Le pouvoir de la pensée positivePar Lama Zopa RinpochéPour en revenir à ce que je disais auparavant, contemplez les bienfaits indescriptibles qu’il y a à voir de manière positive ceux qui ne vous aime pas, ceux qui se mettent en colère contre vous. Songez à tous les profits que vous pouvez en tirer : tout le bonheur obtenu tout au long du chemin vers l’Éveil et la possibilité d’offrir un bonheur sans limite à tous les êtres sensibles. Plus cela sera clair pour vous, plus il vous sera facile de considérer de manière positive quelqu’un en colère contre vous. De cette façon votre propre colère ne surgit pas, et vous engendrez, au contraire, un esprit heureux, paisible et patient.
Peu importe la force de la colère de l’autre à votre égard, peu importe ses plaintes et ses lamentations, votre esprit habité par la patience ne voit pas cette personne comme un ennemi, comme quelqu’un à éviter, comme quelqu’un à fuir ou comme irritante. Vous voyez plutôt cette personne comme bonne et précieuse. Vous pensez : « Elle est entrain de purifier mon karma négatif ; toute critique à mon encontre m’aide à purifier le karma négatif que j’ai créé en critiquant les autres et en leur faisant du mal. Quelle bonté a cette personne de m’apporter ainsi son aide ».
En tournant ainsi votre esprit vers la patience, d’un coté vous obtenez ce jour même, à la minute, à la seconde même, une paix et un bonheur immédiats et de l’autre, un bienfait à long terme. Tout cela grâce à la bonté de cette personne en colère. En revanche, si vous ne pratiquez pas la patience et interpréter de manière négative, comme une agression dirigée contre vous, tout ce que fait, avec son corps, sa parole, et son esprit, la personne en colère, votre esprit appose non seulement une étiquette négative sur la situation mais de plus y croît ; ce qui déclenchera votre propre colère. Cette colère vous fera voir cette personne furieuse comme quelqu’un de négatif, d’indésirable, quelqu’un que vous voulez ni voir, ni aider, quelqu’un que vous souhaitez offenser et frapper violemment. Quand votre esprit est sous l’emprise de la colère, vous voyez l’autre complètement sous un autre jour, totalement à l’inverse de la manière dont votre patience le perçoit. Votre colère vous en revoie une image repoussante.
Le bonheur et les difficultés dont nous faisons chaque jour l’expérience viennent de notre esprit. Peu importe l’expérience que nous faisons à n’importe quel moment donné, celle-ci dépend de notre façon de penser, de nos concepts et de notre attitude. Notre attitude détermine ce que nous ressentons.
Par exemple, un jour, au Tibet deux moines s’en retournaient à leur monastère après un long voyage. En guise de bienvenue, leur maître leur offrit du thé froid. L’un des disciples pensa : « Comme notre maître est bon, il savait que nous avions chaud et soif, il nous a donc intentionnellement offert du thé froid. » L’autre pensa : « Comme il est mesquin et paresseux, il n’a même pas prix la peine de nous donner du thé chaud. » Ceci l’irrita et le mit en colère, c’est ainsi qu’il se détruisit lui-même. Il n’y avait aucun bienfait à retirer de sa façon de penser, ni pour lui-même, ni pour son maître. Par contre, grâce à sa vision positive de la situation, le premier étudiant rendit son maître heureux, en retira lui-même du bonheur, un esprit en paix, et, puisque le thé lui avait été offert par son maître, il créa beaucoup de mérites par la même occasion. L’action, c’est-à-dire l’offrande de thé, était la même pour les deux. C’est l’interprétation de chacun des étudiants qui a fait la différence. L’un deux l’a vu de manière positive et en fut heureux ; l’autre de manière négative et s’en créa un problème.
J’ai commencé mon intervention en citant le Bouddha Shakyamuni :
Ne commet aucun acte nuisible,
Ne mène à bien que des actions justes,
Discipline ton esprit,
Tel est l’enseignement du Bouddha.
La première ligne fait référence à la cause de la souffrance, la deuxième à la cause du bonheur. Tout le débat sur l’importance et les bienfaits de la patience s’est développé à partir de ces deux lignes. Tout vient de votre esprit, tout dépend de votre façon de penser, de vos concepts d’un moment à l’autre. Apposez-vous une étiquette positive ou négative sur les choses ? La pire des souffrances, celle que l’on appelle l’enfer, vient de votre propre esprit ; le bonheur le plus grand, celui que l’on appelle l’Éveil, vient de votre propre esprit.
C’est pourquoi le bouddha dit que ce n’est qu’en maîtrisant ou en prenant soin de son propre esprit que l’on parvient à éviter pour de bon les pensées négatives, la cause de la souffrance, et à ne conserver qu’un esprit positif dont le résultat n’est alors que du bonheur. Observez sans cesse votre esprit. Pratiquez l’attention. Surveillez votre esprit, protégez-le des pensées qui le perturbent et éliminez vos émotions perturbatrices. Comment y arriver ? En accomplissant les cinq chemins (voir les autres articles de Lama Zopa). Et dans le cas du Mahayana, en réalisant la bodhicitta et en développant la sagesse qui réalise la vacuité, vous pouvez complètement éliminer les deux types de perturbations mentales et atteindre l’Éveil suprême.
Aussi, discipliner son esprit est l’enseignement du Bouddha. C’est la clé. Votre propre esprit est la porte du bonheur ; votre esprit est la porte de la souffrance. Tout dépend de l’usage que vous en faites. C’est comme la télécommande qui contrôle les différentes chaînes de votre téléviseur. Appuyez sur tel bouton, le son augmente, appuyer sur tel autre, il diminue. Votre manière de penser détermine votre bonheur ou votre souffrance.
Texte tiré de Vertu et Réalité,
De Lama Zopa.
https://www.facebook.com/notes/boud…