Ce n’est pas moi qui ai inventé la devise de la France, et si je peux reconnaître qu’elle est idéaliste, c’est à mon sens un but à atteindre, un guide, plutôt qu’une réalité. Je veux bien être pragmatique, mais pas en perdant de vu que l’objectif est plus grand que mon seul contentement personnel de citoyen, que cela doit prendre en compte la globalité du paysage social et profiter à la majorité.

La réalité sur l’immigration est bien plus complexe et bien moins tranchées que ce qui se dit sur elle. C’est ce que tend à mettre en perspective la vidéo que j’ai posté, qui fait appel à des chercheurs universitaires pour parler d’un sujet qui est au cœur de leur profession. Ils ne font pas de politiques, mais analysent les faits sur la question migratoire et replacent le contexte français dans un paysage plus vaste que son seul nombril. On sort là d’un ressenti implanté dans l’opinion publique par les médias de masse afin de susciter la peur permettant la division. En définitive, la diversion que le sujet propose, concède aux élites le maintien de leurs privilèges de classe sans que cela ne soit vraiment rediscuté.

Le fait que la question migratoire soit devenue un sujet récurent et central du débat public tient plus de l’idéologie politique que d’une traduction des besoins concrets de la population en tant qu’entité nation. C’est factuel, documenté, mis en perspective par des études sérieuses et pragmatiques. Il est crucial de prendre la peine de se réinformer sur le sujet, en dépassant le cadre de ce qui vient seulement confirmer une perception et admettre la possibilité qu’elle est peut-être biaisée par des infusions médiatiques trompeuses.

Ensuite, et sans nier les problématiques réelles liées à l’immigration, peut-on considérer que le passé colonial de l’entité France, sa politique étrangère actuelle qui permet de continuer à déstabiliser ou corrompre politiquement des régimes dans le but d’accaparer des richesses, n’a aucun lien et ne s’apparente d’aucune façon aux répercutions migratoires ? N’est-ce pas une putain de foutue hypocrisie que de se laver les mains du jeu géopolitique tout en pleurant sur le fait d’être envahit par les étrangers qui viennent nous voler notre pain et nous imposer leurs mœurs moyenâgeux et dogmatiques ? Qu’avons-nous fait de mieux (pas en tant qu’individus mais en tant que peuple) ?

Regarder les choses par le petit bout de la lorgnette n’est pas plus pragmatique qu’idéaliste, c’est juste de l’aveuglement sur tout le reste. La petite poignée appartenant à l’élite apatride qui nous gouverne a bien manœuvré, l’inception a prise et les petites gens craignent l’étranger qu’ils voient partout, dans chaque couleur qui diffèrent des leurs, dans chaque préférence qui dénote des schémas normatifs. À chaque fois que le processus xénophobique a trouvé matière à se répandre dans les peuples, l’histoire s’est transformée en une boucherie, dont les élites ne sont jamais les victimes alors-même qu’ils en sont les pernicieux instigateurs. Finalement, ils continueront de déguster du caviar sur des tas de cadavres anonymes.

Eux et nous, ce ne sont pas les étrangers et les Français. Ce sont les détenteurs des leviers du pouvoir et la masse grouillante diverse et variée à qui ont les a confisqué et sur laquelle ils sont exercés. Ci cette dernière est divisée, elle devient d’autant plus manipulable et surtout, incapable de remettre en question les véritables dérives civilisationnelles. Il est peut-être temps que la masse d’anonyme s’empare de l’histoire au lieu de la subir et la laisser entre les mains de « Grands Hommes » infatués, persuadés qu’ils sont de leur supériorité sur tout le reste, quand il leur manque une part essentielle d’humanité.

Pour ma part, je ne réclame à personne de se repentir d’écouter et de s’informer là où il l’entend. J’estime seulement que les limites de la tolérance se situent là où commence la malveillance. Je suis prêt à entendre tous les avis et les arguments, à partir du moment où ils n’appellent pas à la haine de l’autre, et ce, qui que soit « l’autre ». L’humanisme ne peut supporter ce qui le détruit, sinon ce n’est plus de l’humanisme, c’est de la bêtise. Être idéaliste ne suppose pas être naïf et débile ni se laisser bafouer par principe. D’ailleurs, alors même que je suis en couple avec un homme, en ce qui concerne les lobbies LGBTQIA+ je ne suis pas pour et sais reconnaître que les choses vont beaucoup trop loin. Aussi, je rejoins certains arguments qui militent à contre-courant de la doxa ambiante.

Enfin, tout ça pour dire que l’unité ne se trouvera pas dans l’idéal de ce qui devrait être, mais dans ce qui nous relie au-delà des appartenances idéologiques, religieuses et dogmatiques. Alors s’il vous plait, pourrions-nous sortir de la caricature pour trouver comment faire société sans stigmatiser nos prochains ?

Relie ta signature, Remedios, et respire un coup. En ce qui me concerne, tu fais partie du "nous", même si je ne suis pas d'accord avec toi.