BASES SUR LA SYMBOLIQUE DES NOMBRES
NOTION D’HARMONIQUESLa science ésotérique des nombres se retrouve dans les douze signes du zodiaque qui divisent la roue en 12 séquences évolutives, correspondant aux 12 étapes de la quête du héros. Certaines de ces étapes figurent parmi les multiples ou les sous-multiples d’un nombre fondamental, et nous les traiterons dans la continuité de leur harmonique de référence.
Chacune des étapes correspondant à cette subdivision se retrouve dans la composante d’un thème sous la forme des aspects traditionnels ou des aspects de Képler.
Harmonique 1 : UNITE – CONJONCTION (CERCLE)
Deux forces sont confondues, l’une se séparant de l’autre, ou l’une se réunissant à l’autre après avoir accompli un cycle complet. Le symbole est donc celui d’un accomplissement dans la réunification de deux énergies.
L’unité est réalisée lorsque toute division a cessé au sein de la personnalité. L’harmonique 1 est donc synonyme de naissance ou de renaissance ou de vécu dans le présent.
Sur le plan des contes ou des légendes, l’unité est représentée sous la forme d’un homme seul ou d’un animal qui parle, éventuellement du gardien d’un trésor, ou d’un sage (une vieille femme, un mendiant errant, un mage), que le héros croise comme un phare sur son chemin et qui lui fait passer un test initiatique, en lui proposant ou énigme ou en lui tendant un piège visant à contrôler son état de détachement (donner le dernier morceau de pain qui lui reste par exemple).
Harmonique 2 – OPPOSITION, CONFLITS, PARADOXES (180°).
Deux forces fonctionnent en couple, par définition en équilibre instable, soit sur la base de la dualité (moi/l’autre par exemple), soit sur la base de la complémentarité. Cette dernière s’exprime dans les contes par la compatibilité des éléments représentés symboliquement sous forme de personnages : une princesse qui vit dans les airs correspond parfaitement à un héros de Feu (vêtu de rouge). En revanche, un prince (Feu) qui épouse une sirène (Eau) rencontrera nécessairement quelques problèmes pour la garder. D’ailleurs, dans n’importe quel conte, ce genre de couple vire rapidement à la catastrophe. Il n’en va de même dans un conte celtique où le prince des ondins épouse la fille d’un pêcheur (deux Eaux).
Cet harmonique participe donc au jeu de la division entre matérialité et spiritualité. Chez les personnes non conscientes, l’opposition évoque le concept des contraires, des tensions entre deux forces ou deux désirs, donc des paradoxes de comportement. Le OU entretient dès lors les conflits entre semblable et différent. La résolution du conflit tient dans le ET (association des contraires) en comprenant que n’importe quelle opposition n’est qu’un jeu entre deux de nos tendances à un certain stade de leur évolution (les aspects).
Le nombre deux dans les contes (le héros et l’épreuve par exemple, l’ogre et la fée, le saint et le dragon, la belle et la bête, la reine sorcière et la blanche princesse, le chevalier blanc et le chevalier noir, le chasseur et le cerf, évoque souvent la tentation du désir et de la haine (de soi) qu’il faut combattre pour triompher. C’est également le levier dynamique par lequel le héros s’accomplira dans son destin en comprenant qu’il ne doit pas entrer en conflit de pouvoir avec l’adversaire mais le vaincre loyalement. On trouve ce genre de combat dans la plupart des récits de chevalerie ou de quête du héros.
HARMONIQUE 3 – MAÎTRISE, REALISATION (120°)
Ce nombre est le plus souvent symbolisé par un triangle de couleur bleu outremer. C’est, par excellence, celui de l’esprit en équilibre dans la maîtrise de soi. L’intelligence clairvoyante qu’il suppose permet de vivre dans la réalité des choses, sans se les approprier ou développer des comportements de pouvoir.
On le retrouve sous le symbole de la montagne aux sentiers escarpés et semés de pièges mortels. Ou celui des chiens de garde de la déesse Hécate, à la fois féroces pour ceux sont en recherche de gloire personnelle mais qui se transforment en guides pour les héros en recherche de transcendance et de réalisation personnelle. Ainsi en est-il des trois sorcières aveugles de la légende de Persée, qui détiennent un œil magique (la clairvoyance) que le héros doit leur ravir pour pouvoir conquérir Pégase et tuer la Gorgone.
Le héros qui, au retour d’une quête basée sur le nombre 3, se réjouit de sa bonne fortune et oublie ceux qui l’ont aidé ou se venge, comme Cendrillon envers des deux méchantes sœurs, a dû rater une étape dans sa compréhension des événements. Mais ainsi en va-t-il de l’âme humaine que les émotions et réactions non conscientes peuvent précipiter dans les enfers de la Terre alors qu’ils croient avoir atteint les sommets du détachement.
HARMONIQUE 4 – BASE DU CARRE (90°)
Le nombre 4 est traditionnellement rattaché à l’élément Terre et au monde des formes visibles, sur la fixité apparente desquelles le mental fonde ses jugements et ses constructions, ses recherches, sa créativité mais également ses dérapages.
Dans toutes les légendes, il indique aussi bien cette fixité de nos références et identifications qu’une étape à franchir (croix des signes mutables), quelque chose à créer (croix des signes cardinaux), ou un tournant à prendre (croix des signes fixes) pour remettre l’esprit en mouvement.
Attention à la princesse qui invite le prince dans une tour carrée : ce n’est pas très bon signe. Il lui faudra déployer des trésors d’imagination et de courage pour ne pas sombrer dans l’inertie et le sommeil qui l’attendent et parvenir à s’en évader.
De même les attelages à quatre chevaux soulignent toujours que le héros ne conduit sa recherche que dans le monde des formes, et qu’il ne peut atteindre un quelconque niveau de transcendance avec cet équipage. Cependant, si un dieu ou un vieillard (symbole de sagesse), lui en offre un cinquième, et particulièrement si son équipage a été détruit, il a toutes les chances de déjouer les pièges de son destin terrestre.
La conclusion des contes est assez significative sur ce plan. Dans leur carrosse nuptial à quatre chevaux, les jeunes mariés sont promis à une nombreuse descendance. Dans celui à cinq chevaux, ou s’ils partent ensemble sur le même cheval blanc, à un règne de sagesse sur leurs deux pays unis dans la paix.
L’octile, son sous-multiple (
nombre 8 = 45°) fonctionne dans un registre nettement plus subtil. Il représente à la fois l’inertie fondamentale du mental à la recherche de solutions extérieures pour sortir de ses propres ornières, et la capacité de l’esprit à découvrir ses propres solutions pour se remettre en mouvement, après une étape où il s’est enferré dans les habitudes, les modèles et les croyances.
En Inde, toutes les représentations des temples de Siva, le dieu de l’illusion et de la transformation, sont basées sur le nombre 4 et ses multiples 8 et 12.
L’octile, pour sa part est représenté par une étoile à huit branches. La partie en croix horizontale et verticale représente l’énergie masculine, la division entre partie terrestre (horizontale) et solaire (verticale) de l’être. La partie féminine – lunaire – est représentée par le signe de la multiplication. Symbole de la force et de l’énergie psychique, le mouvement de cette dernière anime la croix solaire dans un mouvement de rotation qui engendre la structure du cercle. C’est dans ce cercle sans fin (les 12 signes du zodiaque), que l’esprit est susceptible aussi bien de se perdre dans les illusions magnifiques du monde que de découvrir son unité intérieure en se situant au centre commun des deux croix.
Très explicite sur ce plan, est la légende grecque de Perséphone (Proserpine ou Korê), qui pour avoir cédé à la tentation d’être reine des Enfers, est condamnée par les dieux à dormir la moitié de son temps entourée de nymphes qui filent autour d’elle la trame des quatre saisons (les quatre angles du zodiaque).
La magie, les sorciers et sorcières, les fées aussi bien que les lutins ou génies en tous genres, relèvent également du nombre 8, en tant qu’agents ou utilisateurs des énergies subtiles dont ils sont supposés avoir la maîtrise. De la même façon, les dragons, les serpents (la vouivre celtique avec son œil unique en rubis), symbolisent les forces telluriques et mentales, qui nous induisent en tentation ou qu’il faut détruire pour libérer le monde de leurs maléfices.
La seule issue à cette division, aussi productive et attirante soit-elle, est de réunifier l’énergie vitale et l’énergie psychique pour que s’arrête le mouvement éternel de la roue.
Ainsi, les dieux tibétains aussi bien qu’hindouistes s’unissent-il avec leur shakti, pour restaurer l’énergie initiale dans lequel l’esprit peut retrouver sa nature originelle. On ne s’étonnera donc pas que le symbole du Scorpion, nombre huit du zodiaque, soit le phoenix qui renaît de ses cendres, après que tout attachement ait été consumé. Ou que le héros soit obligé de passer par le bûcher pour retrouver sa nature spirituelle.
HARMONIQUE 5 – BASE DU QUINTILE (72°)Dès lors que nous devenons conscients de nos pensées et de nos actes, et de ce qu’ils sont capables d’engendrer, se pose la question du sens de la vie sur la Terre et du désir d’aider ses semblables. C’est pourquoi le nombre 5 est rattaché dans la tradition et les mythes à l’obligation pour l’ego de se soumettre à une discipline intérieure et parfois de se plier aux obligations les plus basses.
Il s’agit de retrouver l’univers des cinq sens en action dans la vie quotidienne pour se libérer du poids qu’un mental en expansion continue (à partir de l’harmonique 6) fait peser sur notre capacité d’aborder la réalité telle qu’elle est. C’est pourquoi l’épreuve du service est considérée universellement par les traditions comme un chemin conduisant au détachement, au sentiment d’appartenance (à un groupe aussi bien qu’à l’humanité toute entière) et à la compassion pour ses semblables. Le vrai sens de l’Amour dans le Lion.
Notre conscience elle-même repose sur la synthèse de ces cinq sens qui animent à leur tour l’activité mentale dont le siège se situe dans la Vierge. C’est dans ce dernier signe que les 36 énergies fondamentales, les Tattaghattas, commencent à se démultiplier pour donner naissance à l’ensemble des formes visibles.
La division par deux du quintile, le nombre 36 (6 X 6), présente donc une forte analogie à la fois avec l’activité du Lion sur le plan de l’éveil de la conscience de soi et celle de la Vierge pour le sens du service.
Les 36 décans du zodiaque sont de même gouvernés dans l’invisible par 6 énergies fondamentales (le Mouvement, la Lumière, la Conscience, l’Energie, l’Espace et le Temps) que l’on peut considérer comme les supports spirituels des planètes qui y figurent à la naissance. Attention : les maîtrises énergétiques des décans ne sont pas alignées sur celles qui leur sont attribuées en astrologie traditionnelle.
Dans la Kabbale (judaïque), il existe 72 Puissances dirigeant chacune cinq degrés du zodiaque. Non seulement ces Puissances sont supposées doter de qualités particulières les personnes dont le Soleil figure dans l’un de leurs degrés mais également les inspirer dans la direction de la réalisation spirituelle qui leur appartient.
Les chapelets orientaux pour leur part sont constitués de 108 perles ou pierres, nombre de l’action juste et du service bien compris dans la réalité librement acceptée. Quiconque dispose d’un tel aspect dans son thème a toutes les chances de trouver le bonheur en se rendant utile aux autres.
Dans les contes et légendes, le nombre 5 est le plus souvent relié à la réussite matérielle et la construction d’un avenir favorable, sous réserve que la générosité et le soutien aux autres (parfois inconditionnel) fasse partie de l’histoire.
Ainsi, dans la plupart des gestes du Moyen-âge, le maître impose une période de service plus ou moins longue (5 ou 10 ans) au héros avant de lui remettre les clés lui permettant de parcourir sans faille son chemin initiatique. On trouve cette constante dans la plupart des contes où le « méchant » ogre, démon, maître, roi, etc., retient prisonnier le personnage principal, pour son plus grand bien à la fin de l’histoire.
Sur la base du nombre 36 en tant que subdivision du zodiaque par 10 (nombre de Saturne, dieu de l’Age d’Or sur Terre et de Vishnou en Orient), le héros, parti à la recherche d’un remède pour sauver sa mère, peut gagner en route des chevaux (animal de Terre), de l’or, des biens matériels, mais il devra satisfaire en chemin à toutes les demandes et épreuves qui lui sont imposées, sans se plaindre. Cela lui permettra de revenir à la maison avec les médicaments miracles et la belle princesse qui lui a offert son royaume.
La princesse, quant à elle, est transformée en servante avant d’être révélée dans sa splendeur. Cendrillon, Peau d’Ane rencontrent leur prince, mais c’est à lui de les reconnaître sous leur aspect repoussant.
L’HARMONIQUE 6, BASE DU SEXTILEMultiple de l’harmonique 3, le nombre 6 est donc significatif d’un accomplissement dans le domaine de la vie quotidienne, variant de la simple qualité qui s’épanouit dans le monde à la perfection d’une réalisation personnelle dans le sextile appliquant. Ce nombre peut se développer en multiples variantes selon qu’il est associé symboliquement au quintile (6 X 12), le service quotidien, ou au simplement développement d’une qualité personnelle dans l’univers de la dualité (6 X 2).
Le dieu du nombre 6 en Orient est Ganesha, fils immanent de Lakshmi, la déesse de la beauté, épouse de Siva. Ses attributs sont très proches de ceux conférés à Hermès (Mercure) dans la mythologie grecque : musicien, écrivain, conteur, messager des dieux, guide et juge des morts dans les enfers.
Le héros marqué par le nombre 6 est le plus souvent sollicité dans les deux directions, dans l’objectif d’élever ses qualités d’esprit. Cependant, s’il n’est pas parallèlement soumis aux obligations du nombre 5, donc du quintile, son risque, une fois la récompense reçue, est de s’enliser dans les bénéfices du succès, donc dans la matérialité, ou de demeurer prisonnier des démons (intérieurs) qu’il n’aura pas été capable de surmonter par son intelligence ou sa clairvoyance.
Vu sous l’angle négatif, le nombre 6 représente donc l’attrait pour les choses matérielles et les plaisirs de ce monde sans véritable recherche d’évolution personnelle. Dans les contes, il conduit fréquemment les héros à leur perte du fait de leur absence de discernement ou leurs objectifs égocentriques.
Etre changé en pierre (donc figé dans l’élément Terre, le mental), pour n’avoir pas su déjouer les énigmes d’un monstre ou se jeter aveuglément dans les pièges tendus par les « mirages » et « chimères » en tous genres (l’équipage d’Ulysse par exemple), est une constante du nombre.
Nous avons déjà vu avec le nombre 5 que l’énergie d’un nombre s’exprime toujours dans le signe suivant sous la forme N+1, énergie plus conscience de l’activité de cette énergie.
Ainsi, dans le Mahabharata indien, la légende fondatrice du monde, c’est en jouant son royaume aux dés (six faces) que le roi des Pandavas entraîne ses quatre autres frères dans un exil de douze années. Il faut dire que l’enjeu est de taille puisque de son règne dépend le destin spirituel de la Terre, menacé par ses cent cousins paillards, avides et querelleurs, nés d’une boule de glaise. Les Pandavas ne savent pas qu’à l’origine, ils étaient six frères, dont l’aîné, considéré comme un bâtard, a été livré aux eaux d’une rivière dans son berceau, tout comme le fut Moïse. C’est le sacrifice héroïque de ce frère méconnu, guerrier imbattable et généreux, qui lui permettra de recouvrer ses biens et de faire régner la justice et la paix (nombre 5) sur le monde.
Le nombre 12, apparaît dans la plupart des grandes légendes ou traditions comme le nombre d’étapes ou d’épreuves que le héros doit traverser avant de parvenir à la perfection de son destin.
Inutile, je pense, d’épiloguer sur les douze travaux d’Hercule, conduisant au sacrifice suprême par le feu après le nettoyage des écuries d’Augias, ou les douze étapes du chemin de croix du Christ. Ce sacrifice suprême, celui de l’ego, est sans doute la seule voie susceptible de nous conduire à la Libération (celle qui nous libère de notre attachement à la Terre, donc à la roue du zodiaque). Et seul le héros solitaire, capable d’accepter ou de rechercher ce sacrifice suprême serait capable d’y parvenir.
Dans les récits des douze chevaliers de la Table Ronde, le seul véritable chercheur en quête du Graal est un solitaire qui n’a pas droit à l’amour, ce lien qui le conduirait à se diviser, donc à rater sa cible : la rencontre avec l’Esprit Saint et la sublimation de sa nature humaine qui devrait en découler. C’est pourquoi Perceval triomphe là où Lancelot enfermé dans une histoire de trio amoureux, ne peut que rater des marches malgré son parcours héroïque.
HARMONIQUE 7 – HARMONIE, DONS, TALENTS
Divisez un cercle par 7 (nombre entier) et vous obtenez le nombre infini 51, 428571 suivi d’une répétition constante de la même séquence de décimales. Un nombre unique, sans multiplicateur ou diviseur, évoque nécessairement un concept de perfection intrinsèque.
Ce nombre parfait, accordé sur les vibrations de l’univers, représente un assez joli cadeau en soi quand il figure dans un thème de naissance. Mais à la seule condition qu’il soit exact (de 51°24’ à 51°30 ‘ au maximum). Lorsqu’on ne s’attache pas aux choses ou aux êtres, le talent inscrit dans cet aspect se développe de façon naturelle, aussi bien sur le plan relationnel que dans l’expression d’un don, le plus souvent artistique, pour le plus grand bonheur de la personne et de son environnement.
La mythologie grecque est assez significative sur ce plan qui fait d’Uranie, fille immanente d’Uranus, le dieu de l’Unité, la maîtresse des sept muses, dont Vénus, son avatar direct, assure la transmission sur la Terre.
L’une des légendes antiques parmi les plus significatives est celle de la création de Thèbes, l’une des capitales grecques antiques dont chacune des sept portes portaient le nom d’une des sagesses archétypales.
Cadmos, son roi est un sage inspiré par Zeus. L’amour et la paix règne dans le royaume car il a épousé Harmonie, la fille de Mars et de Vénus. Mais nul ne doit toucher aux parures que Zeus a offertes à Harmonie pour son mariage faute de quoi les cataclysmes s’abattront sur ceux qui veulent s’emparer de ce trésor divin. On connaît la suite, l’histoire d’Œdipe et de ses enfants, et le sacrifice final d’Antigone qui se condamne elle-même à la mort pour ne pas renoncer à son devoir de fidélité envers son frère.
On peut aussi constater que dans la plupart des contes où le père a sept enfants, la misère, la maladie font partie de l’histoire ; six des fils sont des crétins, des arrivistes, des profiteurs, etc., le septième possède un talent insoupçonné, (ou bien un bon génie lui offre un don magique) qui lui permet non seulement de tirer ses frères des impasses où ils se sont plongés tout seuls, mais également d’obtenir l’amour et le succès, dont il se garde bien de se glorifier.
Cela ressemble aux bonnes fées qui se penchent sur le berceau des héroïnes pour leur offrir le don qui leur permettra de toujours se tirer d’affaire ou de contrer les maléfices des vilaines sorcières. Mais quand un bon génie vous offre trois vœux… il fait plutôt appel à votre discernement, donc à vos qualités d’esprit.
HARMONIQUE 9 – NOVILE
Base du nombre 40 (DON IMPERSONNEL, RELATION DESINTERESSEE) et du nombre 80 (LACHER PRISE).
Le nombre 9 a souvent été dévoyé de son sens en le rattachant uniquement à l’univers de la philosophie, de la transmission et des voyages. Il a beaucoup à voir avec le sens des relations, celui de la connaissance de la loi (Dharma) et de la foi, de l’amour et du don de soi.
Il est évident cependant que le sage au nombre 9 assure la continuité de connaissances ancestrales et leur transmission. On peut être sûr que c’est un bon « père », un bon conseiller, qui vous ramènera toujours au respect de la vie et de la juste mesure des choses.
Le nombre 40 est associé à la fois aux deuils et à la régénération ou la renaissance succédant au lâcher prise sur les attentes et le pouvoir que l’on croyait exercer sur les choses ou les autres. Il représente également le sens de l’engagement et du respect des alliances, la perfection de l’union dans l’amour et la capacité de donner sans attente de retour.
Les fées semblent aussi s’être penchées sur le berceau des personnes porteuses du novile qui possèdent le don étrange, mais que j’ai maintes fois constaté, d’attirer à soi les sympathies et d’avoir des amis inconditionnels en dépit de tous nos défauts et toutes nos erreurs. A noter que le même aspect apporte la quasi certitude d’un mariage d’amour, ce qui n’implique en rien les sentiments de l’autre partenaire.
C’est pourquoi dans les contes, les festivités durent 40 jours aussi bien pour les deuils que pour les noces du héros.
Le mythe parfait sur ce plan est celui d’Isis et d’Osiris, la sœur et le frère, unis par un amour éternel. Pas question d’inceste ici : la plupart des pharaons épousaient leur sœur pour assurer la transmission de la lignée. L’horrible Seth, le dieu crocodile du Nil, jaloux de leur bonheur avait découpé Osiris en 40 morceaux qui éparpilla aux quatre coins des deux Egypte, la basse et la haute. La fidèle Isis réussit à en récupérer 39 et les rassembla pour redonner vie à son mari qui devint dès lors l’hiérophante des morts. Mais il manquait l’essentiel pour un homme. A croire que la divinité ne s’obtient qu’au prix du sacrifice du désir. Pour les amateurs de numérologie, on remarquera que 3+9 = 12, et que nous retrouvons ici une des grandes légendes cosmogoniques de la création.
Dans un conte d’Europe centrale, une princesse qui refuse de se marier donne naissance à un fils fait de farine et d’épices et transformé en bébé par l’ange qui lui avait enjoint de passer 40 jours dans une église. Lorsqu’il s’éveille à la vie, le fils a 7 ans. Il est si beau et sent si bon que tout le monde tombe à genoux sur son passage, et que les princesses se battent (sauvagement) pour obtenir et garder son amour.
Le nombre 80 (parfaitement exact sinon il ne fonctionne pas) que je n’ai jamais vu représenter symboliquement dans les contes, est associé à des deuils imprévisibles (pas nécessairement à la mort), faisant place nette pour l’émergence de circonstances généralement heureuses sur le plan personnel ou social. Le processus semble donc évoluer en 40+40, associant l’obligation de lâcher prise qui nous libère de liens physiques ou mentaux bloquants avant d’accéder à des situations nettement plus équilibrantes, donc à une forme de renaissance.
Ce qui m’a fait penser que le novile et ses multiples étaient peut-être dans le thème de naissance les seuls indices d’un destin qui nous échappe et ne prend son sens que lorsqu’il est déjà advenu dans notre vie. Il est souvent intéressant de l’associer à l’interprétation des nœuds lunaires pour vérifier si ce passage obligé n’était pas la seule façon de libérer les circonstances nécessaire à la réalisation de notre projet de vie. Dès lors, le projet de détachement serait antérieur à la naissance et cela permettrait de comprendre pourquoi, la plupart du temps, les gens estiment, a posteriori, que c’était ce qui pouvait leur arriver de mieux.
Harmonique 11Relevant lui aussi d’un nombre entier, l'harmonique 11 n'a pas encore de définition dans les diverses traditions astrologique. Cependant, si on le rattache aux attributs du Verseau et d’Uranus, il évoque le détachement des modèles, la construction intérieure, l’abandon des certitudes par un retour à soi. C’est apparemment le nombre de l’aventure personnelle qui permet de dépasser ses propres limites pour franchir une porte à l’intérieur de soi et découvrir qui l’on est vraiment. Ce qui devrait permettre de prendre des initiatives personnelles en dépassant les modèles acquis, quitte à passer pour un fou aux yeux des autres.
La carte de la Force dans les tarots illustre ce nombre, qui est le seul (avec le 21, le Fou) que l’on ne réduit pas en numérologie à la somme de ses chiffres.
Carte de l’unité intérieure, la Force est symbolisée par une femme domptant un lion (en Orient c’est un homme chevauchant tranquillement un tigre). La force acquise dans le signe du Lion est bien en analogie avec la maîtrise de soi du Verseau, son signe opposé, mais avec tous les risques de l’orgueil personnel qui peut en découler. Je pense donc que si l’harmonique 11 a un sens sur le plan évolutif, il ne peut qu’indiquer la recherche d’une forme de libération mentale associée à un devoir de restitution. Si ce dernier n’est pas suffisamment conscientisé, il aboutirait au processus de blocage des intentions et réalisations personnelles qui apparaissent le plus souvent dans les effets du carré et du demi-carré ou aux obligations de service manifestées par le quintile.
Irène Andrieu
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