Rappel du premier message :

Plutonien? Moi, tu rigoles...

Trop restrictif. Je suis encore plus chiant que ça.

Navane a écrit:

Parce que ce mot ne cesse de revenir, pour ne pas dire de me harceler...


Reflet


Bien plus bas que les masses de nuages qui les séparent,
les terres et les cieux s'échouent sur une larme d'océan
réfléchissant les mouvements d'une nature,
qui en a vu de toutes les douleurs,
un peu de brume, de gris, de vert,
au fil d'un à quoi bon,
où tout se meurt
sur un silence,
à l'envers

d'une ligne de vie où les chaos se renouvellent en reflets d'harmonie...

À l'endroit
d'un murmure
où tout renaît sens
sur le fil d'une aquarelle,
un peu de beau, de mystère,
qui diffuse en écho toutes les couleurs,
sublimées d'une émouvante iridescence,
un lien d'amour traverse l'onde des âmes entrelacées
bien plus haut que le jour s'écoulant en leurs cœurs confondus.


Navane, le 22 mars 2021.

Ton poème est sublime, Navane
(Cette symétrie que tu as extraordinairement placée dans le fond et dans le forme - quand on le regarde tourné à 90 degrés ton poème ressemble à un papillon, je viens juste de la remarquer, la première fois je l’ai lu en diagonale )

Sublime. Il faut songer à le publier.

Ah oui, tu as raison, il y a un papillon, Milacik. Pas fait exprès ou alors à un niveau très inconscient. Ça y est, je suis totalement habitée par la chose

L'idée de départ, c'était le reflet d'un paysage dans l'eau. C'est ce qui m'est apparu en premier lorsque j'ai entrepris d'écrire un texte pour que le mot cesse de revenir.
Là-dessus, j'ai en effet essayé de créer une symétrie de forme avec un léger trouble, un infime glissement entre les sons, les images et les sens dans le fond pour raconter une petite histoire.

Merci pour ton appréciation

Texte posté à côté et que je replace ici.


Coucher sur le papier

Je te couche sur papier.

Je couche l'instant où le soleil s'est déversé sur les lignes de ma vie. Je t'écris, encore et encore... Ce prénom sobre, digne, tendre, et d'une force terrible qui a fait trembler la nuit de mes mots.
Je m'essoufflais, tu m'inspirais sous l'ardeur de tes lettres. Tu soupirais la tragédie, je t’insufflais des envolées magiques.

Comment raconter cet espoir d'une beauté confondante offert au détour de nos complicités métaphoriques ? Comment livrer ce temps où nous nous sommes offerts l'un à l'autre nos errances inédites, nos résonances caressantes, nos dissonances jouissives ? Comment décrire sans les distordre ces minutes ensemencées aux secondes de mon existence ?

Je conte l'éloquence de nos âmes dévoilées à l'unisson, au cœur de nous et de nos petites morts sur la beauté de vers brisés à élancer de loin en loin.
Je chante nos impressions contraires, indéfinissables. Celles que nos peaux aimaient et qui nous éveillaient tant.
J'invoque le souvenir de nos esprits polissons. Je t'ai murmuré tant de fois, en écho à tes émois gorgés de plaisir, chaque fois que tu me transperçais de notre puissante grâce.
Oh, mon tendre, ces sensations grisantes... Tu étais si beau à vivre. Nos êtres arrimés étaient si beaux dans ce qu'ils délivraient de suavité. Si touchants dans l'apaisement, encore tremblants de leurs doux frissons.

Je te ramène au présent que tu as été ici, au creux de mon être. Je relie tous ces instants inscrits d'éternel où nos mains se sont entremêlées le temps d'une émotion secrète, où nos silences se sont trouvés et nos regards aussi aimants que patients ont redessiné ce que nous n'avions jamais eu l'audace d'imaginer ; toi, moi, nous, recréés libres et légers. Ici et là, infiniment, ces lignes sensuelles qui ont fait voler en éclat l'espace maladroit entre tes "pourquoi" et mes "je ne sais pas".

Comment t'écrire sans t'enfermer ? Comment nous écrire sans nous taire, sans nous malmener à travers les mots misérables qui sont les miens ? Sans paraître grossière, brouillonne ? Sans nous déshonorer ? Sans éteindre l'essence de notre histoire ?

Sauras-tu pardonner mes errements ? Pardon, pardon... Je t'en prie, pardonne-moi.

Je suis épuisée, je me couche.

Un dernier pour la déroute.


Impressions d'être

Une plume qui apostrophe les cimes,
Une goutte de pluie en automne,
Un rire suspendu au vacarme,
Un silence qui ruisselle de cris,
Un trop-plein chargé d'absence,
Un sourire bâtisseur d'empires,
Une douceur entremêlée de densité,
Un sourire tellement bancal,
Une colère qui se fane dans le vide,
Une tartine de dilemmes colorés sur une toile grisée de certitudes,
Une soif de pourquoi sur les comment,
Un heureux moment de solitude dans l'effervescence,
Une danse avec l'âme,
Une poussière de pensée qui module l'ensemble,
Un écho d'espoir déposé au creux de l'oubli...

Un esprit de papillon qui se rêve,
Un infime bout de vie qui infirme la surface des idées bien arrêtées,
Un rien à la force d'un tout,
Un sursaut dans le mouvement de la vie,
Un délire enfantant le rationnel,
Une idée de tout refaire,
Une imagination hors de toutes limites,
Une magie pour de vrai,
Un je m'en fous, tout ça c'est fini,
Une pluie de mots, de joyeux brouillons,
Un gloubi-boulga un sens sait...

Un papillon, une nuée de papillons,
Une présence dans un ensemble d'existences,
Ce je-ne-sais-quoi qui change tout,
Un visage dans une fleur de cerisier,
Une voix à travers le secret du vent,
Ce je-ne-sais-qui au coin du peut-être,
Une main chaleureuse en lien d'humanité,
Un présent qui s'emballe d'à-venir,
Un mot pour un autre,
Une kyrielle de mots pour tout et rien,
Un mot dans un autre,
Une esquisse de réponses toc-tocs,
Un paysage dans son regard,
Une illusion qui cesse en tombant sur une autre,
Une merveille défiant le chaos,
Une tendresse en tremplin d'au-delà,
Un suc d'émotions qui envahit les cœurs,
Une pudeur à l'heure des aveux,
Un mot d'amour à dire et redire,
Une tentation dans le plaisir,
Une caresse aux portes de l'être,
Un frisson sur une peau d'envie,
Un baiser qui s'empreinte sur les sentiments,
Un mystère d'infini sur un moment conçu...

Un mot inachevé qui se couche, s'efface afin qu'un autre s'écrive.

J aime beaucoup le dernier Navane

Une belle déroute en zig-zag!

Merci Céline, et n'hésite pas à partager d'autres de tes créations écrites


Le sourire grand comme ça, Craie, parce que j'ai intuitionné ton passage sur cette déroute... J'espère te lire un jour ici

C'est souvent une poésie spéciale qui vient en moi.
Je crains fort qu'elle soit incomprise.
Dans un espace de porcelaine.
Je préfère vagabonder à vous écouter.
J'apprécie sans tout le temps féliciter, continuez!

A celui qui m'écoute depuis si longtemps....

LACHER PRISE EPERDUMENT

Je l’avais perdu, avant de franchir le seuil,
Bien avant mes offrandes de maux et de pleur,
Depuis l’origine il en attend le deuil,
M’invite aux adieux en recueillant ma douleur,

Eclipsée de son regard un jour je serai,
C’est l’unique promesse, seule vérité,
Evincée de sa parole juste et sacrée,
Je ne partirai qu’après lui avoir conté…

Des cités disparues, feuilleter le lexique
Apposer sur sa voix, le timbre du Mexique,
Puis à l’équinoxe, partir sillonner l’onde,
Se glisser entre l’azur des flots et des cieux,
Fouler le sable fin des rives de ce monde,
Pour parvenir enfin en ces lieux silencieux,

Là, au pied du château dentelé de soleil,
Lorsque descend ce Dieu ondulant de lumière,
De la bouche d’Itza, voir surgir l’Inframonde,
L’ultime, émergeant d’un éternel sommeil,
Gravir ces marches, en atteindre la dernière,

En dresser une carte affranchie d’un sceau vermeil,
Parchemin minéral des passions confondues,
Que l’on quête les pierres ou les lettres perdues,
Le nouveau Monde semble à nul autre pareil,

De cette Histoire, je n’en dois rien savoir,
Vous abandonne ce chapitre du Mexique,
Des autres faces cachées, je ne veux rien voir,
Mille pièces inconnues que j’espère identiques
De votre puzzle, ces ombres énigmatiques,
Accepter enfin qu’elles me soient ignorées,
Vivre avec votre Aura à demie révélée,

Je vous en fait l’aveu, leur secret est un mal,
Un univers de manques, gouffre sans égal,
Mais plus terrible encore est leur révélation,
Découvrir ces trésors m’inflige punition,

Quand l’une de ces faces j’ai pu dévoiler
Votre reflet en moi trahit des distorsions,
Abîmes d’ignorance qu’il me faut combler,
Sans trêve aucune, résoudre vos équations,

Réunir ces fragments s’échappant maintenant,
Suturer en moi la béance du néant,
L’hémorragie de nos infinies différences,
Nourrir votre double de ces savoirs immenses,

De toutes ces choses que je ne savais pas,
Du puzzle de votre être, innombrables détails,
A trouver et sceller à mon propre vitrail,
Course effrénée, angoissante, à la complétude,
Mais où que je cherche dans cette multitude,
Un, mille millions d’années n’y suffiront pas,

Il me faut donc lâcher prise éperdument,
Sans peur ni tristesse, déserter votre temple,
Votre aura cependant, faites que je contemple,
En l’épinglant comme Etoile à mon firmament,

Détourner l’avenir bien avant que ne meure
L’espace incontournable de votre présence,
Renoncer aux mystères de votre existence,
Franchir sans retour le seuil de votre demeure…

Nul puîné au dessus, je suis la première,
Mais à l’heure de vos adieux, au point final,
Quand descendra le silence en ce lieu verbal
Souffler l’ultime mot, veux être la dernière,

Je pleure la désillusion des retrouvailles,
Jamais ne devrai vous enfermer au delà,
Même en vidant mon coeur de toutes ses entrailles,
Jamais ne pourrai vous emmener avec moi.

Enyleved

Tu vois tu sublimes ton DZ

Merci Maldoror,

Tu viens de sublimer ma recherche du double

Pour celui qui m'écoute depuis si longtemps, encore...

FLEUR DE LIS

Qu’il est doux d’admirer Cœur de lis
Etre immaculé, pure fleur de lis
A mes yeux, jamais ne se fane,
Roi d’un jardin interdit au profane

Qu’il est gracieux le port de ce lis
Svelte, souple, dans l’espace se glisse
Se dresse en empire de prestance
Et, dans son salut, vous relève de l’enfance,

Qu’il est bon de goûter à la voix de ce lis
Boire ses mots, nectar issu de son calice
Me ravit à la mort, échappant aux abysses
Savourer ce fruit, tel un cœur de physalis

Qu’il est vertueux de frôler l’aura du lis
Lorsque sa fleur se fait baume pour cicatrice
Et soyeuse comme une caresse au regard
S’applique à vous effleurer de tous ses égards

Qu’il est irradiant de faire face à ce lis
Dans son royaume solaire, aucune bise
Nul vent glacial mais un berceau tissé de brise
lovée dans son souffle, l’éternité s’irise

Suspendu hors du temps le royaume du lis
Au voyage en mémoire vous offre la clé
Erigé hors du Monde est son temple d’iris
Sur le seuil, il sourit à ton coffre bouclé,

Entreprendre un périple pour le coeur d’Ulysse,
C’est au jour convenu revenir à son port,
Rapporter des mots pour que jamais ne tarisse
Le flux de sa présence, l’afflux de mon transport,

En sa nef, un symbole, un tableau je contemple
Mille fois je rêve, mille fois me réveille
Dans la nuit du Vésuve entrevois la merveille
Arborer sur mon cœur la fleur de lis à Naples

Je serai sujet mourant loin de votre verbe,
Objet de ma requête, complément parfait,
Lis des temps primordiaux à la candeur du lait,
Reine d’un phrasé qui s’épanouit dans l’herbe,

Dans un lieu parallèle, il vit, encensé,
De ses mots me nourrit, par sa voix apaisée,
Lointaine galaxie dont l’accès est aisé,
Un vrai paradis sur cette terre insensée,

Je m’égare, une fleur ne peut tout cela,
Figurer ce genre ici-bas ,au-delà,
Celui de l’homme parfaitement incarné,
Que nul à votre vue ne saurai contester,
Pourtant votre grâce, je voudrais couronner,
Ceindre d’une tiare, un titre décerner,
Celui de vraie Femme, amplement mérité,

Cœur de lis céleste, comment vous oublier ?

J'ai fait en sorte que le message initial ne contienne aucun de mes textes, aucun de mes mots, mais juste une main tenant un stylo prête à poser des mots sur une page blanche.
C'est un espace créatif ouvert à toutes les plumes, Craie. Sans cadre précis, tous les styles sont les bienvenus. Il y a de la place pour de la poésie incomprise. Quand je poste une création, je ne suis pas certaine que le sens que je mets sera saisi et ce n'est rien. Je propose, les éventuels passants disposent. Alors, fais comme tu le sens...
Je ne commente pas non plus systématiquement et n'attends pas de l'être. Mais j'ai senti que tu allais passer sur ce texte, sans toutefois réussir à déterminer si tu allais aimer ou grimacer.

Enfin, on ne se vouvoyait plus lorsque tu te présentais sous tes anciens pseudos. Je reste sur le tutoiement. N'hésite pas à en faire autant. En plus, tu es le seul sur le net (pas dans ma vie physique) à m'avoir invité à danser alors qu'habituellement, je suis toujours celle qui propose.
Donc bon, rien que pour cette raison, je ne peux plus revenir au vouvoiement.




Pffiouuuu, ENYLEVED, wawesque. Faut prévenir quand c'est joli et fort comme ça.

En te lisant sur le forum, j'ai pu me rendre compte plusieurs fois de tes facilités d'expression. J'ai deviné derrière que tu avais sans doute une grande sensibilité artistique et créative.
C'est une sacrée ascension que tu nous envoies, accompagné d'un magnifique bouquet des lis cieux poétiques.

De toute beauté

Navane,

Grand Merci pour ces appréciations offertes par la Reine des poétesses que tu es, au surplus, bien plus prolifique et habile avec les mots,

Comme tous, j'apprécie bien évidemment tes textes à très haute valeur poétique,

L'influence de la semble ne pas se démentir,

Merci pour tes mots, ENYLEVED. Ravie que mes textes te plaisent, même si je ne suis la reine de rien du tout. J'aime créer. J'aime sentir un texte germer, me tourner autour, lui tourner autour, aller le chercher du bout des mots et le moment où je ne le maîtrise plus vraiment. Je ne suis pas toujours satisfaite du résultat mais j'aime créer. C'est certain.

Et ravie que cet espace nous ait permis de découvrir ton talent. Si, à l'occase, tu as envie de nous proposer d'autres trésors qui se cachent dans tes tiroirs ou une création dans l'instant...

Waouw, Tous ces compliments pour moi Navane, Merci de tout

L'inspiration n'est pas toujours au rendez-vous,

Comme nombre d'entre nous, j'ai beaucoup écrit à l'adolescence, histoire d'exorciser la passion qui dévorait ma chair et mes neurones !

Croyant l'avoir ensevelie sous une épaisse couche de réel, voici que la bête incandescente a brusquement ressurgi dans ma vie, pour la plus féroce des batailles...

Je dépose ci-dessous un texte écrit voici 20 ans, résumant a minima un épisode cataclysmique !

Son autre nom est Phèdre,
Sa cité, les ténèbres,
Un royaume perdu qui côtoie l'invisible,
Espace sidérant à jamais invincible,

Phèdre avait disparue pour que l'autre survive,
La femme du jour qui se pare de raison,
Revêt les normes en jouant de l'eau vive
En croyant jusque là avoir tué la passion,

Phèdre avait fui et Thanatos abandonné
Pour que l'autre revienne à la normalité
Soit équilibre, sagesse, lucidité
Dans ce monde oppressant nommé réalité,

Ses rêves malmenés, elle s'était résignée
Son amour comprimé, elle s'était résignée
Mais le soleil ne brillerait-il qu'à moitié ?
Sur l'univers restreint aux couleurs trépassées,

C'était oublier toute la magie de l'Autre,
Ses appels trop subtils qu'elle n'a su entrevoir,
L'impossible émergeait, le miracle de l'autre,
L'avenir pouvait-il faire don d'un espoir ?

Il se montre guerrier, tranchant comme une lame,
Irradiant l'espace d'une énergie sanguine,
Tel un astre solaire à jamais qui s'enflamme
Il est Roi sans couronne et d'essence divine,

Il lui parle et ses mots sont sertis d'équivoque,
Est-ce mensonge, est ce un roi qui se moque ?
Son ultime enfer, mais quelle faute à expier,
Se peut-il que le ciel l'ait déjà condamnée ?

L'écouter et douter, rêver, se réveiller
Il existe une reine à son temps assortie
L'autre est née en dragon dans le feu du bélier,
La prison des années se construit sans sortie,

Dans un temps parallèle, elle se meurt d'oppression,
Le despote sévit, elle honnit la maison,
Les anges sont partis, il faut bien les rejoindre,
Quelle couleur aura le soleil qui va poindre ?

Le monde s'obscurcit, elle devient scorpion,
En finir du passé mais les anges sont là,
La mortelle piqûre n'est pas guérison,
Il faudra donc combattre pour le cœur de ceux-là,

Et pour survivre à tout consentir sacrifices,
Trahir son corps, son cœur et encor son esprit,
Pour le bonheur des anges, ruses et artifices
Savoir mourir un peu pour survivre à tout prix,

Elle chercha l'espoir, l'inspiration divine,
Dans les flots du tumulte, inventa la lumière,
Revêtit une autre âme de posture altière
Et se mentit encor pour repousser l'abîme,

Comme elle était scorpion, Phèdre a ressuscité,
Ranimé le passé pour y puiser la force
Peu importe la vie dans la douce souffrance,
Peu importe les mots, il l'a réanimée,

Rebaptiser le monde et lui donner son nom,
Rassembler l'univers, lui offrir à présent
Puis vénérer le ciel qui lui fît un tel don
Pour qu'enfin le passé soit réduit à néant.

( NB : anges = enfants )

Un simple feutre
Sur une onde portée
Rappelle les dames éloignées
Aux joyeuses chambrées.

Sur mon lit, allongé,
Tout dans ma paume,
Entière je te tiens.
Tes boucles relevées,
Tombent sur une porcelaine rosée,
Tes lèvres colorées sur papier glacé.
Demain au matin,
Le récit du psaume
Avant le pas haleté.
Sur ma livrée camouflée,
Coulera un autre raisiné,
Mes lèvres sur le fin granulé
Goûteront la mer salée
De rouges mélangées.

Souvenir jauni,
Tout dans ta paume,
Pour toi je finis,
En oublié fantôme.

@Craie

Court mais Magnifique

Oui, elle est là, la magnifique plume de Craie... Elle est bien là.

Pas trop le coeur à la poésie qui n'est jamais qu'une fuite (salutaire) de la réalité. Une enjolivation subliminale. Mais ô combien importante.

J'y reviendrai. Là, j'ai envie de couler des mots incandescents dans un acide qui brûlerait les yeux de tou(te)s ceux ou celles qui les liraient.

Craie, penses-tu (oui, moi je tutoie tout ce qui bouge et qu'en plus je ne connais pas) que mon "thème" astral révèle l'olibrius que je porte partiellement en moi?

@Maldoror
C'est fort possible que votre thème révèle quelque chose.
Votre fixation de verbal combattant aux yeux de tous et toutes pour l'indépendance de l'humain vous a fait une réputation indéniable ici je pense.
Ailleurs aussi sans doute.

Que tu sortirais ce lundi ,
C'était écrit ...

Que sur ton corps perleraient des gouttes de pluie,
C'était écrit ...

Que tu croiserais cet homme aux alentours de midi
C'était écrit ...

Qu'il t'aurais tendu son parapluie ,
C'était écrit ...

Qu'en réponse tu lui aurais souri,
C'était écrit ...

Que les aléas de la vie te mèneraient à cette rencontre-ci ,
C'était écrit ....

Pour la suite ,
Tout est encore à écrire....

( Je ne sais pourquoi ça m'est venu la tout de suite )

Gourmandises


Dessert d'amour, désir d'amants, délicieux amuse-bouche...

Là, simplement, tu te tiens près de moi, mon doux printemps. Ton corps laiteux baigné des lueurs d'une fin de journée et ta main en calice sur le fruit du désir... La plus sensuelle des fraises sur un lit de crème anglaise s'offre à des envies que toi seul peux éveiller. Je suis cueillie, à nos envies grimpantes.
Mes yeux remontent vers les tiens, te parcourent, et finissent de te mettre à nu. Tu es magnifique. Te l'ai-je assez dit ? Tu es bouleversant de grâce.

Tu me fixes d'un regard gorgé d'une ravissante incertitude, comme si rien n'était jamais sur, que la tentation pouvait toujours se décliner. Ou peut-être la pudeur que tu ne sois satisfait à une heure où les effluves des corps sont d'un naturel mordant ?
Mais la raison serait folle d'y résister. Le pourrai-je seulement ? Tout en toi me charme. Tout en moi frissonne. Tes lèvres que tu mordilles et ton regard plus troublants que tous ceux que je t'ai déjà connus m'embrasent. Je peine à respirer, je salive devant le spectacle alléchant. Mon ventre se creuse d'un désir aussi affolant qu'exigeant. J'ai faim de toi.

J'ai faim de plonger en toi et saisir le fruit dressé de convoitise. D'admirer sa chair rosée, les nervures qui palpitent sous la finesse de ta peau.
Faim d'en effleurer la longueur, les formes voluptueuses qui redoublent sous le bout de mes doigts, de saisir sa pointe qui s'élève déjà au ciel pour un délice des sens. Un baiser par-ci, un baiser par-là, en goûter chaque saveur d'une langue toute acquise à tes émois fiévreux. Doucement, tout doucement, pas trop vite. Une profonde faim de te voir réceptif à hurler, vibrant comme une feuille.
De l'embrasser, le sentir se durcir sur l'assaut inspiré de mes lèvres. Un insatiable appétit de caresses, de toucher, cajoler, lécher, mordiller et te mettre sans dessus-dessous. Envie que tu débordes d'une liqueur de vie et de t'entendre gémir, encore, la tête dodelinant de béatitude.
J'ai faim de n'avoir jamais été aussi heureuse d'être une femme.

Oui, encore.

J'ai faim de nous, de notre amour. D'avouer jusqu'à l'inavouable. De tes mains partout sur mon corps, d'exulter sous tes mains habiles.
J'ai faim de ta chair au grain unique, de nos chairs palpées, griffées, ardentes. De sentir et ressentir, de râles sur les cambrures d'ivresse, de goûts et d'odeurs. Salées, suaves, animales, acides, épicés, musquées et sucrées... Je les veux toutes. Transpirant, odorant et vivant, je te veux tout entier.
Dans la gourmandise, ça se dévore tout cru. Ça dévore les retenues, ravage les peurs, les pudeurs, les douleurs avec une douceur sans fin, rencontrée nulle part ailleurs... Une faim de nos regards qui se cherchent, s'accrochent d'une reconnaissance infinie. D'existence retrouvée. Je nous veux tout entier car je t'aime pleinement et entièrement.
Ça se déguste de mots qui se gémissent, se susurrent, de nos prénoms qui se murmurent quand tous les sens en appellent à l'être chéri. Ça s'accorde sur les souffles éperdus accourant sur l'ovation de nos corps comblés d'un plaisir extatique qui vient abreuver les profondeurs des cœurs.

Que les corps s’effacent sur le plaisir des sens. De nous aimer juste là où il faut. Au delà de nous, en deçà de rien.

Une faim d'âmes à l'unisson.

J'ai faim.


Le 12 avril 2021.

@Navane

Incroyable ! après cette lecture, je réalise n'avoir aucune fraise à me mettre sous la dent... c'est assez cruel !

Cette regonflée et libérée en fait des ravages