Détresse psychologique et astrologie«
L’humanité gémit, à demie écrasée sous le poids des progrès qu’elle a faits.
Elle ne sait pas assez que son avenir dépend d'elle.
À elle de voir d'abord si elle veut continuer à vivre.
À elle de se demander ensuite si elle veut vivre seulement, ou fournir en outre l'effort nécessaire pour que s'accomplisse, jusque sur notre planète réfractaire, la fonction essentielle de l'univers, qui est une machine à faire des dieux. »
Henri Bergson - Les deux sources de la morale et de la religion
Selon différentes enquêtes, causée par la crise sanitaire et ses aléas affectifs, économiques et culturels, la détresse psychologique accablerait nombre d’entre nous.
À moins qu’il ne s’agisse d’une aggravation soudaine d’un malaise ancien qui mine nos sociétés depuis un moment.
Dopés aux consumérisme, aux réseaux sociaux, à la télévision, à l’alcool, aux drogues et aux médicaments, les ressortissants des pays développés sont de loin les plus atteints.
Les populations oppressées par des gouvernements liberticides, ou par des terroristes qui enlèvent leurs enfants, quand ce n’est pas par la faim tout simplement y pensent beaucoup moins.
Pourtant réelle et douloureuse, cette détresse est signifiante d’un mal qui s'étend bien au-delà de la surface de consciences affectées par l'actualité, aussi déplaisante soit-elle.
Voyons ce qu’en dit l’astrologie, du point de vue des configurations actuelles d’abord, puis de ce qu’elle a à proposer pour la comprendre et peut-être en libérer nos consciences.
Kala Sarpa Yoga Depuis janvier nous étouffons à nouveau entre les anneaux du Serpent nodal, lequel ne nous libérera - provisoirement - qu’à la fin de ce mois de mars 2021 :
les circonstances collectives restent toutes puissantes, les astres étant confinés d’un même coté de l’axe des nœuds.
Le Serpent des nœuds lunaires, qui représente entre autres, la matérialisation de la pensée collective en évènements, est en pleine mue :
cette transformation complexe des consciences touche aux racines les plus mystérieuses du grand jeu de la vie et de la mort.
Que nous le désirions ou non, nous sommes tourmentés, agités, transformés par la pression de circonstances collectives adverses - alors que le libre-arbitre semble inexistant.
La peur, l’insécurité sont au pouvoir.
Rien d’étonnant à ce qu’une certaine détresse s’installe en conséquence.
Le moment est pourtant privilégié pour s'enrichir intérieurement, en comprenant l’extraordinaire signification des nœuds lunaires, ce qui nous confronte très vite à des notions fondamentales telles que l’anxiété, l'insatiable soif d’expériences et l’inévitable insatisfaction (Rahu, le nœud nord).
La compréhension nécessite de la recherche et de la réflexion, afin d’aboutir à d’autres façons de vivre, de sentir, de penser, plus simples et moins destructrices parce que orientées vers l'exploration des mystères de la vie (Ketu, le nœud sud).
Nourris d'une quête de la vérité inséparable d’une existence vraie, les flammes de la passion s'allument alors au dedans de soi et le souffle de l’intelligence chasse toute détresse psychologique comme un nuage importun.
Celle-ci n’existe que parce que égarés en nous-mêmes faute de trouver le sentier céleste inscrit dans notre carte du ciel, nous marchons en aveugle sur des chemins tortueux bordés de buissons épineux.
Neptune au carré des nœuds lunaires (septembre 2020 à avril 2021)
Sur le point de s'achever, ce carré imbibe depuis l'automne dernier le psychisme collectif d’empathie négative - de vulnérabilité à l’opinion collective et de sentimentalité - c’est-à-dire d’une inflammation des sensations émotives.
La sentimentalité est l’instrument majeur de toutes les manipulations, promenant les esprits de l’exaltation artificielle à la dépression, de l'engouement féroce à la souffrance et à la déception.
Nous sommes toutes et tous neptuniens à un certain niveau, c’est-à-dire manipulables et sentimentaux, faisant plus confiance à nos ressentis qu’à la logique pure, ce qui n’est parfois pas un mal mais qui perce de sérieuses brèches dans la raison.
Ce carré rend ainsi la conscience collective encore plus vulnérable qu'à l'accoutumée aux idées véhiculées par les médias ou les réseaux sociaux.
Le maître des éclipses - Rahu - joue son rôle de dévoreur du Soleil (la conscience) et de la Lune (la pensée) :
il assombrit ainsi les consciences individuelles, cristallise et matérialise les craintes collectives et fait régner l’insatisfaction.
La détresse psychologique se déploie alors en une conséquence palpable, par le biais de l’incertitude, du sentiment d’impuissance, d’une sorte d’inéluctabilité de notre condition.
La solution, qui rejoint celle du Kala Sarpa Yoga, consiste à prendre la voie d’une spiritualité renouvelée.
Neptune est l’astre de la non-séparation d’avec le cosmos, ou d'avec la divinité intérieure.
Comprendre les causes de la séparation - le soliloque mental permanent, la peur, l’avidité matérielle ou spirituelle, l’ignorance et la bêtise - permettrait de nous recentrer vers les couches profondes de nos consciences, de revenir vers la vie, le rêve, la beauté, l’amour.
Le carré Saturne-Uranus Installé pour quasiment deux ans, cet aspect représente un défi particulièrement difficile à relever, car l’audace nécessaire à la transformation de la conscience et à la révolution écologique (Uranus en Taureau) se heurte aux résistances mentales, aux traditions et aux habitudes, aux concepts figés et à la frilosité généralisée (Saturne).
L’aspect génère ainsi un sentiment d’impuissance, car on a l’impression que nos petits efforts ne sont que des gouttes d’eau face aux marées ténébreuses des grandes industries et des intérêts des tout-puissants.
De l’impuissance à la détresse il n’y a qu’un pas quand les consciences désirent changer (Uranus), tout en restant bloquées dans les anciens schémas (Saturne), faisant douter que nous trouvions jamais la solution, alors que jour après jour nous sombrons dans les sables mouvants d'une situation écologique catastrophique.
Il est pourtant possible d’allier ces deux astres qui maîtrisent tous les deux le Verseau, un signe assigné à la recherche et à la révolution.
En d’autre termes, étayée et structurée par Saturne, la perception directe de la vérité (Uranus), doit permettre à la compréhension dont nous parlions à propos de Neptune et des nœuds lunaires de se transformer en action.
Ici tout est question de sérieux, d'exploration et d’intelligence.
De recherche.
De compréhension des structures mentales, des motivations profondes.
De connaissance de soi.
La quête du sensIl y a encore beaucoup à dire sur les configurations astrales actuelles qui agitent nos perceptions individuelles et collectives, dont la rencontre prochaine de Mars avec Rahu au carré de Neptune, porteuse à la fois de violence et d'héroïsme.
Mais au-delà de ces considérations, la détresse psychologique est à approcher dans le cadre de la situation mondiale dans son ensemble :
mise en lumière par la Covid-19, la crise traversée par l’humanité est existentielle.
L’espoir en un avenir radieux et prometteur, pour nous-mêmes ou pour des enfants que nous sommes de plus en plus hésitants à faire, fait totalement défaut.
À la limite de nos consciences, même chez les plus rationnels d’entre nous, plane l’idée que nous arrivons en fin de parcours.
Le sens de la vie est tout simplement perdu.
La spiritualité au vrai sens du terme a déserté nos existences :
très peu d’entre nous sont habités par une intériorité riche, par l'urgence et la passion nécessaire à la transformation de la conscience, seul moyen de nous en sortir.
Des lumières et quelques pistes sont cependant présentes :
la méditation, le végétarisme, l'éco-féminisme gagnent du terrain.
Idéaliste et aventureuse, une certaine jeunesse semble désireuse de se battre pour l’avenir du monde.
L’astrologie - débarrassée des stupidités de l’horoscopie industrielle - porte également cette promesse en elle :
elle est peut-être le seul point de contact tangible, visible, remarquable et hautement vérifiable que l’humanité entretient avec les mystères de la destinée.
Quand nous pratiquons l’astrologie et que celle-ci nous rapporte, jour après jour, sans faillir, qu’un lien de sens mesurable, remarquable, inscrit dans la géométrie des astres existe bien, nous soulevons un peu le voile des secrets de l'existence.
Nous ne croyons pas pour autant à un dieu issu de quelque culture ou tradition que ce soit.
Nous savons seulement que la vie a un sens - une signification et une direction.
Réalisant cela, notre intelligence se tourne naturellement vers ce pour quoi elle est conçue :
la quête du sens qui est notre fonction, notre raison d’être et notre but.
Alors, armés de cette passion, riche de ce feu intérieur, malgré des hauts et des bas inévitables et parfois de vrais découragements puisque nous sommes humains, nous échappons aux labyrinthes de nos pensées et aucune détresse n'a plus raison de nous.
Source
bernardlastrologue.blogspot.com