Bonjour,

J'ai retrouvé des documents encavés d'au moins 25 ans. J'avais décidé à l'époque de donner ma vision poétique de chaque signe du zodiaque dans un petit recueil qui s'appelait " Petits arcanes célestes"

Voici le chant des douze arcanes:

BELIER

La cuve bouillonnant à l'excès-idées vicées
Au ventre, imbibées de mercure;
O l'odeur de brulé! Vifs éclairs d'argent.
Anciennes imprécations
Des désirs inutiles, parfois par trop futiles;
Et le front fendant l'air, propulsé de
L'avant vers un mur immuable.

Une foi de pélerin vient épandre son humus
Et comble le fossé d'un orgueil diligent.
Tous les vieux sacrifices qui régentent le pas;
Qui dirigent "ne pas", qui contestent les Dieux
Pour qu'ils se grillent les elfes à des lampes de Chimères.
Mais tous revendiquent l'île...
Mais tous revendiquent l"ils"
Qui leur brûle le foie.

TAUREAU

Le fanon comme un drain qui filtre
Des richesses- toute essence s'estompe
Aux damas du Printemps. L'animal mugit
Ou fourbe dans les plaines-jaloux de la lenteur
Qui lui scelle la croupe; butine des rosées
Aux heures claires du jour. Et la lune blanchit
En déteignant le poil, les valeurs initiales/
A l'intérieur des conques.
O cornes d'abondance!

Mais quand l'heure à l'urgence lui titille
Le grelot, tel un carré de basses-côtes,
La carcasse fendue-panse offerte à la nuit
Pour un lascif ébat, le voici qui renaude
Dans les hautes herbes bleues.
Qu'on lui parle d'intérêt et le bon bovidé,
Bien qu'alors debout et coulant des naseaux
Ne bronche pas d'un iota
Mais se jauge le gras.

GEMEAUX

Sorte d'hydre à deux têtes au coeur de
Siamois ; nouveau monstre de Lerne effeuillant
Sa quenouille; O hasard des lilas- le versatile
Muguet qui infuse les nerfs, les poumons
Et les mains veinées de sang turquoise.

Ce Cerbère pubère nous prodigue des perles;
Les mosaïques de Chine, girasols exhibant
Des chaleurs hindoues; et l'opale, le béryl,
Et le jaspe, le grenat; déverse le tout en vain
Sur des marbres palatins, et se pâme l'esprit
Aux doigts tout occupés à meurtrir le génie
D'un reste de verbe usé.

CANCER

O le plus chaud des antres! Par delà
Le nombril, sous la ceinture des âges,
Quand mille parfums de lune, loin
D'agacer l'enfer, fécondent, inconscients,
Des rêves imaginaires.

Mamelles bienfaitrices où plus d'un Dieu
A bu-venez couvrir de lait nos races
Ancestrales et laver nos péchés pour
Un hymne final.

Que l'enfant dans vos ventres
Accroché au silence,
Egrenne des renaissances.

LION

C'est le coeur du pitre qui consume
D'un immense éclat de rire les détresses
Ici-bas; qui fusionne au linceul, alors
Que l'Eté n'a pas cessé de ralentir les causes.
Ici pas de place à l'abject!

Car si rien n'est trop beau pour certaines
Seigneuries, il convient de polir le mensonge
Par des formes harmonieuses; le remettre
A sa place, bien devant en vitrine,
Comme on ferait d'un topaze anodin
Dit cerclé du baiser de Jésus.

Ici toute l'ampleur du geste
Evince sa raison d'être.

VIERGE

Bien loin de la furia qui étrangle les villes
Des tapages infernaux qu'abhorre cette vestale
Autant que les conciles; elle cultive la mesure
Dans l'ombre des moissons, l'heure est à la méthode.

Il faut finir cette toile qu'elle brode de ses cils.
Là où l'instinct s'empêtre et regimbe pour cent diables,
Puis retombe vaincu par des crampes au nombril.

Un venin de raison vient abréger son mal, en butiner
La sève qu'elle aspire jusqu'au râle. Quitte à vidanger
Dans le moindre détail, voilà que ce succube
A la marche timide, recrache la passion
Dans un recoin de voile.

Tout en ayant pris soin de brimer l'Idéal,
Elle inscrit son bilan au tableau beige et gris,
Puis elle s'endort, morose, plus fourmi que cigale.

j'attend mon signe avec impatience!!

Très chouette Maldo, j'aime beaucoup. Celui sur le Cancer me plait particulièrement, je garde !!

Génial, comme d'hab'

Pas trop vite, Plutonien... Fais durer un peu le plaisir

Navane a écrit:

Pas trop vite, Plutonien... Fais durer un peu le plaisir

Je me languis...je suis en dernière "position"...

Je suis asc Poisson, avec un Neptune dominant. Je saurais être patiente parce que ça vaut le coup, Paloma

BALANCE

Or voici Belle de jour affublée de la pâleur
Séraphique des cristaux que réverbère l'aurore
Sur un fil d'Equinoxe. Ses joues ont la couleur
Du corail et son front, large comme ses hanches,
Connaît les fulgurances immaculées de la nuit.

A l'opale des songes, elle flâne aux résédas-
Roses ou camélias. La chambre toute entière
Tangue à l'appel des soies.

A cent lieues des lâchetés et lorsque l'instinct
S'accouple au compromis, quand l'âpreté a délaissé
Ses cuivres rutilants et ses routines gaillardes
Pour enfin s'adonner au jasmin.
L'adorner de câlins.

Et elle, conforme aux préceptes de dilections
Et d'urgence nuptiale, enceinte de mes oeuvres,
Elle roule ses rondeurs-à mon invitation-
Dans la commune extase des bienséances antiques.

Ok, merci beaucoup

Content que ça vous plaise!

Je fais un léger break pour permettre déjà la digestion de tout ça.

Et puis faire un peu monter le mercure (en dessous de la ceinture)...

Maldoror a écrit:

Et puis faire un peu monter le mercure (en dessous de la ceinture)...

...Avant de passer au scorpion !

Navane a écrit:

Je suis asc Poisson, avec un Neptune dominant. Je saurais être patiente parce que ça vaut le coup, Paloma

Je dis que je me languis,mais faut pas trop que ça dure (mars en 5)...quand je passe la crête je retombe comme un soufflet! pas facile de gérer..

Maldoror a écrit:

Ok, merci beaucoup

Content que ça vous plaise!

Je fais un léger break pour permettre déjà la digestion de tout ça.

Et puis faire un peu monter le mercure (en dessous de la ceinture)...

Je vais aller manger une salade agrémentée de pleins de bonne chose,boire un bon verre de vin,la suite ce sera le dessert...

Il me tarde de lire le capricorne...Ma lune a pas tout pigé au bélier mais la balance m'a donné chaud, je me pâme

Tu Maldorise, vachement bien

Haha ça me rassure j'ai pas tout pigé au Bélier

J'adore le poème du Gémeaux et celui du Lion !! Hâte de lire celui di Sagittaire

Oui la pohésie recèle aussi plein d'arcanes mystérieux et musicaux qui viennent "d'ailleurs" et que même l'auteur (qui est un passeur, un genre de chamane des mots, plus des "morts", si on veut) ne saisit pas toujours.

Mais qu'il est impératif de retranscrire en l'espèce...

Quel talent ! j'attends impatiemment le Capricorne… antinomique, mais normal, je suis 5 par 20 (nan c'est pas une position du Kama sutra) (20 saturnienne, 20 uranienne, 20 neptunienne, 20 vénusienne et 20 jupitérienne) très pratique pour choisir ce qui m'arrange…

SCORPION

On dit qu'il s'attire les foudres que renvoient
Ses prunelles. D'ardentes girandoles aux obscurs
Méandres confectionnent les gerbes
Que charroient les passions.

Couvant sous l'étang noir,
Quelque sourde douleur entraîne la raison
Pour une saltation de fébriles
Embrasements avant de se figer
Comme le rire de Gorgone.

Voici que l'orgueil passe de moraines
En scories le long de la gargouille.
Souterraine prévision afin qu'il évacue
Toute l'ampleur de son mal contre
La roche tarpéenne. Y laissant à rebours
Son manteau, le couteau et une portion
De râle qui aurait la couleur du rubis.

Quitte à braver la mort pour coincer l'absolu
Entre deux illusions fortes comme du Santal.

SAGITTAIRE

Il descend de Chiron par le truchement des âges;
En bleuit la conscience dans un souffle sauvage-
Les lents pélerinages générés par les soifs que rien
Ni jamais personne ne peuvent édulcorer.

Sus au sursaut des hommes!...

Au diable les moratoires, les compromis séniles
Lorsqu'Ici, le Maintenant entretiennent l'impétuosité
D'un galop spontané. Qu'importe ces mouvements-
L'écume- que gonflent de fauves périphrases,
Il va à la synthèse; continue le voyage dans la blanche
Oraison d'une forte envie d'outrance.

Enfin l'âme et le corps enjoints à l'idéal de redevenir
Unique et sensible sans pour autant mettre à mal
Tout principe de sa foi.

Avant qu'il ne décoche l'une ou l'autre vérité
Trempée dans l'ego de sa veine, ce fougueux
Destrier à la noble figure-porté par Jupiter-
Assimile les données que lui prête le vent
Et sème à l'horizon cette âme de capitan.

CAPRICORNE

Par essence, les austères dédains de l'inutile!
Déjà vieux de naissance, il gouverne les obsèques
De ses vies antérieures dans un grave renoncement.
Jusqu'à l'outre qu'il retourne vers la terre
Pour mieux éprouver ses décalcifications internes.

Cultivant, tel pois de senteur, voire même le chardon
Bleu, un rigorisme piétiste où nul mécréant sous la vapeur-
O les lourdes volutes!-de l'immense réflexion
Qui jamais n'aura droit aux rillettes.

Le commun cassoulet!... Bon Dieu qu'il le déteste!...
Pas le moindre bon de sortie, ni l'âme d'un sauf-conduit...
Rien que l'obstination du vieux zouave, du kalmouk
Bardé de sa vaine rectitude. Croupissant de pénombre,
Il rumine le devoir dans un exil profond.

Quand l'ambition enfin se hausse à la lumière,
En toute autorité-il a perdu ses cornes- rien moins
Que centenaire mais vert comme un daguet,
Notre okapi claironne au devant du troupeau
L'insolite avénement de sa résurrection.

Petite pause...