Vénus et ses multiples connexions

Une belle Vénus pourtant, qui tint une partie de ses promesses : culminante (la réussite) et flamboyante en Lion (plaisir et spectacle), harmonieusement liée à la Lune (la tendresse, le plaisir, l’enfance heureuse) et à Pluton (affinité jouissive avec les rythmes profonds de l’existence).

Quand à son carré à Uranus au lever il ajoute un charme particulier, fait d'indépendance, de magnétisme et d'originalité.

Mais une structure hostile vient gâcher la fête : le Soleil, Vénus et Saturne sont tout trois en parallèle de déclinaison.

On y lit aisément un potentiel problème avec une figure d’autorité (Soleil affligé par Saturne), qui nuit à l’affectif (Vénus) et à la carrière (Vénus et le Milieu du Ciel - l’élévation et les honneurs - sont en Lion et appartiennent au Soleil).

Le demi-carré Vénus-Soleil, plutôt bénin en temps normal (désir de reconnaissance) est également amplifié.

Son entraîneur incarne la figure d’autorité malfaisante : Saturne, qui assombrit le Soleil et Vénus, est au carré de Mars, une configuration associée aux circonstances adverses, à la brutalité et la violence.

Celles-ci finissent par s’abattre sur la jeune fille.


Il en résulte de profonds traumatismes (Mars-Saturne), des souffrances secrètes (Vénus maîtresse de la maison XII, les épreuves, le secret) et de puissantes frustrations (Mars-Saturne à nouveau).

Ketu, Mars et la Lune

Avec cette Vénus prometteuse mais en fin de compte malmenée il y a Ketu, le nœud lunaire sud, en conjonction rapprochée (3°12’) à la Lune (l’enfance mais aussi la femme) qui est au demi-carré de Mars.

Cette combinaison difficile indiquait clairement qu’une ombre dangereuse - violente et possiblement de nature sexuelle - planait sur la jeunesse de Sarah et sur sa féminité.

Et puisque la Lune représente la mémoire et que Ketu est « celui qui ôte », la possibilité que Sarah Abitbol serait victime d’une amnésie traumatique était également indiquée.

La configuration la plus courante des violences sexuelles subies est la Lune (le féminin) en aspect tendu à Mars (le sexe masculin).

Sans être exacte en degré, cette configuration est cependant présente par le biais d’une translation de lumières, puisque Ketu, conjoint à la Lune est bel et bien au demi-carré de Mars.

Or c’est un Mars au carré de Saturne (exposant à des circonstances brutales), opposé à Pluton en XII (tourments secrets et autodestruction) et maître de l’Ascendant (frustrations, sensation de souillure, image de soi négative).

Si l’on ajoute à cette équation Vénus affligée par Saturne, indiquant des obstacles liée à la beauté, à l’art, à la sensualité et à l’amour, il y avait de quoi se poser des questions, d’autant que Vénus est maîtresse de la maison XII (la douleur, les souffrances parfois secrètes, le refoulement, les épreuves).

Ainsi les possibilités de traumatismes d'origine sexuelle étaient marquées.

Ajoutons à cette courte analyse que Jupiter (le protecteur) est conjoint à Mars, ce qui amplifie les capacités physiques de Sarah Abitbol, mais au demi-carré de la Lune, ce qui crée une faille dans la protection de son enfance.

Et comme Mars maîtrise l'Ascendant, cette même conjonction Jupiter-Mars en maison VI (la santé) indique une colère destructrice dirigée contre elle-même (les blessures).

L’interprétation et les dangers encourus

Imaginons que les parents de Sarah aient été consulter un astrologue connaissant son métier.

Que pouvait-il leur expliquer, alors que les capacités d’excellence de leur fille étaient déjà si évidentes que l’on discutait de vivre à Paris, là ou l’attendait la gloire mais aussi l’ogre qui dévora son innocence et sa joie de vivre ?

Il n’est pas possible de prétendre que cette jeunesse brisée aurait pu être évitée par une lecture éclairée du thème natal, d’autant que les significations semblent évidentes surtout après coup.

Rarement en mesure d'annoncer le pire, l'astrologue doit prendre garde à ne pas inquiéter inutilement.

Son rôle est d'accompagner, de conseiller, d'éclairer mais surtout pas d'effrayer.

Dans ce cas précis il avait cependant, comme nous l'avons vu, suffisamment d’éléments en main pour alerter la famille sur les ombres bien présentes qui planaient sur la jeune fille : les aspects tendus et obscurs dont il a été question étaient suffisamment explicites.

De cette façon, idéalement peut-être il est vrai, la jeune fille pouvait être prévenue, préparée à réagir sainement à certains types d'actes inappropriés, ainsi qu'à parler, sans succomber à la honte et sans attendre, c'est-à-dire dès la toute première agression.

De leur coté les parents auraient été peut-être plus vigilants.

À nouveau c’est une vision idéale.

Rien ne dit que cela aurait fonctionné, mais on comprend le rôle de prévention que l'astrologie est apte à jouer.

Une chronologie signifiante

Le jour de ses 15 ans, Saturne est rétrograde à 24°26’ du Capricorne, en opposition à sa situation natale.

Comme déjà précisé, Ketu commence à transiter sur sa Vénus quelques jours plus tard.

Est-ce une coïncidence si le 30 janvier 2020, date de la parution de son ouvrage « Un si long silence », titre on ne peut plus saturnien, Saturne est à 24°52’ du Capricorne, soit exactement sur la position qu’il occupait le jour de ses 15 ans ?

On mesure le chemin parcouru : devenue adulte et maman, Sarah profite pleinement des transits libérateurs.

Uranus (la révolution, le travail sur soi) est actuellement sur son Descendant, le couple mais aussi l’ennemi, soit Gilles Beyer, son ancien entraîneur.


Elle fait ainsi fonctionner correctement sa conjonction Jupiter/Mars en maison VI (le service), qui est une configuration héroïque mettant en scène le combat (Mars) pour la justice (Jupiter).

L’ouvrage fait beaucoup de bruit, les médias s’emparent de l’affaire, son tourmenteur est rendu visible.

D’autres femmes libèrent leur parole et tout le milieu du sport se retrouve en ébullition.

Étrangement, car nous ne sommes pas capables de totalement comprendre les enchaînements synchrones et connexes des aspects, ce même 30 janvier 2020 Ketu est à 6° 41' du Capricorne, quasiment sur le même degré qu’occupait Uranus l’été 1990 !

Cela démontre à nouveau l’une des fonctions les plus remarquables des nœuds lunaires, qui est celle du témoignage, plusieurs fois abordée sur ce blog.

Sport, spectacle, identification et vérité

L’on vient à nouveau de constater que les nœuds lunaires représentent bien plus que des « tendances psychologiques » ou une éventuelle « boussole karmique ».

Ils entretiennent des liens événementiels, extrêmement concrets avec nos destinées.

Ils semblent entre autres actions, faire office de marqueurs et de déclencheurs.

Il est d’ailleurs fascinant de « relire sa vie » en parcourant les éphémérides comme un roman, tout en s’attachant spécialement à leurs positions et à leurs déplacements.

Combien d’événements majeurs ou de rencontres remarquables n’ont-ils pas lieu pendant leurs transits sur des lieux particuliers de nos thèmes ?