Humeur du jour:
Ces jours-ci, je pense souvent à ce poème étudié dans l'étude du recueil de poèmes d'Aragon: les yeux d'Elsa :
J’ai traversé Les Ponts-de-Cé
C’est là que tout a commencé.
Une chanson des temps passés
Parle d’un chevalier blessé,
D’une rose sur la chaussée
Et d’un corsage délacé,
Du château d’un duc insensé
Et des cygnes dans les fossés,
De la prairie où vient danser
Une éternelle fiancée,
Et, j’ai bu comme un lait glacé
Le long lai des gloires faussées.
La Loire emporte mes pensées
Avec les voitures versées,
Et les armes désamorcées,
Et les larmes mal effacées,
Oh ! ma France ! ô ma délaissée !
J’ai traversé Les Ponts-de-Cé.
Louis Aragon, les Yeux d’Elsa, 1942
avec cette belle anaphore de la fin:
"Et les armes désamorcées,
Et les larmes mal effacées"
figure de style avec une répétition qui débute d'une manière analogue...