On a tous lu ces articles qui prétendent qu’un ascendant Lion aurait une crinière touffue, que l’ascendant Sagittaire conférerait des jambes puissantes et j’en passe... En tant qu’étudiants dans cette discipline, nous avons d’ailleurs tous feuilleté des ouvrages rapprochant tempéraments hippocratiques et planètes dominantes ou autres facteurs du thème natal. Pourtant, plusieurs questions se posent.

Notre thème astral est-il réellement un indicateur de notre apparence physique (phénotype) ? Pourquoi et comment les astres auraient-ils un impact sur nos traits et de quelle manière cela se traduirait-il ?

La science génétique nous enseigne que les caractères physiques sont d’abord encodés dans notre génome et que leur expression va dépendre ensuite de l’environnement (épigénétique). La couleur de nos cheveux, de notre peau, de nos yeux, l’implantation de nos ongles, de nos cheveux, de nos dents, de nos muscles, la forme de nos oreilles, la hauteur de notre front, sont autant de paramètres phénotypiques qui sont de l’ordre de l’héritage génétique plutôt que de l’influence environnementale.

Par contre la taille, le développement de nos muscles, le caractère gras ou maigre, certaines déformations osseuses, le vieillissement sont des facteurs qui vont êtres modulés par l’environnement, notamment l’alimentation, la sélection de la flore intestinale, l’exposition à certains composés physiques ou chimiques, etc…

On peut déduire de cela que si notre apparence physique est d’abord le fait de l’hérédité, son évolution va dépendre des facteurs environnementaux et des expériences que nous serons amenés à y faire. On peut d’ailleurs extrapoler à partir de cela que nos caractéristiques psychiques auront potentiellement un impact sur notre phénotype dans la mesure où certaines inclinations amèneront à aller vers des environnements spécifiques et sélectionner des types d’expériences particulières qui nous modifieront.

Cependant, il faut tout de même relativiser cette argumentation et reconnaître la prépondérance du déterminant génétique qui sera ensuite modulé par l’environnement et l’expérience du sujet. Ceci dit, il apparaît donc qu’une grande part de notre corporéité est déterminée avant notre naissance, au moment même de notre conception. Aussi, est-il raisonnable de penser que l’empreinte astrologique à un effet direct sur notre apparence ? Pour ma part, je ne le crois pas et si nous avons des exemples de correspondance, nous avons aussi beaucoup de contre-exemples qui se posent en tant qu’antagonismes à ses approches physionomistes du thème astrologique.

Par ailleurs, il m’apparaît crucial de faire le distinguo entre physionomies et comportements, attitudes, intentions interactives. On peut avoir une structure disgracieuse et néanmoins développer une grâce gestuelle. On peut être moche et devenir pourtant très magnétique par l’intermédiaire de ce que nous dégageons. A contrario, la plastique peut rentrer dans les standards des canons de beauté et cependant devenir insipide car ce qui la meut est un vide spirituel béant. Toutes les combinaisons sont possibles et elles ne sont pas essentiellement inscrites dans les astres, mais au cœur du vivant.

N’oubliez pas : « Les astres inclinent mais n’obligent pas. » Claude Ptolémée