J'ai presque envie d'ouvrir un post où chacun parlerait d'Amour, d'une rencontre qui leur a fait du bien, d'une demande en mariage géniale faite dans une voiture éclatée...de ces moments où il est bon d'aimer, d'aller vers l'autre sans que ce ne soit la guerre ou la méfiance.
Je ne saurais dire ce qu'il s'est passé lorsque j'ai rédigé ce message... La fatigue était accablante et les seules pensées qui ont émergé là-haut étaient empreintes d'une envie de simplicité et d'évidence. Une envie si désarmante qu'elle est venue me cueillir à cœur, au plus profond de l'être. Il y a eu un relâchement en moi, un abandon à l'instinct dans l'instant.
Mais voilà, un peu de repos et quelques distances prises, juste assez pour pervertir et étouffer une idée somme toute naturelle...
Cet "appel à Vénus", le rappel de ce qu'elle porte de plus beau n'était en rien un égarement comme je l'avancerai plus tard, truffe que je suis, mais une ouverture. Quand bien même, si revenir à l'Amour et aux richesses d'une rencontre c'est faire fausse route, alors toute ma vie ne s'est tracée que sur des erreurs d'aiguillage, des impasses (cette pensée m'amuse d'ailleurs terriblement). Et pour ces mêmes raisons, j'accepte tout volontiers de continuer à me perdre jusqu'au bout du monde. D'y disparaître. Est-ce que vous me suivez... ? Je dois seulement vous préciser qu'en temps normal, j'apprécie peu qu'on me suive car c'est à chaque fois le bordel... Ben oui, je confonds toujours ma gauche de ma droite, à moins que ce ne soit le contraire... Arf, j'sais plus trop.
Allez, si tout est ok pour vous, on y va... Ah, pas peur!, ah pas peur!, mes cookies au choco fondant et éclats de noisettes. C'est tout simple... Parlez-nous d'Amour à travers toutes formes qu'il peut revêtir (je suis vénuso-neptunienne, je ratisse large). De cette histoire qui a donné à votre cœur des allures de roseraies un beau jour de printemps, de cette déclaration qui a habillé votre âme de reflets irisés.
Parlez-nous de cette promesse faite à une inconnue croisée dans une cafète. De cette petite fille de 2 ans (alors que vous en aviez 15) assise sur vos genoux dont l'histoire bouleversante vous a fait osciller durant un quart de seconde entre un convaincu "la vie est une vraie salope" et un convaincant "c'est parce qu'elle est là que la vie est belle". La petite avait en effet les cheveux qui sentaient bon la vanille et les mains d'une douceur inouïe.
Parlez-nous de ces hommes et femmes qui vous ont inspiré, qui ont modifié le regard que vous portiez sur le monde, sur la vie. Qui vous ont relié à vous-même et à ce monde dans un moment hors du temps, qui l'ont refait par le doux privilège de leur présence, qui vous ont tendu la main ou secoué (parce que le rapport à l'Autre est souvent exigeant) et ce jusqu'à envoyer valdinguer quelques-unes de vos certitudes. De ce visage, ce prénom qui vous a tant marqué et qui grandi toujours en vous.
De ce moment où la rencontre de cet Autre que vous a étiré votre existence dans des dimensions que vous n'auriez jamais eues l'audace de soupçonner en lui dessinant les lignes qu'elle devait avoir.
Racontez-nous ces instants magiques qui justifieraient presque ceux moins plaisants, ceux où une fatigue tentaculaire vous aurez rendu fébrile et vous aurez fait croire que vous étiez complètement déchirée et à côté de vos pompes alors qu'en réalité vous étiez d'une extrême lucidité. Si si, je vous assure.
Au plaisir de vous lire...
Et comme y'en a jamais assez, je vous mets le supplément crème ; Kiss, Love et-tout-et-tout
Voilààà, c'est bienfait, na
Dernière édition par Navane le Mar 24 Juil 2018 - 20:25, édité 5 fois
Celine
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mar 24 Juil 2018 - 19:42
Aaaaaaahhhhh c est bon ça! Merci Navane Et j'aime toujours autant te lire
Je vais laisser de côté les hommes un moment et partager une vraie déclaration d' amour récente.
Cette déclaration elle est venue de mon petit gars ce week end alors que nous nous sommes retrouvés après une semaine loins l' un de l'autre. Cette déclaration bien évidemment elle me touche parce qu'elle vient de mon fils... et c' est encore plus le cas car je sais qu' elle est des plus sincères. .. Contrairement à beaucoup de mamans je ne suis pas du genre à dire à mon fils que je l' aime ( et je le fais tous les jours) en attendant de lui qu' il fasse la même en retour ... Du genre: on dit quoi à maman?! On dit je t' aime ( j' entends ça tous les matins à la crèche quand les mères me laissent leur bambins lol mais si ça se trouve il ne t' aime pas laissé le respirer Je plaisante).
Enfin bref j' en viens aux faits... Ce week end mon fils m' à dit: Maman je t' aime pour toute la vie... Et tu sais? même quand je ne suis pas avec toi et bien je pense tout le temps a toi sacha 6 ans ( lui il a tout compris aux femmes )
Ce petit mec c' est un amour inébranlable. ...Il est ma force .... Ma joie de vivre.... Et je pense aujourd hui en le regardant qu' il est possible d'aimer une même personne du plus profond de son être tout au long de sa vie
Dernière édition par Celinesachou le Mar 24 Juil 2018 - 20:13, édité 1 fois
ceyba
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mar 24 Juil 2018 - 19:56
Trop mimi ton Sacha
Navane, j'adore ton post !!!!
J'ai un méga souvenir d'amour !!! D'amour envers moi même que m'a rendu l'autre.... c'était le jour de mes 24 ans (je crois), j'étais chez belle famille en argentine, à minuit mon chéri me pretexte quelque chose pour descendre à la cuisine et là sa soeur et sa mère me tendent un enorme gateau étincellant de bougies et entonnent "Que los cumpla felizzzz"! J'étais émerveillée et surprise car on ne m'a jamais fété mon anniversaire quand j'étais gamine! alors j'ai fais mes 3 voeux et soufflé les bougies . C'est tout con mais à partir de cet anniversaire là je suis redevenue heureuse du jour de mon anniversaire!!
Aleph
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mar 24 Juil 2018 - 20:36
Je vais raconter une histoire bizarre mais c'est une des plus belle dose d'amour que j'ai pu recevoir , du genre à paraitre aussi naise que le sourire qu'il m'a amené sur mon visage ..
Cet instant c'est passé à la mort de ma mère . Je l'avais vu 1 fois en 10 ans et au bout de 10' elle m'exaspérait déjà pour dire nos rapports on ne peut plus refractaires .
Ce jour là avec mes 2 frères en pleurs ,je prends un instant seule dans la chambre mortuaire , elle était là , le visage encore sévère . Je me suis approché pour la regardé , je pense que pour la première fois de ma vie mon cerveau c'est arrêter de penser devant ce drole de spectacle . Puis spontanément j'ai prié , là , pour elle , pour qu'elle trouve enfin la paix , je sentais mon coeur bataillé pourtant entre tristesse et colère pour toute cette vie de souffrance qu'elle s'était imposé . Puis en reculant enfin , j'allais pour partir lorsque tout d'un coup , dans ma tête.. ou bien ct peut être vrai , je l'ai vu enveloppée de lumière . J'ai sentis juste derrière moi une chaleur et tout d'un coup une étreinte . Je ne peux décrire ma sensation physique mais par contre mon coeur lui l'a reconnu et pour la toute première fois de ma vie , à 45 ans , j'ai senti tout l'amour de ma mère .. Une sensation que je n'avais jamais ressentis , d'une douceur et une intensité sans nom . J'ai su à ce moment là .. Je suis ressortis la tête me tournant , un grand sourire aux lèvres et face à mes frères le visage ravagé par la peine et leur air ahuris , je leur ai déclaré :
" Elle va bien , elle nous aime " ...
Depuis toute rancune, colère , tristesse c'est évanouie pour ne plus jamais revenir
Cobra
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mar 24 Juil 2018 - 21:12
alors ça c'est un beau post en pleine pile oppo Vénus - Neptune
Bon moi je n'ai pas grand chose à raconter , juste que je me souviens d'un séjour avec mes parents , frère et soeur dans un village de vacances ( grâce à la CAF , je ne sais pas si ça existe toujours ) dans les Pyrénées ; donc je devais avoir 12-13 ans et j'avais kiffé 2 filles plus âgées que mois de 3 ou 4 ans , et un soir c'était la fête et une viens vers moi et me dit : " tu veux un smack " et moi comme un couillon sorti de la pampa je réponds " c'est quoi un smack ? " ( une femme a côté rigole sur le coup ) et la fille me réponds " ben un bisous sur la bouche ! " et ....j'ai pas vu ma tête me ça devait ressembler à ça : suivit de " ah ben oui alors ! "....et elle m'a fait bisous , et j'étais tout content . Voilà c'est pas la super truc à raconter mais bon......
Celine
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mar 24 Juil 2018 - 22:09
Merci Ceyba
Aleph : tu as failli me faire pleurer...
Et cobra c est trop chou
Luna1000
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mar 24 Juil 2018 - 23:26
Et bien pour moi cet Autre, c’est une fille que j’ai connu quand j’avais 14 ans, elle en avais 12 , on se parlée beaucoup sur un chat en mode blog. Puis on s’est rencontrer sur Paris, je devais en avoir 16 et elle 14 ans.. Je me souviens comme si c’était hier, je l’attendais à la place bastille. On as ris, et discuter, puis quand il as fallu partir, je l’ai raccompagner au métro, j’était timide, elle aussi, nous étions jeune. Elle voulais pas partir, alors elle laisser défiler les différents métro qui s’arrêter. Puis elle disais « je prends le suivant », il y en as au moins 5 qui sont passer, puis elle m’as embrassée. Elle m’as fait une belle déclaration sur le tard, qui m’as marquer et restera graver dans ma mémoire. « Tu es la fille qui m’as le plus marquée au monde, et ta beauté n’as rien à voir avec la mienne, la tienne est mémorable ». On as jamais rien vécue ensemble, on sait revue 2,3 fois très espacée dans les années qui se sont écouler. Mais elle reste graver dans ma mémoire et mon coeur, et je me suis toujours dit que c’était certainement la femme de ma vie. Mais c'est jamais simple l'amour, et ça se passe rarement comme on le voudrais.
On as tous une ou plusieurs personnes qui nous marque à tout jamais, et font éco à notre âme.
silver
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mer 25 Juil 2018 - 0:51
C'est cool d'avoir un post avec des choses positives Vous avez tous de belles histoires.
Je vais vous raconter la mienne, même si pour certains, vous la connaissez déjà puisque j'en ai parlé dans plusieurs posts...
Je me suis donc rendue à un concert, sans en attendre plus qu'un simple divertissement. Je ne connaissais pas très bien le groupe que j'allais voir, mais leur musique avait l'air sympa, et j'avais besoin de sortir de ma chambre. D'un coup, en pleine chanson, je vis le chanteur me regarder, me fixer même. Il m'a fallut un moment avant de comprendre que c'était effectivement moi qu'il regardait. Il ne détachait pas ses yeux des miens, je n'y arrivais pas non plus. Il finit par détourner son regard et continua sa chanson...à la fin du concert, je l'ai attendu. J'étais très timide, lui aussi, il n'osa même pas me regarder dans les yeux. Le soir même j'ai eu du mal à m'endormir, cette rencontre m'avait réellement perturbée. J'ai attendu qu'il revienne, longtemps...mais les circonstances ont fait que j'ai mis deux ans avant de le revoir. Entre temps, pour tenter d'oublier ma frustration, je le dessinais lui et les autres membres de son groupe, encore et encore, ne serait-ce que pour l'espoir d'un signe de sa part. Un jour, j'en ai eu marre. J'ai pris mon courage à deux mains : moi qui n'étais jamais sortie de la France, qui n'avais jamais pris l'avion, qui étais d'une nature angoissée au contact des autres, je décidais d'aller le rejoindre dans son pays. Jamais je n'aurais penser faire une telle chose pour un garçon que je ne connais même pas...je suis passée au dessus de mes peurs, au dessus de mon stress (j'ai même surpris des membres de ma famille qui ne m'imaginaient pas faire une chose pareille) et j'ai suivi mon coeur. J'ai découvert un pays et j'ai revu ce garçon qui me bouleverse tant. Je l'ai vu pour la dernière fois il y a 6 mois à Paris, et même si je suis consciente que les chances qu'il se passe quelque chose entre lui et moi sont minces, voir inexistantes, il reste celui qui m'a poussée à me dépasser, aussi bien au niveau artistique qu'au niveau personnel. Et c'est sûr que jamais je n'oublierai ça.
Waa désolée c'est un peu long. Et encore j'ai écourté
Atlantis
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mer 25 Juil 2018 - 7:47
@Aleph, c'est très touchant comme histoire... @Silver c'est magnifique...sais t'on jamais ce que la vie nous réserve?
J'ai hésité à raconter cette histoire...Il y a bien longtemps, lorsque j'étais très jeune je suis tombée raide dingue d'un garçon ( Classique). Sauf que... Ce qui nous a rapprocher avant de nous éloigner fut un drame qui marqua profondément sa vie. Je n'avais pas la maturité, à 19 ans de gérer un tel drame. Il était peintre amateur...je trouvais qu'il peignait très bien. Sinon, il avait un job classique mais ce drame avait fait exploser sa vie. je l'ai invité à poursuivre dans la peinture. Je lui avait prêter un super appareil photo. Un après midi et nous avions fait plein de photo. Ce drame a pris le dessus et nous nous sommes séparés. Plusieurs fois nos chemins se sont croisés, mais c'est un peu comme si notre entourage avait refusé que le destin nous remette l'un face à l'autre. L'après fut une succession d'occasion raté. Nous avons perdu le contact... Pourtant, nous nous sommes mariés la même année...Très tardivement. J'ai retrouvé sa trace sur facebook. Il est photographe pro et travaille pour des organismes de conservation du patrimoine. Il est peintre également... Lorsque j'ai ouvert sa page, j'ai revu des choses incroyables...une femme sans visage qui courait dans la montagne et je savais qui était cette femme. Il y avait également la première huile qu'il avait peint de moi... Je lui ai écrit...il a esquissé d'une pirouette, comme il savait très bien le faire...une lettre à double mots, à double sens, incompréhensible... Presque un an plus tard, un nouveau tableau apparaissait sur le site...Il racontait ma propre souffrance C'était sa manière à lui de me dire "j'ai entendu"... En fait, cet être délicat est incapable de parler avec des mots, il parle avec des couleurs, des pinceaux, des absences de visage, des paysages fragmentés. Avec ses peintures , j'ai enfin compris à quel point nous nous étions raté
Il a sa vie et j'ai la mienne...mais à certains moments, l'histoire inachevée nous ra trappe...
Il m'a apporté l'astrologie, je l'ai incité à faire de sa peinture et son art, sa vie. Au fond, cette rencontre fut incroyablement grandissante pour l'un comme pour l'autre
silver
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mer 25 Juil 2018 - 12:52
C'est une belle histoire Atlantis, de beaux échanges...
Citation :
@Silver c'est magnifique...sais t'on jamais ce que la vie nous réserve?
Invité
Invité
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mer 25 Juil 2018 - 14:03
Par sa définition de représentation imaginaire et idyllique, le rêve est toujours magnifique.
Invité
Invité
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mer 25 Juil 2018 - 14:23
C'est beau Aleph . As tu pense que ta priere avait libere ta mere ?
lydie55
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mer 25 Juil 2018 - 15:19
La naissance de mes enfants, je n'avais jamais ressenti une sensation d'amour et de bonheur pareil.
Aleph
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mer 25 Juil 2018 - 15:55
cami a écrit:
C'est beau Aleph . As tu pense que ta priere avait libere ta mere ?
Je pense que j'avais besoin de me relier à son amour dont je n'avais aucune conscience et toutes les deux nous nous sommes rejoints l'espace d'un instant pour nous offrir ce cadeau.
Sylver , Atalntis
Oeil de Faucon
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mer 25 Juil 2018 - 19:15
Là je pense à "ma p'tite Verseau Lune Scorpion" qui joue les gardes fou avec moi.. elle est vraiment trop chou.. on ne discute jamais astro ensemble bien qu'elle sache que je m'y intéresse et que je lui ai demandé sa ddn.. je me suis bcp confié à elle.. récemment je lui ai dit que je participais à un forum astro très sélect, créé par une québécoise et que jusqu'ici c'était positif. Et elle m'a répondu : oh je vois tout suite fallait le dire que c'était créé par une québécoise ça change tout mdr.
Elle est vraiment très belle et elle fait son chemin au milieu des françaises. Un jour elle m'a répondu : " Moi je suis une Verseau qui verse du Feu".
ladom
Sujet: Re: Cet Autre que moi Mer 25 Juil 2018 - 19:20
Tiens c'est drôle tout comme moi ihihih et
Sinon vos histoires sont vraiment toutes très touchantes, elles me vont droit au coeur Merci pour ce beau partage
Invité
Invité
Sujet: Re: Cet Autre que moi Jeu 26 Juil 2018 - 10:48
C'est avec bonheur que je vous ai lus. Merci à tous pour les récits de ces tranches de vie et la confiance qui les accompagne. C'est beau, ça fait du bien.
Puisque tu passes par là et que j'aime bien te lire plume, je ne peux m'empêcher de te demander ton témoignage (viii je suis curieuse)... Si tu le souhaites bien-sur, sinon pas grave
ladom, même tarif
ladom
Sujet: Re: Cet Autre que moi Jeu 26 Juil 2018 - 18:19
Je suis à un stade de ma vie où seule la pureté de l'innocence des enfants me bouleverse.
Des belles rencontres, j'en ai vécues, mais elles sont malheureusement voilées par un épais rideaux de trahisons, mensonges et déceptions.
Ainsi va ma vie, à la recherche de la pureté originelle....
Invité
Invité
Sujet: Re: Cet Autre que moi Jeu 26 Juil 2018 - 19:15
A part les innombrables cœurs de ma fille, je n'ai rien à déclarer.
ladom
Sujet: Re: Cet Autre que moi Jeu 26 Juil 2018 - 22:50
Marrant Plume je ne percute que maintenant que tu es un homme et non une femme en fait (enfin de ce que je vois sur ton profil...)
Invité
Invité
Sujet: Re: Cet Autre que moi Jeu 26 Juil 2018 - 23:07
Ne regardez que d'un seul œil et vous saurez qui je fus.
Oeil de Faucon
Sujet: Re: Cet Autre que moi Ven 27 Juil 2018 - 15:56
ladom a écrit:
Tiens c'est drôle tout comme moi ihihih et
Sinon vos histoires sont vraiment toutes très touchantes, elles me vont droit au coeur Merci pour ce beau partage
Invité
Invité
Sujet: Re: Cet Autre que moi Dim 29 Juil 2018 - 12:47
Un texte écrit il y a un an. Posté sur le forum au détour d'un sujet avant de demander à ce qu'il soit supprimé.
Héloïse, mon amie la rose
1996, j'ai 11 ans :
C’était l’heure de la récréation. Je grignotais une barre de céréales dans l’entrée du CDS (Centre De Soins, structure de soins rattachée au collège pour permettre l'intégration des élèves handicapés). Après la pause toilettes, je prenais toujours un en-cas pour que mes cerveaux d’en haut et d’en bas puissent continuer à tourner.
Tandis que d’autres élèves rentraient au CDS, j’observais à travers la porte vitrée les élèves s’agiter dans la cour. Le préau qui reliait le CDS au collège semblait faire un pont entre ces 2 univers. Des handis sourds-muets, des myopathes, des IMC (Infirmes Moteurs Cérébraux) au milieu des valides, grands, blancs, petits, gros, noirs, chétifs… Des gamins dans une cour de récréation. J’avais de la chance d’être là.
Héloïse sortait elle aussi des toilettes et s’avançait vers les chaises disposées dans l’entrée. Héloïse était une grande de 3ème. Je ne me souviens plus précisément de quoi elle était atteinte. Je savais néanmoins qu’elle avait un problème neurologique dont elle avait été opérée à plusieurs reprises, qu’elle était malentendante et avait des troubles moteurs nécessitant l’utilisation d’une canne. Une hémiplégie qui transparaissait aussi au niveau de son visage. Il me semble qu’elle avait développé une tumeur cérébrale. Je ne sais plus… Peu importe, elle avançait belle et sereine.
Une bulle de calme semblait ne jamais la quitter. Un infime à-coup du genou, une légère saccade des hanches, un geste du poignet pour placer la canne, Héloïse se mouvait dans un rythme singulier. Élégance de l’être dans les contretemps du corps.
Elle s’est assise sur une des chaises. Accroché à une fine chaîne en or, un pendentif représentant une divinité égyptienne prenait la lumière en se balançant au rythme des mouvements d’Héloïse. On s’est souries : __ Il est trop beau ton collier, Héloïse, articulais-je consciencieusement car elle lisait sur les lèvres.
Elle posa sa main sur le pendentif qu’elle fit glisser sur la chaînette dans un geste délicat. Elle était férue d’Égypte ancienne. Et c’est avec une joie profonde qu’elle m’en a parlé. Quelques furtives minutes qui pétaradaient d’intelligence, de passion. De vie. __ Et toi, tu as une passion ? __ J’aime bien la cuisine.
On a discuté encore quelques minutes et je suis retournée rejoindre mes copines dans la cour.
Février/mars 1999, j'ai 13 ans :
J’ai fait une bronchite qui a évolué en pneumo-monstruo-pathie aiguë. La première cure d’antibiotiques s’étant avérée inefficace, mon médecin généraliste m’en prescrit une 2ème. Il y avait du mieux mais j’étais toujours très encombrée à la fin du traitement. Alors on est passé à des injections quotidiennes de je-ne-sais-quoi + la Ventoline/Bécotide administrés par chambre d’inhalation.
Étant insuffisante respiratoire, je manque de souffle pour tousser. En cas de bronchite, je dois me faire aider par un kiné (ou tous ceux qui savent faire) pour me désencombrer. Cette fois-ci, les séances de kiné respiratoire m’épuisaient. Elles m’éclataient les côtes. Inspirer à fond, expirer à fond, inspirer, accompagner le mouvement respiratoire en posant les mains sur le gril costal, tousser, appuyer plus fort et plus vite en suivant la toux, tousser et expectorer. Encore et encore… Quand ce n’était pas le kiné, c’étaient mes parents ou mes frères. Tout cela était nécessaire pour éviter la surinfection mais, à force, je n’y arrivais plus. Tousser provoquait des haut-le-cœur. J’étais à bout de souffle. Littéralement.
Je sentais au fond de moi que mon état déclinait progressivement. Je voyais bien que je ne tenais pas assise plus de 20 minutes sans suffoquer, que j’écourtais mes repas et que, par conséquent, je mangeais moins et qu’en mangeant moins mon appétit baissait et que je maigrissais. Logique infernale. Je ressentais aussi les courbatures continuelles qui transformaient un simple passage aux toilettes ou une douche en un véritable parcours initiatique. Cette bronchite était inhabituelle. Cette bronchite n’était pas une bronchite mais le Vietnam tout entier…
Alain, le kiné qui me suit à domicile depuis mes 3 ans, est là pour la séance de kiné. Il me désencombre en écoutant la radio.
« Mon amie la rose » chantée par Natasha Atlas passe.
La mélodie, ces paroles sont une parenthèse dans le temps, une suspension. La beauté de ce morceau s’est imposée à moi-même. Dans des notes envoûtantes, cette chanson retranscrit tant d’émotions insaisissables avec une justesse inouïe, raconte un chemin qui m’est presque familier, s’infiltre en moi et m’hameçonne l’âme… Je suis transportée dans un lointain, ici. Au cœur de la puissance de la beauté de l’éphémère, toujours.
__ Elle est magnifique, cette chanson… __ C’est une reprise. Tu devrais écouter l’originale chantée par Françoise Hardy. Allez, ma grande… Expire à fond, à fond, à fooond.
Les jours ont passé. Si je ne crachais plus autant, j’étais dans un état lamentable que je couvrais sous une pluie de sourires et de "je vais bien, ne vous inquiétez pas. Une bronchite de plus, c'est tout" faussement conquérants. La petite guerrière, tu parles... Avec l'insistance qui est la mienne, j’ai réussi à convaincre mes parents de me laisser aller au collège alors que c’était pas la grande forme. Ils n'ont rien vu venir.
Bien-sûr, à refuser l’évidence, on finit par la prendre en pleine gueule. Et ces évidences-là font tout drôle lorsqu’elles se pointent. Arriva donc ce qui devait arriver... Il y a eu le malaise suite à une détresse respiratoire au milieu de la cour de récré. Quelques secondes infiniment longues où j’ai cru partir. Il y a eu les larmes de la vaincue dans une rage sourde à l’infirmerie. Il y a eu la détresse tout court qui s’est insinuée dans chacune de mes fibres. Oh, elle était là depuis les débuts, la garce… Sauf que je la sentais désormais. J’avais la trouille, une putain de trouille qui me vissait le bide. Et il y a eu l’incompréhension… Je ne comprenais plus rien. Il n’y avait aucun sens à tout cela. Tout me dépassait.
Alors que j’attendais dans la salle d’étude le taxi qui devait me ramener chez moi, Héloïse marchait dans le couloir au bras de Mefe (surnom de la kiné). Elle était désormais au lycée et venait au CDS du collège pour les soins. Avec les années, les contretemps corporels étaient plus présents. L'élégance aussi.
En arrivant à ma hauteur, elle m’a lancée un sympathique « bonjour! ». Un bonjour que j’ai été incapable de rendre. J’ai essayé. Vraiment. Pas facile à prononcer dans un tel jour. Le bonjour s’est éteint quelque part entre des craintes crépusculaires et celles à-venir qui s’érigeaient tranquillement dans chacun de mes misérables souffles. J’évitais leurs regards, honteuse. Devant mon trouble, Mefe a expliqué en langage des signes à Héloïse ce qu’il venait de se passer. Elle faisait glisser son pendentif entre ses doigts : __ Moi aussi, ça m’arrive d’avoir très peur… Ne t’inquiète pas. Ça va aller.
*Ne pas pleurer. Ne pas pleurer*. Mais c’est quoi le sens de tout ça ? S’il y en a un.
Une avalanche de « qu’est-ce qui c’est passé ? ». 1000 questions dans ma tête. Une trachéo refusée (guerrière un jour, guerrière toujours). Un plan accepté. Une semaine d’hospitalisation pour me retaper. Une semaine de repos à la maison. Un vrai bonjour à Héloïse à mon retour au collège.
Printemps 2002, j'ai 16 ans :
J’étais avec Camille dans une des pièces que le lycée réservait aux élèves handis. Camille était emploi jeune (contrat créé à l’époque pour les jeunes de moins de 26 ans) mais faisait le boulot d’une AVS. 2 AVS avaient été envoyé à un moment, je me souviens, dont une sacrée gourde qui avait une fâcheuse tendance à nous infantiliser. Camille avait appris sur le tas avec les différents élèves qu’elle avait croisés. Avec un pion du lycée, elle nous accompagnait en cours, transcrivait en braille les cours d’une copine aveugle, m’emmenait aux toilettes, me faisait faire mon Bird (machine pour respirer), etc… Mais Camille c’était aussi un peu la grande sœur rock’n’roll à qui on pouvait tout dire. Ambiance du tonnerre.
On discutait lorsque son téléphone a sonné. C’était le CDS. Dès les premières secondes de l’appel, j’ai vu son visage blêmir. Quelques « oui », « d’accord » ponctuaient l’échange. Puis elle a raccroché : __ Héloïse est morte cette nuit… Putain de merde, a t-elle vomi avant d’éclater en sanglots.
Camille s’était occupée d’Héloïse lorsqu’elle était au lycée. Je la regardais pleurer effondrée sur le bureau, le corps secoué par de violents spasmes… Merde, Héloïse est morte. Je n’avais pas été proche d’Héloïse. Je ne la connaissais que très peu finalement… Quoique, elle m’avait parlé de sa passion pour l’Égypte ancienne. Elle m’avait confiée sa peur parfois dans un moment particulier. C’était tout sauf rien.
Je me suis hasardée à chercher quelques mots pour soutenir Camille. Des mots affreusement superflus lorsque la peine est vive. Brûlante. Les derniers jours d’Héloïse avaient été difficiles. Les contretemps de la vie face à la mort… Ou de la mort face à la vie ? Elle avait demandé à ses parents de disperser ses cendres sur les rives du Nil.
Héloïse ou l’élégance de l’être, à tout jamais.
Maldoror
Sujet: Re: Cet Autre que moi Dim 29 Juil 2018 - 17:46
Superbe Navane, Alain Fournier à côté, c'est presque du pipi de chat.
C'est très émouvant.
Je maintiens que tu as un talent littéraire indéniable et que tu dois essayer d"en faire quelque chose" si ça te branche, évidemment... C'est évidemment le parcours du combattant(e) mais tu en es une... dès lors...
Marrant, je me disais que si un jour j'avais eu une fille, je l'aurais appelée Eloïse, Mathilde (ou Mathilda) ou Camille...
Invité
Invité
Sujet: Re: Cet Autre que moi Lun 30 Juil 2018 - 11:45
Merci pour ton appréciation, Maldoror Je t'avoue tout de même que j'ai eu mal pour Alain Fournier. J'ignore si j'ai un quelconque talent, je crois pas. Je sais seulement que j'ai des choses à expurger (le truc classique, quoi), d'autres plus légères à écrire, et tant qu'à faire essayer d'en faire du beau. C'est du moins dans cette intention que c'est fait.
J'ai essayé plusieurs formats (roman, conte). Aucun ne me convenait car je m'y enlisais jusqu'à finir par ne plus aimer écrire. Je m'étais presque braquée. Je connais mes limites, c'est pas pour moi. Et un jour, j'ai compris que c'était là-dessus que je devais bosser. Et curieusement ça fonctionne... Des textes courts et détachés les uns des autres mais qui se suivent chronologiquement. Je ne peux pas m'ennuyer. Par contre, je m'agace toujours. C'est une bonne chose. Mon objectif actuel est de continuer en ce sens. C'est en soi un combat (même si j'aime pas trop ce côté-là, enfin tu comprendras que c'est selon les circonstances) que d'aller les chercher ces textes. J'avance par étape, je ne projette rien. Ça fait les pieds à mon Uranus.
Comme je suis sur des sujets très personnels, j'ai estimé bon de modifier les prénoms sauf pour, ici en l'occurrence, les kinés (Mefe et Alain). "Héloïse" et "Camille" sont seulement des prénoms que j'ai choisis parce que je les aimais bien, je les trouvais beaux. Ça vient de là-haut.
Merci pour le complément musical. Il te va bien
Dernière édition par Navane le Lun 30 Juil 2018 - 12:29, édité 4 fois