J'aime bien ce sujet avec ces nuances et précautions.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0014385521000530?fbclid=IwAR1grPNH5UOBF7rQxwOJLz_f668LaHHBuYBN3H6JcoYzTcEdFqZFgVQcFyY
RésuméObjectifCet article propose une revue de littérature concernant les psychédéliques dits classiques (LSD, psilocybine, DMT et mescaline) et, plus précisément, leur utilisation en psychothérapie dans le champ de la dépression, du point de vue des processus de symbolisation.
Méthode
Après quelques éléments introductifs portant sur la dépression, nous décrivons les principales caractéristiques des psychothérapies assistées par psychédélique et les résultats des essais cliniques modernes. Nous en présentons ensuite la phénoménologie et en proposons un éclairage théorique au croisement des neurosciences et de la psychanalyse, avant de conclure sur les perspectives ouvertes par cette thérapie.
RésultatsLes résultats déjà obtenus suggèrent qu’une seule dose, prise dans un environnement étayant, peut être suffisante pour produire des effets thérapeutiques significatifs et objectivables dès la prise de psychédéliques et au moins six mois après celle-ci. La réponse clinique dépend de l’intensité phénoménologique initiale de l’expérience et de la capacité du sujet à laisser advenir des reviviscences traumatiques. Elle dépend également de la présence et de l’intensité de vécus de nature mystique caractérisés par un sentiment de dissolution du moi et d’unité avec le monde.
DiscussionLa thérapie assistée par psychédéliques semble favoriser l’émergence des processus primaires et la levée des mécanismes de défense. Les psychédéliques catalyseraient ainsi la relance des processus de symbolisation, favorisant notamment l’intégration de certains conflits psychiques ainsi que le remaniement de relations d’objets pathogènes. Sur le plan neurobiologique, ces processus seraient sous-tendus par une diminution de l’activité du réseau du mode par défaut – parfois considéré comme lié à certaines fonctions du Moi – associée à une dimension entropique du fonctionnement cérébral. Ces différents éléments participeront d’une diminution de la symptomatologie dépressive, en particulier des ruminations. Ces effets thérapeutiques nécessitent néanmoins un cadre clinique particulièrement contenant et un positionnement clinique plus engagé qu’à l’accoutumée afin d’accompagner dans les meilleures conditions ces potentiels effets de transformation psychique.
ConclusionsLes études déjà menées sur cette thématique soulignent le caractère très prometteur des psychédéliques dans la prise en charge de la dépression et de ses formes résistantes. Ces substances semblent opérer comme un catalyseur des processus de symbolisation qui nécessite néanmoins, pour se déployer pleinement, un accompagnement psychothérapique plus global à la croisée de la psychiatrie, la psychologie clinique, des neurosciences et de la psychanalyse.