L’homme de 29 ans, policier au Blanc-Mesnil depuis trois ans, est activement recherché depuis vendredi soir.
Il est soupçonné d’avoir tué sa conjointe, à Paris, dans le XIXe arrondissement.
Deux jours après la découverte du cadavre d’une femme de 28 ans, au domicile parisien de son conjoint, fonctionnaire de police, le mystère demeure entier.
Le meurtrier présumé, âgé de 29 ans, est toujours activement recherché ce dimanche par les enquêteurs de la direction régionale de la police judiciaire.
Le parquet de Paris a ouvert samedi une enquête du « chef d’homicide volontaire sur concubin » et précise ce dimanche matin que « la victime a été étranglée ».
Un fait nouveau révélé par une autopsie effectuée la veille et qui confirme donc la piste criminelle.
C’est vendredi, vers 20 h 55, que le drame a été découvert.
Les collègues de ce jeune policier, inquiets, ont donné l’alerte.
Arnaud n’avait pas pris son service au commissariat du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), où il officie depuis environ trois ans, après avoir été affecté à la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) du 93.
« En milieu de journée, il a envoyé un SMS à son responsable hiérarchique pour prévenir qu’il ne viendrait pas travailler et n’a plus donné de nouvelles », souligne une source proche de l’affaire.
Une patrouille se rend à son domicile, rue David-d’Angers, une petite artère du XIXe arrondissement située à une centaine de mètres du métro Danube.
Les fonctionnaires frappent à la porte de l’appartement.
Comme ils n’obtiennent aucune réponse, la gardienne, qui possède un double des clés, leur ouvre la porte.
Arnaud n’est pas là, mais ils font une macabre découverte.
Au moins un épisode de violences conjugales par le passé
Les policiers trouvent, dans la salle de bains, le corps d’une femme décédée, gisant la tête dans le bac de douche.
Cette jeune femme était la conjointe du fonctionnaire de police, mais ils n’avaient pas d’enfants.
Elle n’était pas policière.
Selon nos informations, il y aurait déjà eu au moins un épisode violent au sein du couple.
Le policier avait fait l’objet d’un stage de sensibilisation aux violences conjugales.
Arnaud est aussi décrit comme quelqu’un en situation de fragilité, qui aurait eu des intentions suicidaires il y a plusieurs mois.
Un périmètre de sécurité est aussitôt mis en place.
Les autorités de la police et le procureur arrivent sur les lieux avec les techniciens de l’unité scientifique, qui mènent les premières constatations.
L’appartement est en désordre, des bouteilles d’alcool vides sont trouvées sur le lit et sur le rebord de la fenêtre ouverte.
Le médecin légiste s’est dit incapable de se prononcer, lors de son premier examen, sur les causes du décès.
Durant la nuit, le corps a été conduit à l’institut médico-légal de Paris où il doit subir une autopsie.
Il a fui avec son arme de service
Vers 22 heures, les forces de l’ordre lancent une alerte à tous leurs collègues pour tenter de retrouver Arnaud.
Ce jeune homme barbu serait parti à bord d’une Peugeot 208 blanche et, surtout, avec son arme de service.
Son téléphone a été repéré pour la dernière fois du côté de la rue de Crimée vers 10 heures du matin, avant d’être éteint.
Un indice qui pourrait faire penser que le crime a été commis dans la matinée ou la nuit précédente au cours d’une dispute.
Les enquêteurs du deuxième district de police judiciaire sont chargés de mener les investigations sur les circonstances de ce drame.
L’auteur présumé de ce crime est toujours activement recherché.
Les policiers vont s’intéresser aux proches de ce jeune homme chez qui il pourrait trouver refuge.
Un immeuble habité par des fonctionnaires de police
Samedi matin, l’entrée de l’immeuble, aux murs de brique noire et rouge, était encore défendue par un morceau de rubalise et deux policiers en faction.
Ils attendaient l’arrivée des hommes de la PJ qui devaient y mener une perquisition.
« Je connaissais un peu Arnaud, précise un riverain.
Ce n’était pas un garçon expansif.
On échangeait sur des banalités, mais il ne se livrait pas naturellement.
Par contre, je n’ai jamais vu cette femme.
Peut-être que leur relation était récente ? »
Cet immeuble abrite de nombreux gardiens de la paix.
« Ils ne restent pas longtemps ici en général, ils s’y installent pour quelque temps avant de trouver un logement ou d’être mutés », ajoute cet habitant du quartier.
Un autre riverain ne peut contenir son indignation :
« Frapper ou tuer sa femme, c’est terrible et quand on est policier, c’est impardonnable. »