Déclaration contre les déclarations trompeuses de la police métropolitaine pour les événements survenus aujourd'hui 9 mai dans le sud de Cali

Les autorités traditionnelles et les communautés autochtones qui font partie de la minga extérieure dans la ville de Cali, dénoncent et rejettent les déclarations mensongères de la police métropolitaine émises aujourd'hui, 9 mai 2021, face aux événements survenus dans le secteur de La Église María, au sud de Cali.

Nous précisons à l'opinion publique qu'à 14h20 l'après-midi de ce dimanche 9 mai, alors que trois chivas appartenant aux communautés indigènes du nord du Cauca se déplaçaient de Cali vers Jamundí, ils ont été interceptés par deux camions sur Cañas. Avenue Gordas à la hauteur du secteur de l'église de La María, qui ont été traversées, empêchant le passage.

Devant ces camions se trouvaient plusieurs individus portant des t-shirts blancs et des armes à feu à courte portée, qui, après s'être disputés avec la communauté, ont décidé d'ouvrir le feu sans discernement contre les trois chèvres, dans lesquelles les personnes âgées et les enfants ont été retrouvés, laissant 9 compagnons blessés. Plus tard, la communauté tente de se mettre à l'abri et de fuir, mais depuis un secteur inconnu de la pente à côté de la route, elle est à nouveau attaquée par des armes automatiques, générant le chaos et la confusion dans la région.

Nous rejetons catégoriquement les déclarations de la police métropolitaine qui mentent grossièrement à l'opinion publique, affirmant que les peuples autochtones portaient des armes à feu ou incitaient au terrorisme, des faits qui rejoignent une longue chaîne d'outrages et de stigmatisation par la force publique contre tous les secteurs. Que nous faisons partie des Minga et de la grève nationale.

Nous exigeons le respect et l'honneur de la vérité de la part d'une institution comme la police nationale qui prétend protéger le bon honneur de tous les citoyens. Mais en même temps, nous dénonçons leur complicité, fortement corroborée par des vidéos et des photographies, avec des civils armés qui tirent sans discernement contre des personnes non armées, agissant en paramilitaires.

Nous rejetons totalement ces personnes qui n'ont pas le droit de menacer la vie de nos communautés, ou de toute autre population, et nous exhortons les garants nationaux et internationaux des droits de l'homme pour les événements qui se sont produits aujourd'hui.

Comptez sur nous pour la paix, jamais pour la guerre.

Depuis le 28 avril, une grève nationale a été déclenchée dans le pays en réponse à l'appauvrissement de la population, du fait de l'approfondissement de sa politique néolibérale et de la situation humanitaire dans le pays.

La réponse du gouvernement à la protestation sociale a été le traitement militaire, à travers la guerre, il vise à résoudre les conflits sociaux, cette stratégie laisse aujourd'hui plus de 30 personnes assassinées, d'autres portées disparues, poursuivies, des personnes blessées aux yeux, des actes de violence sexuelle contre les femmes; aussi la militarisation des territoires et une sale guerre développée par des groupes paramilitaires et étatiques.

Dans ce contexte, aujourd'hui 9 mai 2021, vers 14h30, un chiva avec du personnel de la Guardia Indigena venue en médiation face à la situation de tension, et au sauvetage du conseiller principal de l'ACIN Tutenas, Harold Secue, harcelés par des inconnus qui se mobilisaient dans trois véhicules blindés blancs sans plaques d'immatriculation, sur la route du secteur de Pance, ont été attaqués à l'arme à feu par des hommes en civil protégés par la police nationale. Cette attaque fait douze (12) membres de la communauté blessés, dont quatre (4) gravement. Ces événements se sont produits quelques instants après que le maire de Cali, Jorge Iván Ospina, a fait une déclaration désignant les personnes mobilisées pour mener des actions contre leur «autorité», appelant à la stigmatisation et au signalement. De même, il est dénoncé qu'auparavant, au même endroit, une tentative de répression et de kidnapping de conseillers ACONC et d'un Guardia Cimarrona a été faite.

Nous rejetons fermement la stratégie du terrorisme d'État de délégitimer la manifestation et de la criminaliser, en ce sens la police, le président et Uribe agissent, qui veulent générer la peur et la terreur chez les personnes mobilisées qui résistent dignement.

Nous nions la police qui affirme que des actes de vandalisme ont été commis, ainsi qu'une vidéo qui circule appelant à une grève armée en utilisant les symboles du CRIC, ce sont des campagnes qui favorisent la désinformation, augmentent la situation tendue qui existe dans le cadre du PARO NACIONAL et la violence contre les personnes mobilisées.

Nous dénonçons qu'il y a eu des attaques contre des véhicules tels que des bus à échelle, des fourgonnettes et des systèmes de sécurité, où heureusement les personnes protégées n'ont pas été blessées.

Compte tenu de ces faits, nous condamnons et exigeons:

1. Des garanties pour l'exercice légitime de la protestation sociale, le travail de défense des droits de l'homme et les moyens alternatifs de communication.

2. Démilitarisation des territoires ruraux et urbains.

3. Nous exigeons une réponse des autorités nationales et locales aux actions des groupes extrémistes et aux actes de la tentative d'enlèvement d'un des porte-parole des minga et des attaques contre les communautés.

4. Nous appelons le ministère public à s'acquitter de sa tâche de défense des droits de l'homme et à ne pas maintenir une attitude passive face à la violence étatique.

5. Nous tenons le gouverneur de Valle et le maire de Cali pour responsables des niveaux élevés de répression et de leurs déclarations incitant à des attaques, à une violence accrue et au déni des actes criminels commis dans la ville.

6. Nous tenons l'État colombien pour responsable de ce massacre et du génocide en cours contre les personnes mobilisées.

7. Réfutons l'affirmation selon laquelle la police nationale assure qu'elle a aidé la guardia indigena dans le secteur de Cañas Gordas, au contraire, ceux qui ont tiré sur les mingueros étaient protégés par la police.

8. Nous exigeons la démission du ministre de la Défense, du commandant de l'armée nationale et de la police comme directement responsables de cette situation.

9. Nous exhortons la communauté internationale à exiger que l'État colombien mette fin à la violation des droits de l'homme et à la violation du droit humanitaire.

10. Nous tenons le Président de la République Iván Duque pour responsable de ce qui peut arriver avant une intervention imminente à la concentration de la mobilisation qui se trouve à l'Universidad del Valle.

Face à cette situation, nous continuons à renforcer la grève nationale et rejetons avec force la politique répressive et militaire du gouvernement, nous envoyons également le message de n'accepter aucun espace de rencontre avec le gouvernement tant que nous n'aurons pas toutes les garanties et responsabilités de l'État envers les victimes. du terrorisme en condition.

Organisations sociales et populaires qui sont en minga dans le cadre de la grève nationale - Universidad del Valle, Cali - Valle del Cauca

Bogotá, 10 mai (EFE) .- Les manifestants et les autorités locales de Cali sont parvenus à un accord à l'aube de ce lundi pour lever un blocus à l'entrée principale de cette ville colombienne, tandis que la Minga indigène (marche) a annoncé l'ouverture d'un programme de couloir humanitaire pendant 24 heures.

Le treizième jour des manifestations, précédé par une journée au cours de laquelle des civils armés présumés ont tiré sur la Minga et blessé 10 gardes indigènes, les dialogues se sont terminés par la décision de débloquer le Paso del Comercio, une autoroute qui en plus d'être l'entrée principale il relie la ville à Palmira voisine, où se trouve l'aéroport international.

"Le Pont du Commerce va être débloqué et le cadre institutionnel doit garantir qu'il n'y aura pas d'action violente contre ces jeunes qui vont désormais débloquer le pont", a déclaré le maire de Cali, Jorge Iván Ospina, dans un déclaration ce matin avec un groupe de jeunes qui y manifestent depuis 13 jours.
Les autorités et les manifestants ont signé l'accord après des pourparlers qui ont eu lieu avec le soutien des ambassades d'Allemagne, de Belgique, d'Espagne, du Portugal et de l'Union européenne, ainsi que de la Mission des Nations Unies en Colombie.

"Nous avons observé la signature de l'accord par le bureau du maire de Cali et les autorités locales avec les jeunes pour débloquer le Paso del Comercio. Il est important d'utiliser le dialogue pour faire avancer la garantie des droits de l'homme", a déclaré le représentant en Colombie de la Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Juliette de Rivero.

Les mobilisations en Colombie ont commencé contre la réforme fiscale déjà retirée du gouvernement mais se poursuivent contre une tentative de réforme des soins de santé, contre la brutalité policière et la situation complexe d'insécurité.

Cali est l'endroit où se sont déroulés les événements les plus violents, notamment entre le 30 avril et le 3 mai, avec des épisodes de brutalités policières contre des manifestants qui ont fait 35 morts, selon des organisations sociales.

CORRIDOR HUMANITAIRE

De son côté, le Conseil régional autochtone du Cauca (CRIC), principale autorité de ces communautés du sud-ouest de la Colombie, a annoncé qu'à partir de 01h00 ce lundi (06h00 GMT) un "couloir humanitaire" a été mis en place pour le transport des nourriture et médicaments à Cali, qui connaît des heures difficiles en raison de pénuries.
"Il est annoncé que ce chemin de vie s'ouvre pendant 24 heures. Selon le comportement, il va s'étendre et la Minga nationale se poursuit, la grève nationale se poursuit", a déclaré le conseiller principal du CRIC, Hermes Pete.

Le chef indigène a ajouté qu'il faut garantir "la non-intervention de la force publique dans les points où se trouvent les manifestants de la Minga", surtout après ce qui s'est passé dimanche après-midi.

"Il y aura un couloir humanitaire pendant 24 heures. Il s'agit d'un premier pas vers la garantie des droits de tous les peuples. Nous exhortons les autorités à privilégier le dialogue avec les minga autochtones (...) Les droits de l'homme doivent être protégés par le dialogue.", dit, pour sa part, De Rivero.

VISITE DE DUQUE À CALI

Le président colombien Iván Duque a effectué une visite éclair à Cali ce matin, épicentre des manifestations que le pays connaît depuis le 28 avril, et y est resté quatre heures pour diriger un conseil de sécurité qui s'est penché sur la situation dans cette ville.

Le président a demandé à nouveau que les blocus opérés par les manifestants dans différents quartiers de la ville soient levés pour «permettre à nouveau la restauration de la chaîne d'approvisionnement».
«Notre responsabilité n'est pas d'agir avec brutalité ou folie, mais d'agir dans le cadre de tous les pouvoirs et d'un strict respect de la protection des droits de l'homme, afin que la ville ait toutes les garanties et évite les affrontements entre citoyens, ou quoi que ce soit. pire encore, qu'il y a des citoyens qui ont l'intention d'exercer le contrôle de leur main », a affirmé le président.

Après avoir terminé une session extraordinaire de Cali, à laquelle a participé le maire Jorge Iván Ospina, la Commission de paix du Sénat de la République a souligné ce lundi dans son appel au dialogue comme le principal moyen de trouver une issue à la crise que traverse la ville.

"Nous réitérons la demande faite à plusieurs reprises par le maire de Cali lui-même au président Iván Duque. Le premier geste que tous les Caleños attendent est que l'installation de la table de dialogue ait lieu à Cali", a déclaré le sénateur Roy Barreras, chargé de lire les conclusions de la journée.

"Si vous voulez aider Cali, laissez les tables de dialogue commencer ici", a ajouté le membre du Congrès.

La visite de la Commission de la paix dans la ville a commencé dans la matinée par la visite des membres du Congrès aux communautés et aux citoyens touchés par les récents incidents de violence.

"Les jeunes qui sont dans les quartiers populaires et dans les lieux de concentration sont des jeunes désarmés, pauvres, qui réclament des droits et des libertés et la réponse de l'Etat ne peut pas être une répression violente", a déclaré Barreras.

Selon le sénateur, à ce jour, selon les rapports, 27 morts violentes et 133 personnes disparues ont été enregistrées dans la ville dans le cadre des manifestations.

"Les morts, tous les jeunes, sans antécédents, sans lien avec l'illégalité, qui ont exercé leur droit de protestation, sont la preuve tragique que ce qui s'est passé est une atteinte à la liberté d'expression de ces jeunes et non une confrontation entre groupes" a déclaré Barreras.

Il a rejeté les événements dans lesquels des civils armés ont été impliqués et a exigé que le Bureau du Procureur, le Bureau du Procureur général, le Bureau du Médiateur et le Président de la République «disqualifient absolument ce phénomène de paramilitarisme urbain et identifient les responsables».

Il a rappelé que dans la ville il y a une "indignation croissante qui se transforme en rage" en raison des blocus opérés dans le cadre de la contestation et qui ont causé des difficultés pour se procurer de la nourriture, de l'oxygène et des médicaments.

"Cette commission de paix insiste fermement sur la nécessité de maintenir les couloirs humanitaires, sinon les blocus épuiseront la manifestation et seront utilisés par des groupes violents comme justification de leur réaction violente", a-t-il souligné.

Le sénateur a également affirmé que la Commission avait demandé au président Iván Duque de travailler sur un document Conpes pour les jeunes, qui comprend des aspects tels que le revenu de base, l'enseignement universitaire de base gratuit et un plan immédiat pour les emplois d'urgence.

De même, il a révélé que ce mardi à 8 heures du matin, un poste unifié des droits de l'homme sera installé au siège du Bureau du Médiateur dans la ville pour que les citoyens y assistent et aident ainsi à retrouver les personnes portées disparues.

"Le dialogue est la voie et il y a eu unanimité dans la décision de cette commission de rejeter l'itinéraire militaire comme solution à la crise sociale. Nous sommes convaincus que c'est l'autorité civile et la police dans le strict respect des droits de l'homme qui est responsable de veiller sur la vie, de protéger ceux qui protestent et de protéger les droits des autres citoyens. La militarisation aggrave le conflit", a déclaré Barreras.