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Invité Invité
| Sujet: L'après élection Mar 12 Avr 2022 - 19:57 | |
| partage de ce texte, extraits sur l’après élection
La seule question qui se pose à mes yeux est celle de l’après-élection. Cette question – que déjà La Boétie, au XVIe siècle, considérait, en insoumis définitif, comme à l’origine de tout principe d’insubordination à la servitude volontaire – doit s’énoncer en ces termes : « Cela s’appelle-t-il vivre ? » Cette question est à la portée de n’importe qui. Elle se pose dans n’importe quel contexte de survie diminuée ou humiliée. Y répondre, c’est définir, à toute époque, le sens et les conditions du vivable, de l’humainement vivable. C’est la seule question radicale qui compte. En toute logique, la réponse à cette question est un « non » pluriel des accablés conduisant, logiquement, à l’impérative nécessité de la révolte. Cette question aucun sondage d’opinion ne la posera, aucun bulletin glissé dans une urne ne la résoudra jamais. Elle ne peut surgir que du dedans de l’humiliation – et surtout de la fierté qui naît d’en faire levier collectif contre le système qui humilie.
L’essentielle différence entre la pensée radicale et l’extrémiste réside dans le fait que, quand la seconde est intolérante, idéologique, butée, ultra, pure et exclusiviste, la première, ancrée dans des convictions fermes mais toujours ouvertes, s’institue dans l’autonomie qui seule peut participer, comme appel d’air, à une réinstitution du social et du politique.
C’est pourquoi, aux déconstructeurs qui veulent s’en défaire, il convient d’opposer, pour réarmer la théorie critique, un retour aux « Lumières radicales ». La démarche suppose de séparer ce qui fondait sa propre critique de la religion et des inégalités de ce qu’en a retenu « le projet de modernisation capitaliste qui, avec l’expansion du capitalisme au travers du colonialisme, a dominé le monde durant les siècles derniers ». Sans réappropriation de ces « Lumières radicales » et de la pensée critique qui les prolongea, il est fort improbable que la question de l’émancipation sociale, humaine, anti-technologique – qui pourtant pointe à travers tous les combats de notre temps sans repères – fasse fondement d’une perspective globale de transformation. Le postulat critique des Lumières, disaient déjà Adorno et Horkheimer dans La Dialectique de la raison, fut « de libérer les hommes de la peur et de les rendre souverains ». Ce fut son principal apport, une avancée majeure dans la perspective d’émancipation générale. Celui de la postmodernité intellectuelle, c’est le contraire : tout déconstruire de cette perspective, au nom de ce relativisme qui fait sa légitimité critique, jusqu’à nous transformer en monades d’un éternel présent qui nous annihile.
Quand la fascination pour l’apocalypse pénètre au point que nous connaissons la sphère politique, culturelle et esthétique, elle devient, toutes variantes et contre-variantes comprise, réactionnaires et postmodernes, l’idéologie nihiliste dominante d’un temps vide de sens. En contre apparaît pourtant, dans des pratiques variées, un besoin contre-idéologique de radicalité au sens premier du terme : tout reprendre depuis le début et en partant de la racine. Le retour de cette radicalité soucieuse de poser les bases d’une vie vivable, c’est-à-dire digne et bonne, est la meilleure nouvelle de ces temps maudits.
Il y a un biorythme de l’histoire : ça touche le fond et ça repart, mais selon des rythmes différents.
Si Macron repasse, le carnage social est assuré, et les troupes sont déjà prêtes. On peut parier que le ressentiment des vaincus sera aussi large que justifié, mais le ressentiment n’est jamais de bon conseil pour entrer en résistance. Si c’est la Dédiabolisée qui prend l’Élysée, il lui faudra faire gaffe à ne pas déclencher tout de suite la guerre civile – ce qu’elle a dû comprendre depuis qu’elle est devenue « républicaine » –, mais il est probable que la tension monte vite. Si c’est Mélenchon, le risque est autre : c’est celui d’une euphorie populaire trompeuse, d’une prime au sauveur, d’un laisser-aller attentiste. Toutes choses qui se payent cher en désillusions et en temps perdu. C’est pourtant un classique du genre depuis qu’aucun syndicat, et a fortiori aucune classe « pour soi », n’est désormais en capacité de faire plier le patronat.
Ce qui fait le plus souvent histoire, c’est ce qu’on n’attendait pas. Toute révolution est inattendue. Elle participe invariablement d’un processus autonome de reconfiguration massive du visible, du pensable et du possible, et plus encore d’une révélation : l’ordre des sociétés, apparemment assumé par des États et dépendant de la logique globale du Capital, peut s’effondrer en un rien de temps. Car il ne repose que sur une apparence de réalité, celle qu’ont construite les dominants et que propagent, chacun à leur poste, leurs porte-voix salariés.
À partir du moment où la « classe historique » a cessé de l’être parce qu’elle n’est plus essentielle à la reproduction du capital algorithmé et que les travailleurs ont muté en humains exploités, en prolétaires au vrai sens du terme, les appels incantatoires à la grève générale ne sont d’aucuns effets. C’est précisément de cette incapacité des milieux militants traditionnels à penser le réel de ce changement dans toute son horreur que provient, à gauche, leur prédisposition à cultiver la nostalgie des anciens combats et, à l’extrême gauche, à déplacer chaque fois davantage son curseur vers le sociétal et les luttes contre les discriminations. Prolétaires, les Gilets jaunes, si nettement laissés-pour-compte, l’étaient, au sens étymologique, à un point tel qu’il est curieux qu’aucun sociologue ou historien ne s’en soit rendu compte. Prolétaires – c’est-à-dire « rien » – ils le furent jusque dans leur refus catégorique de toute institution de médiation, en décidant, comme dans la chanson, de se sauver eux-mêmes. Ils le furent jusque dans leur appétence au débordement, leur goût de l’offensive, leur volonté de faire famille et amitié communes, leur ardeur au combat. C’est pourquoi on les disqualifia, on les insulta, on les mutila, on les brisa. Jamais répression ne fut plus sévère depuis la guerre d’Algérie.
Le quinquennat de Macron fut finalement riche en résistances, en fraternités de lutte, en mouvements de toutes sortes, convergents ou pas. C’est qu’il apparut vite que le nouveau monde de Jupiter était l’ancien en pire, celui qui déjà nous priva de tout – et surtout de l’espoir de le vaincre. Cette séquence, cela paraît évident, a ouvert de nouvelles perspectives de refus que nous ne soupçonnions pas tant on nous avait raconté, y compris dans nos chapelles, que le peuple était perdu pour la cause de son émancipation.
Ce qui viendra électoralement parlant, de désespoir ou d’espérance, nul ne sait. Notre seule certitude, c’est que le coup d’après c’est pour bientôt, et que cet après déjà nous appelle. Dans l’état d’un monde insupportable d’inégalités, chaotique sur le plan géopolitique, intenable sur le plan écologique, nombreuses et déterminées seront les communautés en révolte qui entreront en conflit contre le sort que leur fait le système d’exploitation et de domination qui détruit leur humanité. Quoi qu’il advienne de cette élection, c’est là qu’il faudra être. F. Gomes
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| | | Maldoror
| Sujet: Re: L'après élection Mar 12 Avr 2022 - 20:00 | |
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| | | Maldoror
| Sujet: Re: L'après élection Mer 13 Avr 2022 - 23:22 | |
| Sans du tout être Lepeniste, je n'aime pas la réaction ed Mélenchon qui aurait pu rester dans le vague quant à ses consignes de votes comme il ya cinq ans mais ça le lui a été reproché, je crois, alors cette fois il a insisté. En fait, il n'a jamais été du côté des GJ vraiment, pensant soutenir peut-être comme pour une partie de la bobosphère des "fachos" (?), je pense et rapport aux lois vaccinales et leurs dérives, ne s'est-il pas rangé dans une posture "d'union nationale" ou j'ai dû rêver? Je pense qu'il ne déteste pas Macron. Dans le fond, ce qui pour moi manque à J-L Mélenchon, c'est le courage politique. Le courage politique de déplaire et de ne pas se sentir obligé d'agonir Poutine (ou alors cracher aussi sur les US qui sont dans cette affaire ukrainienne, un scandale de tous les instants)pour rester dans les petits papiers médiatiques, tout comme devoir préciser qu'il ne tient pas à sortir ed l'UE, alors que si il veut se conformer à ses promesses sociales, c'est en réalité la première chose à faire etc. Bref, je préfère un Asselineau qui lui n'en touche pas une peut-être (même pas reçu ses 500 signatures) mais reste fidèle à ce qui fait sa particularité (Frexit). Même si les gens ne sont visiblement pas encore mûrs pour comprendre. Le seront-ils jamais? rien n'est moins sûr. C'est mon avis. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'après élection Mer 13 Avr 2022 - 23:33 | |
| À mon avis, Mélenchon ressent une fascination malsaine pour le pouvoir. C'est pourquoi il estime la roublardise de Macron et a été fidèle à celle de Mitterrand. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'après élection Mer 13 Avr 2022 - 23:52 | |
| Je ne sais pas comment des gens ont pu faire confiance à Mélenchon ... Ce type est faux, il l'a toujours été. Il suffit de suivre 5 minutes de l'un de ses discours pour s'apercevoir qu'il dit tout et son contraire - ce qui est commun à tous les politiques, mais lui parvient à le faire dans la même phrase -. Il s'agite tel un possédé sur l'estrade, gueule comme un putois, - comme s'il était conscient du vide profond de son monologue, et qu'il voulait combler par le volume (irritant) de sa voix, et par l'amplitude de ses gesticulations cet abîme de sens -. Moi non plus, je ne suis pas Lepeniste - qui est un autre genre de "blague" en fait -, mais Mélenchon ? Bref, il s'en fout, il vient d'annoncer qu'il comptait quitter son parti (après l'avoir piétiné au sol bien correctement, comme il avait piétiné le PC - à mort - il fut un temps). Reste à voir où et comment il compte se recycler. |
| | | Maldoror
| Sujet: Re: L'après élection Jeu 14 Avr 2022 - 0:34 | |
| Moi, je me demande même si comme tout animal politique qui s'est toujours vu un jour président, une ambition de longue haleine, il n'a pas fait un long calcul. Bien sûr aussi sur le dos des français.
Laisser Macron détruire gentiment le pays, en trouvant toujours des prétextes (Covid notamment et "union nationale" pour les mesures, les GJ et antipass qu'il feignait sans doute de voir instrumentalisés par les partis souverainistes ----->Philippot etc.dans la rue et autres puisque eux n'en étaient pas) pour faire monter le ras-le-bol général et puis arriver d'un coup avec des propositions de campagne d'un coup plutôt allèchantes et "sociales" (sachant bien que dans le cadre de l'UE, ça ne mangeait pas de pain...)pour devenir l'homme de la situation...
Bref, une sorte de calculateur sans vergogne comme les autres...
Je ne suis pas loin de le croire. Bref, ça a foiré et il doit être bourré de ressentiment. |
| | | Craie
| Sujet: Re: L'après élection Jeu 14 Avr 2022 - 0:41 | |
| Si Mélenchon comptait bon, surtout après le bon exemple de 2017, il s'y aurait pris autrement, à aimer le canada dry finalement, il sait d'avance son irréalisme, comme un manque de créativité à simplement goûter le pouvoir du tribun, sans intentions réelles car sans solutions, à jouer le bon samaritain envers ses brebis, en mission accomplie si Macron cédait un simple bout d'ongle. |
| | | Craie
| Sujet: Re: L'après élection Jeu 14 Avr 2022 - 0:50 | |
| Comment peut-on être si intransigeant avec ses compagnons de bordées en de telles circonstances mathématiques et de gravité dépressive chez les Français, à pouvoir ramasser les choses facilement, et si magnanime avec l'ennemi, diablerie de lâche. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'après élection Jeu 14 Avr 2022 - 8:27 | |
| Le jour où les citoyens cesseront de penser politique à travers un homme ou une femme, ceux ci ne s'incarneront plus dans ce rôle. Enfin, le groupe et les idées seront le moteur du réel. |
| | | ceyba
| Sujet: Re: L'après élection Jeu 14 Avr 2022 - 20:33 | |
| L'après élection rien que d'y penser je vois rouge. Faudra t il que je quitte la France pour ne pas vivre l'injection forcenée ? Si le Pen passe elle sera une vendue de la France de maastrich vous ne croyez pas? |
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| Sujet: Re: L'après élection
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