Bonjour,

Je viens de m'inscrire, je ne connaissais pas ce site. Ce forum a l'air intéressant et très actif.

Voici ma question : ma carte du ciel indique    en   , mais rétrograde. Qu'est-ce que cela implique? Je me pose beaucoup de questions ces temps-ci. J'étudie en littératures et en philosophie. C'est un programme où les deux matières sont intégrées. J'ai lu que les signes d'air, donc dans mon cas   , sont des signes forts dans l'abstraction. Éloignés des émotions, ils seraient doués dans la théorie. En cela réside peut-être mon attrait pour la philosophie. Sauf que, ces temps-ci, je me sens constamment révoltée, presque en crise. J'ai un énorme intérêt pour la poésie, qui est très profonde, mais qui n'est pas de l'ordre de la logique, donc admise comme "vérité" dans nos sociétés. Il faut dire que mon    est dans le signe du   , ainsi que    et   En considérant mon thème, comment percevez-vous cette dualité?

J'espère que vous pourrez me donner quelques pistes.

Bien à vous.

Bienvenue Aspirante   

Bonjour ,

c'est pas vraiment une contradiction , tu utilises simplement un autre outil sur une autre sujet qui t'attire : la poésie .

alors une chose : si c'est Vénus/Pluton qui te pousse à plus de profondeur et de poésie ....dans le ciel actuel ils vont refaire un conjonction ....qui est proche de ton Neptune natal , et ne plus de cela Neptune céleste en Poissons va vers un trigonee à ta Vénus ....donc ça fiat double effet , et donc la poésie fait d'une certaine partie du monde l'intangible de Neptune .

Pour ta rébellion intellectuelle c'est Mars de passage sur ton Mercure opposé Uranus céleste...et même si c'est passé il va y revenir ...c'est surtout avril-mai où ça sera puissant .
Attention aux paroles et gestes impulsifs , tu as envie de sortir du cadre conventionnel de ce que tu apprends , vis ....bref en gros il faut faire la distinction entre non-conformisme et anti-conformisme ...le premier n'applique pas les régles mais n'est pas contre non plus ( c'est comme être hors champs )...ce qui n'est pas le cas du second d'où parfois des conflits .

Mercure rétro te donne la possibilité d'être plus réfléchie , ton intérêt pour la philo ...même au sens large ..n'est pas pas étonnante . En contre-partie tu as un cran de retard ...mais bon faut pas généralisé, ça dépend du contexte, de ce que tu fais .

tu connais un handicapé moteur et/ou mental proche de toi ?

Bonjour aspirante poétesse

Si tu farfouilles sur le forum tu trouveras pas mal de posts sur les rétrogradations.

Citation :

ces temps-ci, je me sens constamment révoltée, presque en crise.

Tu vis de sacrés transits depuis un moment: Saturne C est passé sur ton maître Asc, ton comportement/ta santé... (Pluton) alors que Pluton C transite par conjonction ton Saturne natal (2nd maître de la III, notamment les études) et ton Neptune natal (maître du FC, ton foyer, tes bases) tout en s'opposant à ton maître de la II, tes acquis/dons, tes compétences... (Jupiter).
Si on ajoute Uranus qui finit son opposition à ton Mercure en X (maître du MC, ta Destinée, et de ta VIII, les crises/deuils/renaissances) et qui forme un carré à ton amas en capri + Jupi, et bien ça donne un climat très tendu fait de remises en question autour des domaines des études, du foyer, des acquis (finances, compétences, dons) mais également de ton comportement (Maître ascendant touché) et de ta Destinée en général (Mercure maître du MC).
Il y a l'idée d'un carrefour à prendre, de décisions importantes quant à ton devenir.

Pour ta question sur la poésie, je ne pourrais pas t'aider. En regardant ton thème, je trouve qu'il est très "terrien", concret: MC + Soleil/Mars en vierge, Lune en VI taureau, Uranus/Saturne/Neptune en Capri maison II.

Effectivement, ton maître du MC est en Balance, signe esthète en recherche d'harmonie mais il est carré à Jupi et Saturne/Neptune: une difficulté à exprimer les potentialités de ce Mercure, des obstacles, un manque de soutien ?

Alors que ton maître ascendant est conjoint à Vénus en Scorpion en XII: une personnalité passionnée, créative qui peut cacher ses tourments aux autres sous des dehors "sages", posés (amas en signes de terre) ?

Bonjour ASPIRANTE POETESSE
apparemment la révolte imprègne pas mal les    , en tout cas dans mon entourage, c'est flagrant :
mon fils ainé qui en tremble de colère, mon frère, ma mère... entre autre
sans doute à cause de la capacité à humer l'air du temps, les   ont un nez du tonnerre avec l'odorat qui va avec.
Mon fils à     en 1   et a des gros blocages sur son choix d'orientation également.
La tienne de   se pose en 24°  maison 11, celle des projets et tu dois donc travailler dans ton existence à la transmutation de tes valeurs     12  .
Le travail de sape de   celeste dans le signe, surtout si l'on n'a pas encore abordé la notion de responsabilité dans toute son acception.

aspirante poétesse a écrit:

...J'ai un énorme intérêt pour la poésie, qui est très profonde, mais qui n'est pas de l'ordre de la logique, donc admise comme "vérité" dans nos sociétés. Il faut dire que mon  Asc  est dans le signe du  Scorpion , ainsi que  Vénus  et  Pluton En considérant mon thème, comment percevez-vous cette dualité? ...

Ton désir d'évasion poétique n'est pas incompatible avec la recherche de la vérité que suscite ton asc   . "L'irrationnel" qui est plus de l'ordre de l'émotionnel et "le rationnel" qui fait plus appel à la raison sont les 2 faces d'une même pièce. Ils sont liés et indivisibles et ils se sou-tendent l'un l'autre.
Tu peux très bien faire dire des vérités avec de la poésie qui agit plus sur les émotions. Et parallèlement, tu peux arriver à l'absurde en développant une analyse philosophique ou mathématiques, ce qui revient à trouver une vérité par l'absurde et donc par la raison. Tous les chemins mènent à la vérité... même les accidents qui sont des chemins irrationnels (beaucoup de grandes découvertes scientifiques ont eu lieu par accidents qui sont des aides irrationnels).
La poésie est un chemin esthétique (fond et forme) de l'écriture qui serait, à mon avis, le plus proche d'un   rétro en   culminant proche de 11(les projets). à toi de voir...  

D'abord, merci pour toutes ces réponses. Ce fut rapide en plus, c'est très apprécié.

Cobra a écrit:

tu connais un handicapé moteur et/ou mental proche de toi ?

Bonjour Cobra,
Non, je n'en connais pas. Enfin, c'est relatif. Ça fait un an et demi que j'ai emménagé dans une nouvelle ville, mon appartement est près d'un hôpital en recherche psychiatrique, puis je travaille dans une librairie, qui est une entreprise d'économie sociale, où il m'arrive assez quotidiennement de rencontrer des handicapés moteurs et des handicapés mentaux.

Angèle, je te remercie pour ta réponse. C'est intéressant ce que tu dis :

Angèle a écrit:

Il y a l'idée d'un carrefour à prendre, de décisions importantes quant à ton devenir.

C'est tout à fait vrai. Est-ce que tu sais à peu près combien de temps ça prendra? J'ai effectivement vécu deux années assez difficiles (2011, 2012). Je me sens comme si je n'avais pas encore fini de tout assimiler. En même temps, en 2013, j'ai rencontré des gens que je considère très importants, qui m'ont beaucoup éclairée.

Arkania, très intéressant aussi :

Arkania a écrit:

La tienne de  Lunenoire se pose en 24° Balance maison 11, celle des projets et tu dois donc travailler dans ton existence à la transmutation de tes valeurs  Pluton conjonction0° Vénus 12 Scorpion .

Si ça ne te pose pas problème, j'aimerais qu'on développe un peu. Je ne m'y connais pas encore suffisamment pour saisir autant que j'aimerais. Entre autres, qu'entends-tu par transmuter mes valeurs?
Merci.

Bonjour Aurous, merci pour ton commentaire :

Aurous a écrit:

La poésie est un chemin esthétique (fond et forme) de l'écriture qui serait, à mon avis, le plus proche d'un  Mercure rétro en  Balance culminant proche de 11(les projets). à toi de voir...  sourire

Ça m'éclaire un peu. En fait, présentement, je me sens véritablement moins étrangère en poésie qu'en philo. Mais je travaille sur la poésie à l'extérieur d'un cadre scolaire. C'est peut-être le cadre scolaire qui, justement, me pose problème.
Avant, je croyais qu'une planète en rétrograde ne faisait qu'amoindrir les effets bénéfiques de la planète dans le signe.

Merci, tous !  

merci de ta réponse c'est intéressant , je retrouve ce que tu dis dans l'amas natal en Capricorne .

aspirante poétesse a écrit:

Je me sens comme si je n'avais pas encore fini de tout assimiler.

A-t-on jamais fini de tout assimiler ?

Citation :

Est-ce que tu sais à peu près combien de temps ça prendra?

Difficile de répondre à une telle question, on peut déterminer des périodes importantes grâce à l'astrologie mais rien ne se substitue à un travail personnel, l'investissement, le coeur qu'on met à l'ouvrage, les initiatives qu'on prend ou pas.

Ce que je remarque c'est que le gros des transits compliqués que je t'ai déjà cités semblent avoir passé l'orbe exact, maintenant ça ne veut pas dire que leur influence est terminée: je les comprends comme un moment de crise, de remises en question, de prise de conscience qui demande maintenant à être travailler.

Ce qui est intéressant c'est que Jupiter céleste revient à sa position natale réactivant donc tous ses aspects (carré, oppo, trigone, sextile !!).
Jupi redevient direct en mars, il "libérera" donc son énergie à partir de ce moment: ça peut être une période marquante qui débute   
Et puis Mars rétro qui va stationner dans ta X proche de ton Mercure natal réactivant pas mal d'aspects conflictuels au mois de mai: point d'orgue de la période, prise de décision radicale, rencontre importante ?

Pourrais-tu STP me faire un retour sur ce que je t'avais écris (en MP si tu préfères):
Effectivement, ton maître du MC est en Balance, signe esthète en recherche d'harmonie mais il est carré à Jupi et Saturne/Neptune: une difficulté à exprimer les potentialités de ce Mercure, des obstacles, un manque de soutien ?

Alors que ton maître ascendant est conjoint à Vénus en Scorpion en XII: une personnalité passionnée, créative qui peut cacher ses tourments aux autres sous des dehors "sages", posés (amas en signes de terre) ?

Tout n'est qu'émotion et issu de l'émotion. Le problème de nos sociétés, c'est de ne pas le reconnaitre. Toutes les formules mathématiques, théoriques, toutes les définitions de langages sont des concrétions intellectuelles issues de l'émotion. L'émotion est partout.
Les sociétés et les gens qui les composent sont névrosées si elles séparent le message de l'émotion au message de la raison. L'intelligence, c'est le fait de toujours coordonner l'émotion à la raison. Il n'existe aucune raison saine sans une émotion saine qui l'accompagne et réciproquement. Il n'existe aucune théorie saine sans une pratique saine qui l'accompagne et réciproquement.
L'école de la théorie n'est rien sans l'école de la pratique.
Une réprimande à un enfant (lié à une théorie transgressée) ne sert à rien sans un geste d'accompagnement envers l'enfant (lié à une pratique sage résultant de cette théorie transgressée).

Voulez-vous savoir le cercle vicieux qui résulte de la surexploitation de l'intellect dans notre monde moderne? Non? et bien, si vous ne voulez pas savoir, ne lisez pas les lignes qui vont suivre. Vous êtes seul responsable de votre aveuglement et de votre ignorance.

je commence...

Le cercle vicieux de l'intellect est très simple. On privilégie l'intellect, or l'intellect sépare toute chose pour l'analyser. Une fois que toutes les choses sont séparées dans notre conception intellectuelle, on s'y identifie petit à petit et on se sent soi-même séparé des autres (individualisme). En se sentant séparé des autres, on se sent seul et on développe des peurs et des tensions. Ces peurs (peur de la mort et de mourir seul) et ces tensions doivent être contrebalancées par une envie de vivre ensemble et de créer. Pour la plus part des gens créer, c'est procréer et faire des enfants et beaucoup d'enfants pour se rassurer et oublier ses peurs. Et ainsi on fait de plus en plus d'enfants parce qu'on se sent de plus en plus seul et séparé. Et on est de plus en plus nombreux et séparé. Et plus on est nombreux et plus on se sent en promiscuité. Plus on se sent en promiscuité et plus on développe notre intellect pour trouver le moyen d'avoir de l'espace et de la liberté. Et voilà donc l'intellect ne pousse qu'à plus d'intellect et ne mène qu'à la folie qui prend de multiple forme, comme le terrorisme, le réchauffement climatique, les épidémies, les guerres, les exodes de masses, etc...

Allez! vous reprendrez bien un peu d'intellect pour oubliez vos peurs??

ps: Qu'est-ce que les aliens doivent se fendre la poire en nous observant ...

Pourquoi tu penses aux Aliens, Aurous ??? toujours est-il, ils nous observent depuis un bon bout de temps !!! ... et nous sommes, nous Terriens, loin très loin de leur intelligence !!!

Bonjour Aurous,

Je partage ton idée. L'intellect s'élève vers les abstractions. Le travail au niveau émotionnel, donc existentiel, pour moi, approfondi la lucidité et ramène, toujours, à la question fondamentale que l'âme doit garder à l'esprit si elle désire demeurer humaine : comment vivre ?

Les hautes sphères de la philosophie, par exemple, dédaignent le monde sensible et se réfugient dans des concepts, c'est-à-dire dans des choses qui n'ont pas d'âge. Cela a pour effet d'éviter la mort, de l'oublier, de la faire taire.

L’objet sensible est présence. Il a son lieu : il est ici et maintenant. Il a son temps, car il n’est qu’un fragment du temps. Cette force, ce don que me fait l'arbre dans ma cour, c'est justement sa présence. Dans la mesure où il est présent, il disparaît. Dans la mesure où il disparaît, il impose, il crie sa présence.

Voltaire, en son temps, disait que le philosophe est au-dessus des autres hommes. Il avait certainement raison. Moi je crois que le poète est l'ami de tout vivant sur terre.

"Et quand je vais mourir, ayant servi mon temps
Moi de tout temps l'ami de tout vivant sur terre
Retentira plus haut et plus immensément
L'écho du ciel dans ma poitrine toute entière."

Le strophe est d'Ossip Mandelstam, qui mourut en camp stalinien.

Un seul bien : l'amour.

L'acte de connaître est d'abord amoureux. Et je crois que la véritable connaissance est une opération d'amour.

N'est-ce pas ce dont parlait Rimbaud dans sa "lettre dite du voyant" :

La première étude de l’homme qui veut être poète est sa propre connaissance, entière ; il cherche son âme, il l’inspecte, il la tente, l’apprend. Dès qu’il la sait, il doit la cultiver ; cela semble simple : en tout cerveau s’accomplit un développement naturel ; tant d’égoïstes se proclament auteurs ; il en est bien d’autres qui s’attribuent leur progrès intellectuel ! — Mais il s’agit de faire l’âme monstrueuse [...]

- C'est à dire prodigieuse ! Henry Miller, dans son essai sur Rimbaud, disait à propos des "monstres" dans la mythologie que ce sont tous des prodiges (harpies, gorgones, sphinx...) car ils ont fait échec à la norme, à l’équilibre. Ils représentent l'épanouissement de la conscience.

Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, — et le suprême Savant — Car il arrive à l’inconnu ! Puisqu’il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu’aucun ! Il arrive à l’inconnu, et quand, affolé, il finirait par perdre l’intelligence de ses visions, il les a vues ! Qu’il crève dans son bondissement par les choses inouïes et innombrables : viendront d’autres horribles travailleurs ; ils commenceront par les horizons où l’autre s’est affaissé !
[...]
Le poète est vraiment voleur de feu.
Il est chargé de l’humanité, des animaux même ; il devra faire sentir, palper, écouter ses inventions ; si ce qu’il rapporte de là-bas a forme, il donne forme : si c’est informe, il donne de l’informe. Trouver une langue ;
[...]
Cette langue sera de l’âme pour l’âme, résumant tout, parfums, sons, couleurs, de la pensée accrochant la pensée et tirant. Le poète définirait la quantité d’inconnu s’éveillant en son temps dans l’âme universelle : il donnerait plus — (que la formule de sa pensée, que la notation de sa marche au Progrès ! Enormité devenant norme, absorbée par tous, il serait vraiment un multiplicateur de progrès !

Le cercle vicieux de l'intellect est très simple. On privilégie l'intellect, or l'intellect sépare toute chose pour l'analyser
Tout à fait Aurous. Ok 100°/° avec toi.
L'homme a besoin de séparer le vrai du faux.
C'est tout à son avantage.

L’émotion est une chose, l’intellect en est une autre.
Avec l'émotion, le plan "Astral" est très sollicité et pourrait prendre le dessus..
Quant à l’intellect...
N'y a t-il pas un "Plan" plus ouvert ???? Sourire..

Aurous...
ps: Qu'est-ce que les aliens doivent se fendre la poire en nous observant ...
Nous sommes les premiers à sourire de nos élucubrations.
Je vous fais de grosses bises

Il y a un philosophe qui me touche particulièrement parce qu'il a su mêler le raisonnement intellectuel à la sensibilité dans ses oeuvres. Cette particularité l'a amené à être un précurseur de la littérature romantique ainsi qu'un intellectuel dont tous les révolutionnaires se réclamèrent. Vie remplie d'épreuves, indépendant, il a donné une vérité sage et émouvante à ses lecteurs de l'époque. Bouleversé à mon tour lors de diverses lectures je me suis permis de jeter un regard sur son thème de naissance :


, en , en aspect harmonique avec une , et un en maison XII. Vous parlez d'intellect et d'émotion, en voilà une jolie preuve.

J'ai , en dans mon thème, ce qui m'a doublement bouleversé comprenant alors mon émotion, et des personnes qui ont posté sur cette file ont aussi en maison XII.

Je vous invite à lire "Les Rêveries du promeneur solitaire", le titre est tout un programme, et "Les confessions" qui commencent ainsi :

« Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature; et cet homme, ce sera moi.

Moi seul. Je sens mon cœur, et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu.

Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : « Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon; et s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire. J'ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l'être, jamais ce que je savais être faux. Je me suis montré tel que je fus : méprisable et vil quand je l'ai été; bon, généreux, sublime, quand je l'ai été : j'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu toi-même. Être éternel, rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables; qu'ils écoutent mes confessions, qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères. Que chacun d'eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité, et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose : Je fus meilleur que cet homme-là. » »

Wow Plume !
Il faut que je te parle de quelque chose !

Je travaille dans une Bouquinerie, qui est une entreprise d'économie sociale. Un homme passait régulièrement mais ne disait jamais un mot. Toujours tranquille, discret, il demeurait plusieurs heures. Il regardait les livres en anglais et ceux de spiritualité. Une fois, il a parlé : c'était complètement incompréhensible. Il criait, presque. Tous ceux avec qui je travaille étaient sous le choc. Il récitait quelques phrases, toujours les mêmes, qu’il connaissait par cœur et continuait sur d’autres sujets, sans que nous puissions identifier la moindre cohérence entre ses propos. Il disait souvent : « on s'exprime avec l'intelligence qu'on a », « on est notre pire ennemi ». C'était totalement décousu. Il répétait aussi : « je travaille sur moi-même », « je sais que je dois travailler sur moi-même ». D’après ce que j’ai entendu, il aurait déjà vécu un traumatisme.

J’étais très touchée par cet homme, je dirais même fascinée. On s'est mis à avoir de brèves discussions. Pour moi, il avait quelque chose de génial. Un jour, je lui ai tendu la main. Il n’a pas voulu la serrer, trouvant que le contact se faisait trop rapidement. Un certain temps s’est écoulé, puis, il est revenu à la Bouquinerie. Durant notre conversation, il ne s'emportait pas, il était tout-à-fait cohérent et m'écoutait avec une attention absolue. Il m'a dit : « Toi, tu es une "noble sauvage". » Je ne sais pas d’où ça lui est venu, ni ce que ça veut dire exactement, mais j’ai ressentie très fortement ces mots. Il a parlé de ma sensibilité excessive, il m’a dit que le timbre de ma voix donnait l’impression que j’étais constamment sur le point de pleurer. Il s'est approché, à environ cinq centimètres de mon visage et, en me regardant fixement dans les yeux, il a ajouté : « Il y a quelque chose de profondément humain chez toi. » Complètement bouleversée, j’ai répondu : « Moi aussi, je trouve qu’il y a quelque chose de profondément humain chez vous. » Il a pris ma main, il l’a serrée et il est parti.

Ensuite, j'ai pensé au mythe du "bon sauvage" de Rousseau. Mais bon, j'ai trouvé ça tellement beau que j'ai nommé le recueil que je devais rendre pour un de mes cours de création en poésie ainsi : Noble sauvage.

Que dire de plus poétesse.....................
Ah si, j'envie ton occupation professionnelle.

Oui, j'ai beaucoup de chance d'être tombée là.
Il y a environ un mois, il m’a invité à prendre un café.
J’ai l’impression qu’un jour, il est possible qu’il ait perdu le contact avec la réalité. Mais ce soir-là, au café, je l’ai trouvé absolument extraordinaire. J’ai réalisé à quel point lui aussi, cherche. Lui aussi est en quête. Et il possède l’humilité des gens qui savent. Ce n’est pas un universitaire, bien qu’il ait déjà fréquenté la faculté de philosophie. Il n’a pas supporté les cadres. Les marais occidentaux ? Quoi qu’il en soit, ses réflexions se tournent davantage, aujourd’hui, vers la sagesse primitive, vers l’Orient. Il maîtrise parfaitement certains concepts, en psychologie entre autres : Freud, Jung… Il traduit de l’anglais au français sans problème, de manière très articulée.
Ce même soir, j’ai dû lui parler de poésie. Il m’a arrêté, à quelques reprises. Il s’approchait de moi et me disait : « Ce n’est pas tellement le contenu de ce que tu dis que j’aime, c’est ta voix, empreinte d’émotion, juste sur la ligne, sur le point de se rompre. »
Il m'a dit avoir rencontré, une fois, quelqu’un qui avait atteint le nirvana. Je lui ai demandé : « C'est elle [la personne] qui vous l'a dit ? » Il m'a répondu : « Non, ce genre de personnes ne ressentent pas le besoin de le dire, ou de le montrer ». Il paraît que sa peau dégageait quelque chose de lumineux. Comme si, à un certain degré de cheminement, l’intérieur transparaissait sur l’extérieur. Il a ajouté : « Cette personne était morte à elle-même. »

Je n'entends pas le son de ta voix, mais ce que tu écris semble être à la hauteur de que cet homme a su voir transparaître en toi.

L'amour la poésie, comme le recueil d'Éluard. Sans virgule entre les deux, puisque c'est bien la même chose.