Comment vivez-vous dans votre thème les planètes lourdes ?

Je les ressens beaucoup et je pense que c’est du au fait qu’elles soient situées dans des zones de forte effectivité. Je vis intensément Neptune et Pluton, un peu moins Uranus quoi que, j’y suis aussi assez sensible tout de même (diagnostiquée hyperactive). J’ai l’impression qu’au-delà de l’aspect générationnelle qu’elles sont censées conférer, elles me mettent avant tout en contact avec un ailleurs qui dépasse la notion de temps. Il y a comme une impression de vouloir dépasser les limitations imparties par le fait d’être périssable, vivre au-delà d’un schéma d’époque pour retrouver des impressions ancestrales ou complètement hors du champ des futurs immédiats. Je crois que c’est l’une des raisons qui font que je suis beaucoup dans la projection et pratique aisément la simulation de multiples expériences sensorielles et intellectuelles. Cela peut poser problème car j’ai des difficultés à m’accrocher au présent et ne suis là qu’à moitié. J’ai l’impression de vivre plusieurs dimensions simultanément, d’être très réceptive à la multitude des possibles qui s’esquissent dans mes environnements d’évolution.


Quel est votre sentiment sur ce qu’elles vous apportent ?

Une forme de sécurité intérieure, parce qu’elles me guident avec efficacité. En effet, c’est très intuitif et cela permet de saisir énormément de choses sans avoir à tout décortiquer pendant des heures. C’est fluide et ça communique sans rencontrer de barrière, je pourrais le définir comme un mouvement de fond qui travaille dans mon inconscient et revient traduit à la surface. Cela me permet de développer beaucoup d’idées, de saisir les nuances avec acuité, d’évaluer les choses selon des facteurs extra-personnels subtils et imperceptibles, si l’on s’en tient à la représentation des choses telle qu’elle semble être. C’est aussi une source inspirante de créativité ou tout est envisageable, comme si les choses me parvenaient déjà pensées. C’est indissociable de mon individualité et c’est en même temps plus grand, cela à d’ailleurs quelque chose de très réconfortant. Je me sens à l’abri, comme protégée par toutes ces sensations qui me dépassent et m’englobe dans un tout.


Sont-elles aidantes ou limitantes ?

Pour ma part, je le vis comme une aide précieuse, néanmoins, on peut me reprocher un manque d’ancrage dans l’immédiateté, de toujours chercher à voir au-delà des évidences. Je vis beaucoup dans ma tête et omet de faire des choses dans le concret, comme remplir ma déclaration d’impôt ou payer le laboratoire d’analyse biologique pour la prise de sang… ça m’arrive même d’oublier de manger ou de dormir… Enfin, un sens pratique en berne avec un manque flagrant d’organisation, de rigueur réalisatrice, comme s’il me fallait vivre des schémas chaotiques pour pouvoir en extraire de la substance spirituelle qui me donne accès à l’harmonie des sphères. Je ne sais pas, c’est assez déroutant de constater cela en fait. J’ai l’impression de décrire la vie d’une folle furieuse, complètement illuminée, habitée par un ailleurs difficilement définissable…


Quel état interne signent-elles ?

A bien y réfléchir, je vis ça comme une perméabilité qui permet de redessiner les schèmes réactionnels en fonction des multiples facteurs environnementaux, notamment, ceux qui sont de l’ordre du sous-jacent. C’est comme si l’intimité était à l’écoute de la moindre variation dans l’éther et l’intégrait sous la forme d’une petite voix qui entraine les sens et la pensées vers des nouvelles initiations. La notion de choix devient instinctuelle et s’opère en fonction d’un ensemble bien plus vaste que le « moi » qui vit cet état. Notre condition traduit les mouvements qui ont lieu dans l’indiscernable et l’on se détermine sur la base de raisons qui peuvent paraître irrationnelles, absurdes ou dénuées de logique, mais qui nous conduit là où nos talents peuvent servir véritablement l’ensemble.