Micheline Presle a 100 ans, c'est à peine croyable. Le cœur battant, je m'apprête à rendre visite à la dernière des « Trois glorieuses », trinité formée avec Danielle Darrieux (disparue en 2017) et Michèle Morgan (en 2016). Micheline est la doyenne des actrices françaises, et incarne un âge d'or du septième art.
Dans le RER qui me conduit à la maison de retraite où elle vit désormais, les images de ses films défilent dans ma tête. Le Diable au corps (1947), dans lequel elle imposa Gérard Philipe, Boule de suif, Félicie Nanteuil avec Louis Jourdan qui fut à la ville son fiancé, Christine avec Romy Schneider et Alain Delon, ou Falbalas à l'origine de la vocation de Jean-Paul Gaultier. Plus de 100 films en près de 80 ans de carrière, puisqu'en 2014 elle tournait encore sous la direction de sa fille, Tonie Marshall. Comment ne pas être ému par un aussi beau parcours ?
« Cela me fait vraiment plaisir que vous veniez me voir. » Micheline Presle me propose d'emblée de descendre boire un café. « Dommage qu'il pleuve, nous aurions pu aller dans le jardin. » Lorsque j'évoque sa longévité, elle s'étonne et demande sincèrement étonnée : « Quel âge j'ai ? » À l'annonce de ses 100 ans, elle lâche dans un sourire qui n'a pas changé : « Ah, oui, tout de même, ça commence à faire ! C'est miraculeux que je sois encore là ! »