompagnent de restrictions d'entrée. L'accès à la maternité est maintenant restreint entre 21 heures et 6 heures du matin. Avec ses 4300 bébés nés chaque année, la maternité de
Saint-Joseph est la plus grande de la région. En matière de sécurité, chaque maternité est libre de choisir ses propres consignes. Ainsi, une cinquantaine d'établissements en
France a déjà adopté le bracelet électronique. D'autres préfèrent avoir recours à des méthodes plus traditionnelles, comme afficher des recommandations à l'adresse des jeunes mamans dans les chambres.
En
France, les premiers bracelets électroniques pour bébés ont été mis en place en 2007, par l'hôpital du
Raincy-Montfermeil, en
Seine-Saint-Denis. Plusieurs rapts s'y étaient consécutivement produits. Selon la Direction générale de l'offre de soins (
DGOS), on dénombre en
France un à deux rapts de bébés par an.
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