Dissonance équilibrée :

Le sujet passe alternativement d’un activisme impatient et imprudent (Mars) à une froide et impassible lucidité (Pluton), sans pouvoir se résoudre à choisir.
Selon que l’une ou l’autre fonction domine dans son vécu, il peut adopter les attitudes suivantes :

Si Mars domine :

Le sujet déploie un activisme de tous les instants pour conjurer son désespoir métaphysique, son intuition de la vanité et du néant de toutes choses, ou pour éviter d’être confronté au silence vertigineux de l’être-en-soi.
Il refuse et combat radicalement toute froide distance qui pourrait l’empêcher de se sentir exister en plus fort, en plus intense.
Il est capable de faire et de défaire - voire même de détruire - n’importe quoi, au mépris de toute profonde vérité universelle.
La complexité et le mystère des êtres, choses et situations se réduit pour lui à une dualité élémentaire, à un combat schématique où il engage toute sa violence et son agressivité.
Il brandit son vécu personnel contre les pesantes lois de l’espèce.
Son réalisme abrupt et désespéré ne respecte rien, ni lui-même, ni le sacré, ni l’ordre énigmatique de l’univers.

Si Pluton domine :

Le sujet, au nom d’une vérité profonde intuitivement révélée, s’acharne à dénier à l’expérience personnelle toute réalité.
Aucun bon sens, aucun élémentaire réalisme ne sauraient le faire douter que seul compte un indéchiffrable et mystérieux ordre caché.
Qu’il se barricade dans la silencieuse contemplation de l’être-en-soi, dans un radical désespoir métaphysique, une marginalité grinçante, la sombre prescience d’une fatalité indicible ou dans une noire et pessimiste vision du devenir de l’espèce, il refuse de toutes façons de se salir les mains, de vivre les luttes et combats nécessaires.
L’existence brute lui insupporte, et il s’acharne à l’anéantir par les moyens les plus variés, de préférence sournois et corrosifs.
Vivre pour vivre est pour lui une absurdité sans nom.
Inclassable, implacable, inhumain, la franchise comme le mensonge ne sont pour lui que des leurres dont il use et mésuse à loisir.

Dissonance maîtrisée :

Le sujet a durement appris qu’il y a un temps pour la froide, philosophique et lucide distance et un temps pour s’adonner à son goût des luttes, et sait sans fausse note alterner ces deux fonctions.

Dissonance sublimée :

Le sujet a délibérément sacrifié toute activisme stérile et irréfléchi au nom de la quête d’une authenticité d’être maximale, ou abdiqué de toute quête métaphysique au profit d’un combat qu’il estime essentiel.