Je ne pense pas que mars dans le cancer soit difficile à vivre parce qu’il s’agirait d’une fonction dévirilisée par un signe réceptif.

Le signe du cancer est un signe de totalisation, dès qu’une fonction planétaire s’y inscrit elle totalise ainsi ses influences sur le plan réactionnel. Quand Mars adopte des rythmes cancériens, cela signifie donc que lorsqu’il y a engagement, celui-ci est intégral. Quand la personne s’implique dans les événements, elle le fait sans aucun recul, entièrement. Tout peut-être vécu là comme une confrontation, une mise à l’épreuve perpétuelle, comme si la survie de l’être était systématiquement en jeu dès lors qu’il se meut et interagit avec son environnement. Cela peut se traduire de différentes manières selon les autres placements, mais on retiendra une hyper réactivité, une offensive permanente contre tout ce qui vient bousculer, défier, ou remettre en question les motivations personnelles.

Tant que l’on tente de décrypter les choses à travers le filtre de nos valeurs sociales ou personnelles, on induit des biais dans les constats opérés. Les astres tout comme les signes ne sont ni virils ni féminisés. Il s’agit là d’une projection de nos modèles, des valeurs qu’on leurs donne, dans quelque chose d’une nature finalement totalement différente. Le ciel n’a pas de sexe, ce sont les êtres qu’il influence qui sont sexués.

J’ai l’impression que cette confusion est par trop prégnante dans notre domaine d’étude. On oublie que l’interprétation d’une position ne constitue pas le fait astrologique, mais une traduction établie sur la base d’une grille de lecture qui subit les transformations sociales et culturelles.

Mars ne plonge pas de l’air des gémeaux à l’eau du cancer quand la planète passe d’un rythme à l’autre. Elle continue simplement sa course autour du soleil et rien ne la freine. L’espace dans lequel elle évolue n’est pas fragmenté, ni découpé. Les frontières que nous plaçons entre les signes ne sont que des abstractions destinées à symboliser les phases d’un cycle, mais dans la réalité, celui-ci est fluide et se fonde exclusivement sur les paramètres astrométriques de l’astre en question.

Quant aux métaphores dont nous usons pour tenter de donner du sens et comprendre, elles ne sont que ça, des métaphores. Il est piégeux de croire qu’elles traduisent précisément et strictement les réalités plus complexes et subtiles de l’étant. Il l’est plus encore de les dérouler à l’extrême, à tel point qu’elles s’inscrivent dans une logique détachée du sujet de réflexion en lui-même, pour n’être plus qu’un reflet de celle ou celui qui le pense.

Je ne pense pas que tu cherchais à nous faire changer d’avis, Glauque.

En fait, je percevais ce lieu comme une recherche, un fil d’opinions qui se complètent, s’associent, se dévoilent ou s’opposent. Le but du débat n’est pas de convaincre l’autre, c’est d’offrir une perception différente qui permet d’appréhender les sujets sous toutes leurs formes et non pas exclusivement celles qui parlent au plus grand nombre. La justesse d’une idée ne dépend pas du fait qu’on y adhère ou non.

Je ne pense pas devoir convaincre qui que ce soit, mais seulement argumenter ma position par rapport à la problématique posée.

À mon sens, le questionnement me paraît déjà biaisé dans la forme, parce qu’il part d’ores et déjà d’un présupposé, d’une préconception qui distord à elle seule le cœur de l’interrogation.

Est-ce que mars représente les valeurs masculines, ou est-ce les valeurs masculines que l’on a accolé à mars par le truchement de l’analogie ?

Toutes belles et gracieuses que peuvent l’être les femmes, ne s’engagent-elles pas dans la confrontation aux épreuves du réel pour conquérir une position, quels que soient les moyens dont elles disposent ? Et si mars n’était pas un principe masculin, mais une fonction en corrélation avec la nécessité d’éprouver l’environnement et la façon dont il nous est possible de nous y inscrire ?

Est-ce qu’un signe est plus prédisposé qu’un autre à éprouver le réel, ou est-ce que chacun d’eux traduit la possibilité d’accéder à des facettes particulières d’une réalité fondée sur la multitude ?

C’est notre manière de voir qui induit des oppositions de valeurs entre un signe et un astre. Dans les faits, ils ne se contredisent pas, ils se combinent.


Tata Violette,

Est-ce que le cancer est un signe hypersensible, ou est-ce qu’il implique l’identification à ce qui l’entoure ?