Jadis chevalier des no man's land, paladin noctambule, je fuyais mes semblables pour mieux communiquais avec les spectres autochtones

Accompagné de mon fidèle et robuste destrier, tantôt traversant calmement de vastes prairies embaumées, tantôt filant comme l'éclair dans le vent des montagnes ; j'écoutais dans mon cœur le murmure des esprits du vent, de la Terre, des lacs et des forêts.

Jamais une telle sensation ne m'avait autant envahit. Cette quête devenait pour moi inéluctable et mon instinct me portait vers la recherche de ce que mon inconscient me murmurait.

La liberté ! Fuir.... Être libre de mes choix et de mes actions...
Je m' en remets au vent, à la nuit étoilée qui me guide sur ce chemin qui m' est encore inconnu...

Ce chemin... Et ce jusqu'à l'aube de mes rêves... J'arrive alors bientôt , accompagné des terreurs de la nuit, au grand bord de la forêt sombre, vaste mais sinueuse , auquel s'ajoute la chaleureuse mélodie du crépitement d'un bon feux.. 
Quel peut être donc, cette ardente lumière qui perce mes yeux ?

J’avais beau rassurer mon esprit frondeur avec l’évocation de références légendaires peu plausibles, l’habituelle synchronicité de mes deux oreillettes cardiaques commençait à s’affoler.

une couleur éclatante, dans cette nuit sans lune et puis une brise légère et odorante peut-être celle des orangers en fleurs. Je frémis, là bas, au fond de la vallée, comme un diamant dans la nuit, cette couleur

Elle ondoyait, tournoyait, m'invitant à un bal dont je ne connaissais pas encore les enjeux. Me convoyant à une fête. Sa voix chuchotait des viens m'indiquant la présence d'êtres n'appartenant pas à cette réalité terrestre. Les rumeurs du village voisins disaient donc vrai. Des couleurs fantasmagoriques ne tardèrent pas à s'ajouter aux éléments chromatiques. Les multipliant toujours plus, à tel point que mes yeux soudain cessèrent de voir au sens premier mais s'éveillèrent à une réalité différente. Qui m'attendait? Qui me guidait, qui m'exhortait de venir à ce point le rejoindre?

J'était comme dénué de toutes sensations physique, un état psychotique me guêté lorsque mes synapses me faisaient partager leurs connivences, d'où une extrême intimité avec ma psyché qui réfléchissais mes états d'âme..

et je sentais un bien être inexpliquable en moi, une douce chaleur s'emparait de mon être tout entier... et cette voix qui continuait à me murmurer de les rejoindre...

Plus je m' avançais, plus cette lumière m'éblouissait....
Une sensation avec un petit côté magique m'envahissait.
Mais qu'était ce donc cette lumière ?!
Je ne pouvais plus attendre, il fallait que je le découvre.... Je me mis à courir...

Courir pour fuir le doute, l’angoisse excitante d’aller vers un destin différent. Cavaler dans la sombre forêt de mes ombres, pour rallier cette mystérieuse lumière, cet espoir incertain irradiant derrière les troncs et les ramures.

Courir et respirer, m’abreuver de cet air frai qui succède au crépuscule, nourrir mon corps d’efforts pour oser la quête fantastique, là où mes désillusions et les guerres d’avant n’avaient laissés que des douleurs et des cicatrices d’inconscience.

Courir encore, au mépris des mises en garde du vent et des murmures oppressant des cauchemars. Suivre cet appel auréolé de légendaire et m'y trouver une raison d'être. Courir alors vers un destin qui ne soit pas celui d’un chevalier sans but, hanté par les fantômes d’autrefois et inutile au présent.

Plus je m’enfonçais dans les profondeurs du bois millénaire, plus l’étrange flamboiement m’échappait. Alors que mon cœur trépignait d’efforts, je compris que cette lumière enchantée me guidait, qu’au cœur des ténèbres, elle me menait ce vers quoi je devais aller pour reconquérir mon âme de chevalier.

mon âme de chevalier , celle que j avais mis de coté pour n être que le serviteur d une autorité royale ,abusive et aveuglé par sa soif de pouvoir .Il était temps pour moi de réveiller le vrai MOI , celui qui agit avec son coeur

J'en étais là de mes réflexions, attentif à ces sensations nouvelles qui me traversaient pour la première fois, lorsque cette lumière apparut à nouveau, plus proche cette fois, et accompagnée du doux appel entendu plus tôt... Je distinguais au moins deux voix, chaleureuses et douces, qui m'exhortaient à m'approcher. La solitude est donc toute relative dans la forêt profonde... Désormais à quelques pas de moi, j'aperçus deux formes humaines. L'une tenait bien haut la lanterne qui m'avait guidé jusqu'à elles et la deuxième auréolée de lumière m'ouvrait les bras comme à un ami que l'on attend depuis longtemps...

était ce bien réel? un léger clapotis m'avertit de la présence d'une étendue d'eau, baissant les yeux , j'aperçu un lac reflétant dans ses brumes la lanterne et les formes humaines. Altair, revenu près de moi se mit à hennir. l'animal n'était pas apeuré, il semblait simplement impatient de traverser et me pressait à faire le premier pas

Le premier pas... Brave compagnon d’infortune, c’est bien toi qui d’un coup de tête m’exhorter à traverser, m’encourager de ta fougue.
Je m’élançais donc troublant l’eau fraîche, oubliant toute prudence, heureux, transporté d’une joie presqu’enfantine. Face à moi, le plus petit personnage tournait sur lui même en tapant des mains. Je me surpris à sourire, puis à rire.

C'était un lutin flûtiste qui protégé et enchanté la forêt. Il me supplia de vouloir bien chanter en dansant pour l'aidais à égayé l'automne qui commencait à caressé les première saveurs de l'hiver..

et c'est ainsi que cette vieille chansonnette m'est revenue :

Je m'écris en cet havre exquis,
d'un monde à l'autre, d'un moi à l'antre,
cela va des sois qui se délivrent ici,
et d'un poison d'avril qui s'encre.
Lis nos sens perdus, là, là, là...

A l'ombre tremblante des sept noyers,
Je commence, tu termines,
tout ce que tu souhaites effeuiller,
chaque fois, qu'en levant son vers d'origine,
le lutin sifflera "le rire fée d'air"
pour les écureuils fadas, lalalalère


Je chantonnais cet air surréel quand un "atchouuuum" détonna dans la nuit épaisse et me fit sursauter.

_ N'aie crainte, tout va bien, me lança une jeune femme. Il n'est pas malade. Enfin, si on veut... Le gnome est juste un peu farceur. Et en ces temps de chrysalide virale, il se fait plaisir. C'est sa façon de t'accueillir.
Elle continua à demi-voix vers le lutin plié de rire :
_ Non mais quel crétin. Ah ça, oui, un con fini, le gnome, avec tes blagues moisies. On a déjà peu de visites et si en plus tu fais peur aux quelques passants qui s'aventurent ici... Je vais t'envoyer en quarantaine chez Disney, tu vas voir. Ça te bouchera les sinus.

Je les regardais avec amusement et, je dois le reconnaître, rassuré que le lutin ne soit pas malade.

_ Je me présente, Cléophée, gardienne des lieux. Et toi, qui es-tu ?, me demanda la jeune femme en s'approchant de la mare.

Je me tournais étonné vers la jeune femme, remarquant que le lutin prenait un air tout contrit...

_ On m’appelle le Chevalier Errant, jadis, il y a bien longtemps, j'eus pour nom "Ildarion Lancedor"

Altair s'approcha et tendit son museau vers le lutin en soufflant doucement. Après un petit sursaut de recul, ce dernier caressa doucement le cheval et un grand sourire réapparu sur son visage. Se tournant vers moi, à son tour il se présenta en esquissant une petite courbette :

_ "Lilo du Boisjoli" gentil Sire... milles excuses pour mes farces, mais quel bonheur votre chansonnette pour égayer nos bois... depuis tant d'années que nous attendions cela, nous tous, les êtres qui peuplons la forêt.

En cette dure période de chrysalide virale pour les humains, nous avions peu entendu d'aussi exquise ritournelle. Seul parfois un coureur ou deux viennent se défouler dans la verdure, mais ne remarquent rien de notre présence et de la magie de notre forêt...

_ C'est Lilo, que depuis tant d'années, je chevauche inlassablement, mais que soudain, un appel intérieur m'a conduit vers la forêt. Comme une lumière, des voix enchantées qui peu à peu se sont révélées... et me voici parmi vous. Et désormais, je n'aurais de cesse que de résoudre le mystère de cette lumière qui envahit mon cœur.

A ces mots Cléophée, gardienne du seuil, soupira et déclara : tu devras passer le seuil des 12 maisons et trouver la rime qui t'enmènera auprès de la VOICE. Je te mets en garde, un seul faux pas et tu mourras. Altair pourra t'accompagner et te sera d'une grande aide. Rappelle toi à jamais de la chansonnette - ne fume pas la moquette, reste humble et fidèle à ta quête et l'amour emplira ton coeur. Je suis l'enfant de la 7ème maison, celle de l'amour et je te donne ce baiser, baiser d'amour éternel. le gnome "liloduboijoli va te conduire au premier défi. là, lorsque la lune sera ronde auprès de ce carré d'herbes médicinales. Va Ildarion, le moment est venu

C'est ainsi qui s'en allaire dubitatif avec son vigoureux destrier au coeur de la forêt des songes, pour une quête ésotérique et lascive, espérant la vérité langoureuse d'une relation futur en osmose..

Mais qu'entendait - elle par ces 12 maisons ? Ou dois je aller ? Quelle est ma quête ?

Je ne me suis jamais senti aussi vivant et perdu à la fois...

Mais si ce baiser faisait partir de la 7 ème maison devrais je me rendre à la 8 ème ?