Sophie Petronin, l'ex-otage française, qui avait été rapatriée à Paris après trois ans et neuf mois aux mains d’un groupe djihadiste, s’est envolée de nouveau pour Bamako en mars dernier. Samedi, les autorités maliennes ont fait savoir qu’elles souhaitaient « l’appréhender ».
La mission aura été tenue secrète du début jusqu’à la fin. Aucun proche, pas même les plus intimes soutiens de la famille, n’a été prévenu de ce que le duo mère/fils avait prévu de faire. Après s’être battu pendant près de quatre ans pour arracher sa mère des sables sahéliens, Sébastien Pétronin a fini par l’y renvoyer.
Depuis sa libération, le 8 octobre 2020, l’état mental et physique de l’ex-otage, âgée de 76 ans, n’a cessé de se dégrader. Son corps s’est voûté. La tête dans les épaules, elle passe alors ses journées sur Internet à consulter des articles sur le Mali. Des idées noires lui traversent l’esprit, qu’elle émet à voix haute au grand effroi de Sébastien, soucieux de l’impact sur son propre fils et le reste de la famille. En contemplant sa mère, il comprend qu’« elle se sent encore plus prisonnière que dans le désert ».
La vue des montagnes enneigées lui rappelle sans cesse la mort de son deuxième fils, Jean-Philippe, en 2002. C’est cet événement tragique qui l’a poussée, à l’époque, à quitter l’Europe. Sans jamais se retourner. « Un drame familial », élude-t-elle, les yeux dans le vague. Ces vingt-cinq dernières années, Sophie Pétronin a consacré sa vie au Mali et a adopté, à Gao, la ville où elle résidait, une petite fille : Zeinabou.
Sacré parcours de vie qui interroge sur les choix faits par Sophie Prétonin et le lien avec un pays, y aurait il un thème de cette dame ?