Sujet: Contes, bluettes, nawak... Dim 30 Déc 2018 - 17:40
Bluette de Noel
******************* N.B: Ceci est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations réelles ou ayant existé ne serait donc que fortuite coïncidence.
******************** NABILIA
Nabilia était une bien jolie petite fille. Fille unique, ses parents l'appelaient "Princesse". Et elle en était une. Très intelligente, Nabilia, n'avait pas besoin de recourir aux mensonges car elle trouvait toujours le mot juste pour expliquer ses envies, ses désirs sous-jacents et ainsi arriver malicieusement à ses fins. Dès lors, Nabilia avait beaucoup d'amies. Des confidentes même qui n'hésitaient jamais à lui confier leurs petits problèmes infantiles du moment qu'elle se faisait toujours une joie d'essayer de résoudre avec son intelligence subtile et ses conseils avisés.
Puis vint le temps de l'adolescence.
Alors qu'elle voyait ses copines se transformer comme par enchantement, elle ne changeait quasiment pas. Toujours ce poupin minois, frais et avenant mais elle restait, à son grand désarroi, plate comme une sole limande. C'est la mort dans l'âme qu'elle regardait ses amies butiner des garçons et se faire lutiner tant et plus tandis qu'elle passait pour la petite soeur de ces dames. La jolie petite nana, juste bonne à garder les sacs de ses consoeurs en vadrouille amoureuse et sensuelle.
Croyante, elle redoubla de prières à l'adresse du bon dieu mais celui-ci, trop occupé à ses tâches quotidiennes de gentleman farmer, ne lui répondit que par de longues plages blanches voire silencieuses.
Alors le jour de son dix-septième anniversaire, elle n'y tint plus. Pensant n'avoir plus rien à perdre, elle se tourna vers Satan. N'étant pas dans le secret des dieux, je pourrais difficilement en dire plus sur la teneur de ce pacte mais voilà ce qu'avec le recul, je pus néanmoins observer.
Nabilia, tout en gardant toujours ce beau visage poupin et avenant commença à se transformer de magistrale façon. Oui, en très peu de temps, son corps épousa soudainement les contours d'une Harley Davidson rutilante. C'est à peine si ces anciennes copines, enceintes ou mariées voire les deux, reconnurent la jeune fille intelligente mais candide de leur prime jeunesse. Quant à Nabilia, son but ultime était à présent de devenir une "hit girl". Une fille des podiums et des magasines universellement célébrée, à l'instar de son modèle américain Kim K. Riche, belle et célèbre par les grâces d'une plastique de rêve, sujette à énucléer tous les regards des milliardaires de cette planète en jachère.
Mais quel était donc le secret de Nabilia?
Beaucoup de sommités de toutes disciplines se sont penchées sur la question avant que des scientifiques de haute futaie ne révèlent ceci. En fait, la poitrine de Nabilia avait tendance à prendre de l'ampleur lorsqu'elle lâchait une connerie. Un peu à la façon de Pinocchio dont le nez de bois s'allongeait lorsqu'il perpétrait un mensonge. C'est pourquoi, Nabilia ne manquait jamais une occasion de se faire inviter à une émission de Cyril Hanouba ou du roi Arthur par exemple. La potiche de service était évidemment consentante et on ne saura jamais avec toute l'exactitude requise qui des animateurs ou d'elle arrosait l'autre. Sorte de jeu croisé des idiots utiles de la société du spectacle. Car c'est ça qui lie la sauce pour le plus grand bien des décervelés affamés de ravigorantes futilités.
Hanouba ;"- Nabilia, Alphonse Daudet a écrit; "Lettres de mon..." Nabilia; "- De mon cul!"
Eclatement de rire général mais Nabilia gagne subrepticement une pointure. Elle passe d'un bonnet d'âne à un bonnet D de bonne facture.
Hanouba "- Nabilia, Charles Baudelaire a écrit: " Les fleurs du..." Nabilia ; "- Niagara..."
Là, aux yeux des téléspectateurs abasourdis, elle passe d'un coup à un bonnet F sans aucune vergogne. Ses opulences mammaires débordent d'une fois son chemisier contrit et rikiki. Hanouba n'en peut plus de s'esclaffer mais brutalement interrompt l'émission pour filer se "finir" aux toilettes.
Et aujourd'hui me direz-vous?
Nabilia a animé bon nombre de foires foraines. Elle a même failli venir à Liège l'an passé mais le bourgmestre socialiste Willy Demeyer, grand humaniste comme chacun sait, a jugé bon d'interdire les manifestations terratologiques sur son territoire. Exit donc l'Homme éléphant, la Venus Hottentot et encore la femme aux plus gros nichons du monde.
Mais tout ça n'aurait pas été vain. Donald T., en passe de devenir le prochain président des Etats unis se montrerait très intéressé par les plantureux charmes de la belle. Et elle semblerait n'y être pas insensible. Quand je vous disais, sans le dire, que les femmes intelligentes retombent toujours dans leurs escarpins.
(2016)
Maldoror
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mar 1 Jan 2019 - 8:16
Putain, vous me faites tous chier.
Je me suis décarcassé (oK deux ans déjà mais tout de même) pour vous pondre un conte hilarant, et bien dans l'air du temps.Et? Et??????
Rien, indifférence, que nib, nada, des clous, que fifre, que pouic, macache!
Foutre!
Celine
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mar 1 Jan 2019 - 8:33
Parce que je ne suis pas une femme intelligente et je ne porte pas d escarpin
bah desolee mais moi et l écriture on fait 2 lol
cheliel
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mar 1 Jan 2019 - 11:38
J'ai lu ton histoire et j'ai bien rigolé. Merci
Il ne faut pas s'en faire s'il n'y a pas forcément de retours. Ça ne signifie pas que ce n'est pas apprécié, mais peut-être que personne ne sait quoi répondre...
Pour ma part, j'attendais d'avoir un conte à publier pour participer .
Journal d'un fou s'est endormi sans prévenir, ça ne veut pas dire que personne ne l'a lu.
Maldoror
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mar 1 Jan 2019 - 11:51
Certes, mais je me sens un peu l'humeur caractérielle aujourd'hui
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Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mar 1 Jan 2019 - 12:28
Jamais aimé les contes et celui là ne déroge pas à la règle (je parle du fond pas de la forme, ton talent pour l'écriture est indéniable). La fin des contes pour enfants est particulièrement cruelle "Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants." C'est effrayant, abrupt, définitif, sans appel. Ce qui m'a amenée à transmettre (au moins en pensée) mes condoléances à tous mes proches qui se sont mariés, et à les renouveler lorsqu'ils donnaient naissance à leur progéniture (ou vice versa, chacun étant libre de procéder à sa double mort dans l'ordre qui lui convient). Je vois dans ton conte une satire du système capitaliste-patriarcal-sexiste dans lequel on vit (enfin certains mieux que d'autres). Cruel et effrayant de modernité. Je retourne dans ma tête, au moins jusqu'au prochain combat (vain sans doute mais indispensable), le monde y est plus vivable.
Invité
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Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mar 1 Jan 2019 - 12:36
Laisse-nous le temps de nous réveiller! lol (enfin je parle pour moi)
Bon j'essaie de réfléchir... c'est un conte facétieux... peut-être bien un peu satirique, c'est possible ...
Un portrait avec un pacte.. un peu plutonien tout ça...
lors de la présentation du personnage principal: Fraîche et avenante certes, Nabilia est toutefois malicieuse... cela change de la pureté habituelle ... Naïve mais déjà coquine... candide et mutine .. ça promet! une vraie femme-enfant... or la m a l i c e est déjà un trait de caractère quelque peu "coquin" (étymologiquement, la m a l i c e vient du mal, si si.. j'imagine que déjà la suite se profile... en filigrane) dès l'âge nubile, se révèle déjà habile la coquine (dans son nom même: N'habile- il y a !)...
Ensuite la vie lui semblant trop futile et inintéressante, elle signe un pacte (enfin quelque chose se passe, dès qu'un ennemi arrive les choses bougent mais là carrément c'est le diable...)
Ah la déception... très neptunienne...
Contrairement à "la peau de chagrin" ses désirs s'exaspère(nt) et grandissent.. grandissent... (enfin il s'agit de sa poitrine, je prends des libertés avec le texte )
Toujours plus!
Tout humain n'est jamais rassasié certes... (pour cela hommes et femmes sont à égalité )
La surprise n'apparaît pas à la fin (c'est une caractéristique de la nouvelle - astrologiquement parlant, elle devient + uranienne ) ... mais dès que la poitrine "éclate" et se pare d'un nouveau bonnet... bizarrement, elle se gonfle 'et pour un peu, deviendrait presque turgescente - enfin on se comprend - ) et hop! elle éructe d'une parole...
(il, y avait un conte où il s'agissait où d'une rose ou d'une grenouille, là il s'agirait plutôt du type quenouille... attention je n'ai pas dit que c'était une nouille! ) puisqu'elle est maligne on le sait, et pas que - intelligente tu as dit!)
sa poitrine grandit donc de façon exponentielle, comme le nez de Pinocchio dis-tu - c'est un pic c'est un roc c'est une péninsule... -
Mais contrairement à celui qui est affublé d'un beau nez (elle, elle a des beaux bonnets )elle ne s'embête pas à conter la sérénade, elle se contente de dire des âneries et de faire rire la galerie... (ah c'est beau le Net! )
là, contrairement à Pinocchio elle ne devient pas une tête de bois mais cela se termine (presque) au mieux puisque le conte se termine par l'aspiration à un mariage heureux / la prévision de celui-ci...
Enfin heureux... se marier à Donald T. il n'y aurait pas pire fin pour moi mais tout le monde n'est peut-être pas de mon avis... déjà le mariage je ne suis pas pour ... alors se marier avec un homme pas très malin, avec pour ambition de faire la guerre et d'anéantir la planète on peut difficilement faire pire... (question: Il faut vraiment passer au lit quand on se marie? parce que merci! du gros lot vraiment, et c'est là qu'on commence à voir que le pacte est diabolique, enfin on est trompé sur la marchandise... )
(donc: Nue, bile il y a (à se faire) pour Nabilia... )
Toutefois il n'est pas dit ce qu'il va advenir de sa poitrine... va-t-elle continuer à grandit et jusqu'où? (pas de risque que tout se dégonfle comme un ballon de baudruche? quelquefois tout aprt en quenouille... )
j'avoue que j'ai bien ri devant les conneries qu'elle débite! ... surtout pour une femme intelligente...
Mais bon même intelligente, une femme a le droit de dire des conneries (et le revendiquer)
bon j'ai vraiment fait un effort (je me remets de mes excès , là en me couchant trop tard ... à 5h - à l'heure où je devais me lever le jour d'après..
j'avais passé une nuit à regarder les épisodes d'un beau viking qui va à la conquête de terres nouvelles en pourfendant les vilains d'en face avec son épée... de temps en temps il séduit une belle ... et il retourne chevaucher son beau cheval joliment harnaché en aventurier accompli...cheveux au vent... c'est trop beau un homme à cheval (j'ai Mars en sagittaire) )
enfin voilà il parait que regarder 2 saisons en 3 jours c'est trop... un léger mal de tête le confirme mais bon il y a pire comme excès.. d'ailleurs hier je n'ai bu que du cidre (bon je me suis rattrapée sur les douceurs sucrées)
quand mes neurones seront revenus je te le ferais savoir... en attendant j'ai apporté une ébauche de réponse!
en attendant, bonne année et meilleurs vœux à toi)
PS au fait, elle devient un peu plutonnienne en devenant comme une "harley Davidson" mais a-t-elle vraiment besoin de quelqu'un? normalement elle ne devrait avoir "besoin de personne"
PPS dans un autre contexte j'ai adoré ton "hippomobile"
Maldoror
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mar 1 Jan 2019 - 13:35
Merci, belle amplification analytique. Le grand écart entre Faust et Carlo Collodi (Pinocchio), si on veut, en passant par Andersen (le vilain petit canard)?
Tu sais, le pire, c'est que les questions et les réponses posées sont véridiques. Intégralement calquées sur "Touche pas à mon poste"... Ce monde actuel est réellement devenu un abîme d'hébétude (organisée). C'est surtout ça le sujet.
Invité
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Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Jeu 3 Jan 2019 - 17:02
Cela pourrait presque risible...
Ne pas connaître les lettres de mon moulin encore... bon... admettons... Peu de personnes l'ont lu (c'est finalement assez ancien, qui connaît encore l'Arlésienne? - à part toi, ... (je ne parle pas de l'animateur pour qui quelqu'un a fait le travail) je n'ai trouvé une allusion que pour un parfum qui porte son nom... (chez l'Occitane) ... l'Arlésienne disparaît.. le parfum célèbre sans doute son mystère...
On pourrait imaginer que cela se veut poétiquement érotique... comme dans ces jeux où l'on se dessine tendrement des lettres sur le dos ou sur la peau de son cher et tendre (ou de son amante au choix) mais j'ai bien peur que cela ne soit pas si poétique... mais plus basique.
De même, on peut aussi se dire que c'est sans doute une très belle image de voir des fleurs s'épanouir dans un paysage de chutes d'eau (comme l'évoque le Niagara) ... sans se dire que Nabilia pourrait ne pas connaître "les fleurs du Mal"...
... les correspondances qui se "répondent" - entre les différents sens - (après tout c'était au programme de 1ère à mon époque)
... le parfum qui oenivre dans une valse et un "langoureux vertige" (ton souvenir en moi luit "comme un ostensoir")
... ou encore le long "serpent qui danse" que Baudelaire évoque en parlant de la démarche d'une femme (comment l'oublier, c'était le poème d'un examen )
... Ecoute, mon cher, la "douce Nuit qui marche"... elle nous fait oublier nos souffrances ...
ceyba
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Ven 4 Jan 2019 - 17:35
Salut Mr Maldoror Et bien je connais peu Nabila, je n'ai pas la télé puisque je n'ai pas de temps à perdre, mais comme j'aime ta prose je prends le temps de te lire. Je trouve que faire la dinde n'est pas marque d'une femme intelligente, c'est bien plus la marque de l'ignorance et la bêtise, une mule parait bien plus utile et intelligente que Nabila.S'il y a des hommes a fantasmer sur sa monture sans aucun doute c'est bien pour cela qu'elle le fait, et ça montre bien à quel point il est facile de divertir et séduire un homme épris uniquement de bassesses et enclin aux plaisirs futiles , pauvre petite dinde qui incarne la jeune fille aux lèvres (vulvaires) toujours ouvertes à la provocation , l'idéal du male qui a besoin de se sentir dominant aussi intelectuelement bah tiens ça rassure aussi pardi . (c'était mon instant nawak )
Maldoror
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Ven 4 Jan 2019 - 18:49
C'est pour ça que l'héroïne de ma fable, s'appelle Nabilia, pour éviter tous malentendus (et tous procès au cul aussi)
Angèle
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Sam 5 Jan 2019 - 0:06
Coucou Maldoror,
Je ne le vois qu'aujourd'hui ce post...
A brûle-pourpoint, me sont venus à l'esprit: - "Le portrait de Dorian Gray" - J-J Rousseau ("l'homme est naturellement bon, c'est la société qui le corrompt").
Pour le coup, je la trouve très intelligente cette Nabilia ou, du moins, très lucide quant aux moyens les plus efficaces et rapides pour "connaître son quart d'heure de célébrité" dans nos sociétés si évoluées.... quitte à se dénaturer, donc à s'éloigner d'elle-même, et à devenir une caricature, la matérialisation esthétique d'une société qui court à sa perte (mais on ne pactise pas avec le Diable sans la moindre contre-partie; d'ailleurs, le mariage avec Trump pourrait être le plus lourd tribut à payer ).
Gonfler l'avoir au même rythme que l'être s'étiole.
Je pense qu'elle n'est dupe de rien et que mieux, elle dupe les autres pour façonner, peaufiner son personnage au mieux, devenant ainsi le réceptacle de tous les fantasmes et toutes les projections possibles. Un véritable écran vierge ( ) où tout le monde peut se défouler, mi-fasciné, mi-dépité.
On encense et on cloue au pilori les figures correspondant aux besoins d'une époque.
Je pense qu'elle connaît le prix à payer cette Nabilia, et elle accepte les règles du jeu. Peut-être le regrettera-t-elle un jour... ou peut-être pas.
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Invité
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Sam 5 Jan 2019 - 2:16
Salut Maldo, moi ça m'a fait penser à ça :
Maldo à 2'46...
Dernière édition par alia le Sam 5 Jan 2019 - 3:02, édité 3 fois
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Invité
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Sam 5 Jan 2019 - 2:40
Cheliel, arrêtes avec les mecs à poil, on va se taper un procès de la ligue de protection des c******
Il est beau celui-là, je me collerai bien contre un rocher tout mouillé moi. Quelle belle paire de fesse...je me pâme
Invité
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Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Sam 5 Jan 2019 - 4:15
Jolie analyse, ma Belle des Cieux
Maldoror
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Sam 5 Jan 2019 - 19:08
Merci Angèle, brillante analyse en effet (comme toujours, esprit pointu et subtilement aiguisé)
Oui Dorian Gray, c'est une symbolique très faustienne également.
Dans ma fable Nabilia est intelligente, dans le sens où elle sait tirer parti de "ses avantages" à un moment et une époque précises mais n'en reste pas moins peu cultivée. C'est un peu son monde qui veut ça. La culture, elle s'en cogne car c'était avant. A l'époque où on pensait encore un peu. Avant que les cerveaux en jachères n'aient été vendus à Coca Cola par le biais de TF1 et Lelay etc..
Sa culture à elle, c'est Kim K. et le bonnet E vers lequel il faut tendre, à condition d'avoir une taille de guêpe et peut être la zique de Jay Zee ou Kay West en toile de fond.
Tout ça est une question, euh pas tant de style que de swag... Humph
Oui Alia, celle-là (Giedré), c'est un vrai phénomène! L'anti-nabilia, à coup sûr.
Ceci dit, personne n'a le monopole d'écrire ces petites "sottises" (ou non d'ailleurs).
Ce post est fait pour ça. Si quelqu'un veut se lancer dans une mini nouvelle, conte ou saynette voire impro de son cru, c'est le moment.
Ce serait même bien que d'autres se jettent allo? Quoi? t'es une fille et t'as pô de...
Maldoror
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mar 29 Jan 2019 - 10:55
De très jeunes filles jouaient au cerceau sous les regards plein d'envie de garçons du même âge. Innocente patience. Colostrum figé. Encore à fond de cale.
***
Sa vie se déroula longtemps de manière simple, sans grandes aspérités, facile presque. Jusqu'au jour où il se réveilla avec un petit pain d'enfer. Tous les esprits discursifs vous le diront. Deux et deux sont loin de faire trois quand on commence à goder.
***
Dyslexique et grand admirateur d’Arthur R., dans une ultime démarche poétique, il avait fait construire à Beauraing.
***
D'aucuns pensent que l'héroïne, plus que de la poudre aux yeux, c'est génial. Et tout ça, pourquoi, parce que "neige" est l'anagramme de "génie"?
***
Nos séminaires à nous étaient surtout d’essence séminales. Pour tous ministères, des minarets de peau tendus vers La Mecque, le Levant, la grande Ourse. Angélique marquise des anges aussi.
***
En général, il y a les femmes qu’on regarde, qu’on contemple même et y a celles qu’on prend. Parfois, le ciel nous témoigne quelque clémence et les deux propositions se juxtaposent. Alors, bénis des dieux, vous vous pressez de « rentrer en religion », à l’horizontale. Jusqu’au prochain carême.
***
Equilibre:
Durant de nombreuses années, quasi tout dans la vie contribuait à le faire chier. Un matin, il s'est levé et s'est mis à pisser. Depuis, il n'arrête plus. Et il n’a plus un moment pour trouver quoi que ce soit de chiant. Hormis le fait de pisser sans arrêt mais bon.
***
Un coup de foudre au coin d’un bar. Toute la nuit et la journée suivante, ils avaient sacrifié à Venus comme des ragondins. A en avoir mal au sexe et au bide. Il s’était vidé de tout pour un bon moment.
Quand des mois plus tard, par hasard, il la revit, elle était ronde comme une sœur tourière. Gravide. En cloque, quoi, jusqu’aux coquillards. « - Tiens, voilà un de vos papas potentiels », dit-elle avec un large sourire en regardant son énorme ventre.
***
En ces temps là, le "bureau du Plan" avait décrété que certains mots et gestes particuliers devaient être absolument bannis de la sphère sociale. Pourquoi? Car ils confinaient, selon la dernière réunion du "European Nawak Center" à des signes manquant singulièrement au respect général. Obscènes selon les yeux revêches du Régime. Exit le doigt d'honneur et le signe des cornes. Le mot "quenelle" ne pouvait plus être prononcé non plus et encore moins mimé car il consistait, selon le nouveau Directoire d'exégètes, en un salut nazi inversé. Que ce signe semblât avoir historiquement pris naissance entre le triceps, l'humérus et le radius d'un certain Dieudonné, humoriste pestiféré de son état, avait suffi à signer le crime. Et l'embétonner dans un article de loi totalement rédhibitoire. Plus question dés lors de commander des quenelles de brochet, de saumon ou de cabillaud chez votre poissonnier du coin. Terminé. La simple prononciation du mot proscrit pouvait entraîner de sévères mesures pénales. Risquer d'être soumis à dénonciation, jugé par comparution immédiate, lapidé d'injures et d'invectives sur la place publique, sujet aux vomissures d'acide ou d'arsenic par jets brûlants etc. Il ne restait plus qu'une solution. Préparer soi-même ou en famille nos propres quenelles, à l'abri du regard inquisiteur de tous. Et bien sûr sans en ébruiter le processus. Quand tu penses que ce mouvement, bras d'honneur pas replié mais tendu vers le bas avec l'autre posé en son milieu, pas seulement connu des seuls initiés, voulait avant toute chose dire; "je te l'ai mise bien profond", "tu la sens ta douleur?", expression typique de tout potache revenchard attardé. A l'image du bras du vétérinaire dans le fondement ou l'utérus de la vache pour insémination par exemple. Bref, un vrai geste "gaulois" venu du fond des âges.
Enfin, la liberté d'expression restante en vigueur ayant ligoté nos bras, on peut dire que tout le monde l'a eu dans le fion au final.
***
Incapable, il avait toujours été incapable de regarder "les demoiselles de Rochefort" jusqu'au bout. Très vite, la tête lui tournait. Des nausées l'assaillaient. Il se trouvait saoulé.
Sur son lit de mort, il ne savait toujours pas si c'était l'effet de la musique de Michel Legrand, sirocco tantôt génial ou sirupeux tourbillonnant d'un bout à l'autre du film. Ou de la blonde vénusté de Catherine Deneuve qui faisait exagérément tourner tous les moulins de son coeur.
***
(à suivre)
Invité
Invité
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mar 29 Jan 2019 - 12:20
Tu t'en fou sans doute, mais j'aime bien tes Nawa-jacqueries
Je me souviens d'avoir vu, je ne sais plus où un extrait de ton policier. Les lecteurs n'avaient pas vu que tu t'y mettais à nu... Dommage se sont les choses les plus belles, à mon sens.
Tu colles à l'actualités jusqu'à Rochefort, en effet je compatis
Invité
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Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mar 29 Jan 2019 - 12:29
C'était à mon sens un de ses meilleurs textes.
Maldoror
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mar 29 Jan 2019 - 15:30
Le policier? journal d'un fou? Si c'est ça. On y reviendra peut-être, qui sait, l'éternel retour...
Libre à chacun de le ressortir et y mettre son grain de sel (c'est à plusieurs mains d'ailleurs)
Faire une saison 2 etc.
Merci Mû et Navane pour vos réactions sympas
Ceci dit, ce fil est ouvert à tous et chacun peut évidemment venir y pousser sa "petite crotte" créative, cela va sans dire (et ne le répéterai plus)
Entre cieux ultramarins, hippocampes noirs et ardents entonnoirs...
Invité
Invité
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mer 30 Jan 2019 - 13:20
Je faisais pour ma part référence à ta nouvelle "LILITH - (Ecce Homo)" publiée cet été sur le sujet "Lune noire + indices karmiques".
C'était un chouette trip, le "Journal d'un fou"
Invité
Invité
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mer 30 Jan 2019 - 14:00
Bien vu Navane, c'est de ça que je parlais...
Mais bon ce n'est une Nawackerie...
Allez grillé je reposte :
Spoiler:
Maldoror a écrit:
Sujet: Re: Lune noire + indices karmiques Mer 18 Juil - 18:19 Répondre en citant Une nouvelle écrite en son temps... sourire
LILITH
(Ecce homo)
*****
J. potassait l’annuaire depuis un bon moment quand, enfin, son index rencontra le placard escompté : - MACHA BELINDA - PARAPSYCHOLOGUE - TAROTS - NUMEROLOGIE - VOYANCE - ASTROLOGIE ; RUE GASSENDI, 19 MONTPARNASSE PARIS 14 - CONSULTATIONS ; TOUS LES JOURS DE 9.00 A 18.00 H. TEL ; 44/07/86/13.
Sans perdre un instant, J. griffonna l’adresse sur son calepin noir, décrocha le bigophone et forma le numéro. - ... Macha Belinda ?... Non, c’est sa secrétaire à l’appareil... Non, elle n’est pas ici pour l’instant mais vous pouvez lui laisser un message... C’est pour un rendez-vous ?... Très bien... Il ne me reste plus qu’une place aux alentours de trois heures... Oui, c’est cela... A trois heures mêmes... Nous vous attendons... Au revoir Monsieur !... J. sentit son palpitant s’emballer quelque peu. Quelques sueurs. Jamais, en vingt-cinq ans d’existence, il n’avait eu recours à une voyante. Tout au plus, avait-il songé, un jour de cafard éperdu, à visiter une chiromancienne, mais il s’était rétracté au dernier moment. - Notre avenir est en nous, avait-il coutume d’affirmer. Personne ne peut faire notre vie à notre place... Encore moins notre bonheur... Tout n’est jamais qu’une question de volonté. La volonté est la cravache indispensable si l’on entend bien mater les soubresauts du destin... mais aussi : - ... On a vraisemblablement le destin qu’on mérite... mais encore… - Sans doute peut-on faire amende honorable en cours d’existence, et de là rectifier un avenir compromis... En outre, il arrivait fréquemment à J. de balancer entre les théories existentialistes de Sartre ou Heidegger et les hypothèses jansénistes sur la grâce et la prédestination qui ne manquèrent pas de porter la disgrâce dans la vallée de Chevreuse, à Port-Royal en particulier. Tout lui semblait dépendre de l’état d’esprit que recelait le moment où l’optimisme se voyait investi d’une mission de balancier, tantôt au zénith tantôt au nadir. En somme, bien que souvent recroquevillé sous de brûlantes certitudes, J. n’en était pas moins un sceptique. L’affirmation catégorique d’une chose se moulait dans un masque pour éluder le doute et d’une fois fustiger son contraire. Là, juste avant de partir, il s’était payé le luxe d’un Yi-King. Comme ça, une façon qu’il avait ressentie de jauger sa confiance dans le devenir, la drainer au tamis du « on ne sait jamais », tout en ne désespérant pas de la restaurer au cas où le sort tendrait à lui tourner la soie. D’ailleurs tout ça ne prouvait jusqu’ici absolument rien. Quant au rituel, il s’apparentait davantage au jeu d’osselets sur fond d’onanisme mental nimbé de taoïsme et de confucianisme qu’à une pochette destinée à soulager les sinus du futur de tout un chacun. Nonobstant cette réelle difficulté à se faire une idée précise quant à l’utilité de ces pratiques anciennes et de la véracité de leurs exégèses, J. avait jeté les pièces à six reprises. Un hexagramme de cinq traits pleins, censés représenter l’énergie yang, et d’un seul segment discontinu mettant en exergue le pôle yin, s’étalait sur sa feuille. Il ouvrit le Livre de sagesse chinoise à la page trente-deux et lut le compte-rendu du Yi-King. « KEOU ; en haut du ciel, en bas le vent : LA RENCONTRE ». Attention, situation dangereuse ! Une personne vient à votre rencontre. Si elle se livre facilement, c’est pour mieux prendre le commandement. Cette personne est si doucereuse et paraît tellement inoffensive qu’on veut s’en faire un(e) ami(e). Danger ! Si on lui résiste dès le début, elle ne réussira jamais à acquérir cette influence néfaste. » J. laissa échapper une moue circonspecte, ferma le livre et haussa les épaules. Il sortit.
***
Macha Belinda, la quarantaine, bonne gouge de belle troigne s’il en fût, se tenait face à J., les doigts croisés et la mine entièrement à la dévotion du thème qu’elle achevait de cerner. - ... Pour résumer, disons que... vous êtes le Diable !... dit-elle, de but en blanc, le sourire aux lèvres. J. eut un sursaut. - Ne le prenez pas mal, ajouta-t-elle bien vite, le Diable n’est que le symbole de la révolte latente qui gronde en chacun de nous... C’est Lucifer, c’est Satan, c’est Prométhée, c’est le voleur de feu, celui qui, pour avoir voulu offrir la connaissance aux hommes, a été déchu et chassé du paradis terrestre... J. ressentit un frisson lui parcourir l’échine. - ... Dans l’absolu, le Diable n’existe évidemment pas, c’est un symbole, une métaphore, une allégorie, que sais-je ?... continua-t-elle. En astrologie, le Prince des Enfers, image d’Epinal de tout ce qui est caché, refoulé, enfoui dans l’inconscient, inconnu, et de ce fait tabou, est ici représenté par Pluton. Celui-ci, dans votre thème, trône au milieu du ciel, en Lion. Pluton étant la planète la plus petite mais également la plus lointaine, la plus compacte et la plus lourde en regard des sept autres, si on exempte la Lune et le Soleil, elle est du coup la plus lente. Elle met en effet 249 ans pour accomplir le tour du zodiaque et donc tend à influencer des générations entières. Cependant, comme ici, Pluton trouve sa dignité en votre ascendant Scorpion, elle devient la planète dominante de votre thème... Vous me suivez ?... D’autre part, elle s’oppose à votre soleil natal dans le secteur familial. Il semble y avoir chez vous une hostilité naturelle à l’égard de tout ce qui est établi et admis par la légalité ou la légitimité. Ceci trouve vraisemblablement ses causes au sein d’un problème de famille très ancien, une perte, une mort, un divorce, un conflit entre le père et la mère, ou quelque chose comme cela... J. était soufflé par autant de précision. Il ne disait mot et buvait les paroles de l’astrologue comme un rosé bien frappé en période caniculaire. - ... Vous êtes quelqu’un de secret, de mystérieux, qu’on a du mal à connaître. Ou bien on ne voit que l’aspect agressif du Scorpion ou bien seulement le côté rêveur et idéaliste de votre signe solaire. Vous avez une grande imagination, de l’intuition, du charme et un très fort magnétisme personnel. Vous semblez, également, posséder un certain goût de la manipulation secrète qui peut vous donner prestige et influence. Vous êtes, à la fois émotif et terre-à-terre… J. ne regrettait décidément pas d’être venu. Là, jusqu’ici, rien à dire, il en recevait pour son argent. - Je vois aussi une exagération dans les plaisirs. Vous êtes un passionné et un sensuel bien disposé à rechercher la vie facile et mondaine. La gourmandise, la bonne chère, vous prédisposent, du reste, à l’obésité... Là aussi, Macha Belinda tapait juste. Il venait d’ailleurs de prendre dix kilos en à peine six mois. - Vos sentiments ne manquent pas de sincérité, de diplomatie, ni de sensibilité ; vos élans du cœur sont généreux, affectueux, mais varient selon l’ambiance dans laquelle vous évoluez. Car l’Amour est susceptible de vous émoustiller, de vous faire rêver. Il peut également être source d’épreuves... Je vous en dirai plus dans un moment à ce sujet… Votre volonté étant faible dans le domaine affectif, vous n’opposerez que très peu de résistance aux tentations et sollicitations de certaines personnes, lesquelles sauront, habilement, se jouer de vos faiblesses… … … Je vois aussi une possibilité d’être trompé en amour et, malgré cela, vous saurez difficilement vous détacher de certaines liaisons fatales… … … D’autre part, vous avez une nette tendance à vous laisser entraîner et influencer par le mirage du bonheur illusoire, pouvant conduire à des relations chimériques. D’où il ressort une vite intime compliquée, embrouillée, comportant des liaisons irrégulières, des unions libres ou clandestines... Les liens seront noués et rompus brusquement… … … Vous devrez faire beaucoup de concessions afin d’éviter la séparation ou le divorce, d’autant plus que vous avez le respect de la parole donnée... Vos amitiés se rencontrent dans le cercle de vos activités, parmi des artistes et des intellectuels. Elles seront durables, parfois, jusqu'à la fin de votre vie… … ... Votre réussite sociale et professionnelle dépend, en grande partie, de votre persévérance et de vos efforts personnels. Vous êtes quelqu’un qui cherchez à vous mettre en évidence avec une tendance à vouloir vous élever par rapport à votre milieu soit pour conquérir votre indépendance, soit pour obtenir un pouvoir et dominer votre entourage... Il y a attrait vers une carrière représentative brillante, mettant en lumière, le théâtre, la musique, le chant ou touchant aux arts et lettres. Oui, je vous perçois bien écrire des poèmes, des contes... Surtout des contes !... De même qu’apparaît la possibilité d’une dépendance financière à l’égard d’une clientèle, type du commerçant (librairie ?)... … … Je vois aussi une possibilité de succès financier à l’étranger, soit par des contrats concernant les susdites activités, soit par un mariage avec une personne étrangère... J. était pantois, désarçonné bien qu’encore malgré tout quelque peu dubitatif. - Voilà, reprit Macha Belinda, pour revenir à ce que je vous disais tout-à-l’heure, il semble qu’un jour - mais peut-être est-ce déjà fait ? - vous allez rencontrer une fille de complexion plutôt vénusienne (la Lune en taureau, signe régi par Vénus, dans le septième secteur, secteur du mariage, du conjoint et des contrats...) et ça risque de mal finir... Je vous vois aussi faire du mal à un enfant... votre enfant... - Du mal à mon enfant ?... demanda J. interloqué. - Ne prenez pas tout ce que je dis au pied de la lettre ! Je ne fais qu’essayer de décrypter les choses suivant les aspects des planètes entre elles et leurs positions dans les différents secteurs... Mon but est de vous mettre en garde contre les éventuelles tendances négatives que je pressens dans votre thème. Si l’astrologie ne servait même qu’à anticiper les fâcheux avatars de l’existence, elle ne s’en révélerait pas moins utile, n’est-ce pas ?... Aussi, je vous en prie, ne prenez pas mal ce que je vais encore vous dire, puisqu’il vaut mieux prévenir que guérir, mais il n’est pas exclu que vous fassiez, un jour, un séjour en prison ou dans un hôpital psychiatrique... Un monastère ou un lieu fermé propice à la méditation… Bref, que vous vous retrouviez de quelque façon que ce soit, à l’ombre ou en exil, à moins que vous n’ayez des problèmes à la suite de procès pour différents litiges et dettes de jeu ?... J. ravala sa salive. - Et la Lune Noire ?..., demanda-t-il, on m’a un jour parlé de la Lune noire... - La Lune Noire, ce point fictif sur la trajectoire orbitale de la lune autour de la terre, chez vous se situe en Bélier, dans le cinquième secteur. La maison d’ordinaire associée au Lion, qui englobe le monde des créations, des œuvres, des amours, mais également des jeux et des enfants... - Que représente la Lune Noire ? interrogea J, visiblement de plus en plus intéressé. - La Lune Noire ou Lilith, la femme du Démon. Un nom qui a fait trembler des générations de prêtres et de rabbins. Pour la Bible, Lilith est la femme de Satan, responsable de toutes les fautes féminines, de toutes les tentations et autres aberrations sexuelles. Selon le Zohar (commentaire rabbinique des textes sacrés), Eve ne serait donc pas la première femme d’Adam ! Lorsque Dieu créa le premier homme, Adam en l’occurrence, il le fit parfait, androgyne ; autrement dit mâle et femelle. Une femme nommée Lilith cohabitait réellement en son corps. Mais comme cet androgynat était improductif, Adam se retourna contre Dieu. Celui-ci scinda alors le corps du premier homme en deux parties, appela cette nouvelle moitié Lilith et la donna pour épouse à Adam. Cependant Lilith refusa. Elle ne souffrait pas lui être offerte. Elle s’offusqua à l’idée de lui être inégale, inférieure... Une féministe avant la lettre, quoi… Alors elle s’enfuit et plongea dans les bras de... Satan ! Dieu se résigna. Il prit une côte d’Adam et créa Eve, femme soumise, consentante, en parfaite position subalterne devant l’homme. Voici pour la légende... En gros, la révolte, l’insoumission, la volonté de faire déflagrer les préjugés sont l’apanage de Lilith. Dans un thème astral, si la Lune met en exergue notre côté féminin, sensible, douillet, rêveur, maternel (la Lune, c’est Eve), en revanche, la Lune Noire, elle, nous pousse à la transgression, à la désobéissance, à la séparation... Elle met à peu près neuf ans pour accomplir le tour complet du zodiaque. A chaque passage dans notre signe, elle provoque un sentiment d’hyper-conscience. Tout nous semble, d’un coup, limpide comme du cristal de roche. Toute notre réalité affective, professionnelle ou familiale est passée au crible de notre lucidité. La lumière que projette la Lune Noire est tellement nette, voire « pure », qu’elle en devient cruelle. D’un coup, toutes les absurdités, errances, carences et autres erreurs nous apparaissent au grand jour. Et l’on se sent terriblement seul… Ainsi convient-il de prendre impérativement une décision. Décision bien entendu lourde de conséquences car il est ici question de rupture, de remise en cause, de changement radical... Il s’agit de couper net avec quelque chose, quelqu’un et même, une partie de soi-même... Mais le rôle de la Lune Noire est positif. Si on a la force de prendre cette décision, on accédera à un nouveau mode de vie, à une personnalité plus riche, plus libre. Il faut accepter cette déchirure pour évoluer humainement, recomposer ses forces, regagner confiance en soi et parvenir à l’autonomie. Comme pour Lilith, la quête de notre liberté est à ce prix…
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J. paya l’astrologue sans mot dire ; sa mine était pâle. Il se demandait s’il avait finalement bien fait de franchir le pas et de consulter cette voyante. L’idée d’un mécanisme inéluctable, mis en place arbitrairement, qui contribuerait à agir sur les émotions et, à fortiori, les actes de l’individu, gênait quelque peu son côté terre-à-terre et bourgeois. - Ne vous tracassez pas, lui dit encore la sibylle, espérant ainsi le rassurer, l’astrologie n’est ni synonyme de fatalité, ni de drame, ni de destin inexorable. Non, par contre, l’astrologie peut aider à vous rendre indépendant, autonome, libre de connaître les limites de votre liberté, de composer avec vos contradictions, d’accepter les différences, être à l’écoute des autres, bref, de communiquer ! C’est un outil permettant de sonder vos tendances cachées, vos richesses voilées, qui peut servir à cultiver votre terre intérieure, observer les anciennes moissons pour mieux préparer la nouvelle. Car, en définitive, le seul moyen de maîtriser la destinée est de se conquérir soi-même. N’avons-nous pas en chacun de nous toutes les semences du bien et du mal ?... ajouta-t-elle avant de lui serrer la main. J. sembla un peu plus rassuré. - Et puis, dit-elle encore avec un large sourire et un clin d’œil en sus, si vous faites réellement de la prison, un jour - qui peut savoir ? - utilisez votre temps libre de manière constructrice : écrivez ! Ecrivez … Ecrivez des contes, par exemple... Elle lui fit encore un petit signe puis la porte se ferma.
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EPILOGUE
Les années passèrent. Un beau jour, J. rencontra une jolie blonde à tendance vénusienne bien marquée dont il tomba éperdument amoureux. Elle était née sous le signe du Cancer, mais présentait la planète Vénus en position dominante dans son thème astral. De plus, elle était étrangère, vu qu’il possédait la nationalité belge et elle, la française. Sans tarder, il l’avait épousée. Durant trois bonnes années, tel un talisman, le bonheur sublimait leur entente tandis que l’Amour réchauffait de ses puissants rayons fauves leurs entrailles. Enfin, au fil du temps, les choses évoluèrent à rebrousse-poil. Pour différents prétextes et raisons nébuleuses, J. s’absentait de plus en plus souvent. Faisant valoir un regain de travail, il semblait bel et bien prendre ses distances. Quant à Alice (tel était le nom de sa pulpeuse compagne), elle devint maussade, acariâtre même. Elle perdait du poids, son teint pâlissait et ses forces déclinaient chaque jour plus. La mouise conjugale s’installait à coup sûr. Lorsque J. se montrait, de manière quasi inévitable, la bagarre commençait. De plus en plus souvent, il lui arrivait de rentrer saoul comme un Lieutenant de réserve en rappel, ce qui, bien sûr, n’arrangeait rien. Alice, naguère si placide, avenante et candide, était méconnaissable. Pareille à une furie, elle cassait la vaisselle, marmonnait des injures et des imprécations dans un torrent de menaces inconsidérées. Inexorablement Alice se changeait en mégère. Un beau matin, J. trouva sa valise bouclée sur le seuil de la porte. C’était un jour de février ; le sol parisien était recouvert d’une fine pellicule de givre et le monde citadin semblait tourner au ralenti. J. avait haussé les épaules, empoigné promptement sa valise et poussé la porte de la demeure conjugale sans tintouin. - Ca s’arrangera sûrement... pensa-t-il. Mais rien ne s’arrangea, au contraire. Bien vite, Alice se consola dans les bras d’un autre homme. Alice et J. s’étaient bien revus l’espace d’un jour et une nuit (qu’ils avaient passée ensemble), au lendemain de leur rupture, mais il n’y avait eu aucune suite. Souvent, J. avait pensé à Alice, à leur bonheur illusoire. Hanté par la nostalgie, il avait souvent versé des larmes en resongeant à sa candeur première et à tous ces bons moments qui ne manquaient jamais d’émailler ses souvenirs, mais aussi, aviver, momentanément, la tristesse et les regrets. Même si à chaque fois, l’amour-propre revenant à la charge et l’alcool aidant, il ne pouvait s’empêcher de finalement lui en vouloir pour la manière quelque peu cavalière dont elle l’avait chassé. Foutu dehors ! Le jour où J. apprit par la bande qu’Alice avait déménagé et filait le parfait amour avec un nouveau compagnon, et ce, un mois à peine après leur séparation, il devint comme fou. D’un coup, il négligea son turbin de publiciste. Dans le dessein avoué de retrouver les nouveaux tourtereaux et les empêcher de lui nuire plus longtemps, il se mit à arpenter le pavé de la ville jour et nuit. Cela dura des mois. Et ce qui devait arriver arriva. Un soir où, comme à son habitude quelque peu éméché, J. titubait le long de la rue Surcouf, à deux pas de la l’Esplanade des Invalides et de la Tour Maubourg, il crut reconnaître Alice. Une jambe à demi au dehors, elle semblait éprouver beaucoup de difficultés à s’extirper d’une voiture blanche. Son compagnon termina sa manœuvre avant de lui venir en aide. Il était grand, brun et avoisinait la quarantaine. Sans bruit, J. s’était rapproché. Il n’y avait plus de doutes, il s’agissait bien d’Alice... Et si celle-ci éprouvait autant de mal à s’extraire du véhicule, c’était ni plus ni moins parce qu’elle arborait fièrement le ventre bombé d’une future parturiente. Alice était enceinte d’au moins sept mois. Le sang de J. ne fit qu’un tour. D’une fois, il avait dessoûlé. Machinalement, sa dextre plongea dans les profondeurs de sa poche pour rentrer en contact avec l’engin de métal froid. Sans réfléchir, il le serra et, dans un geste ellipsoïdal, le sortit à la barbe de la nuit. Six coups de feu furent renvoyés par l’écho nocturne, puis la vision de J. se brouilla. Tout comme son âme, ses jambes l’abandonnaient, sa tête pesait la tonne. Il vacilla sur ses quilles et chuta. A quelques mètres de là, deux cadavres trois-quarts gisaient sur la chaussée, unis dans l’au-delà par un sang de même couleur qui se répandait abondamment le long des pavés.
***
Après quelques mois passés à la prison centrale « Les Grands Frênes », son état mental le nécessitant (on lui avait confirmé qu’outre avoir refroidi son ancienne épouse et le nouveau concubin de celle-ci, il avait également supprimé sa future progéniture : une lettre lui étant destinée mais non envoyée l’attestait bel et bien...) J. fut transféré à l’hôpital psychiatrique Saint-Zozime de la rue Cabanis. Il y resta un bon nombre d’années. Là, lorsque sa santé le lui permettait, il s’appliquait à la rédaction de poèmes, de nouvelles, mais surtout de contes dont le titre générique envisagé, chatouillait particulièrement sa fierté. - LES CONTES DE LA LUNE NOIRE !... Voilà un bon titre !... avait-il coutume de répéter aux docteurs Wallenberg et Vierzon, ainsi qu’aux infirmiers, condescendants et lassés à la fois.
--------------------------- L'esprit de la liberté réclame la liberté de l'esprit
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Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mer 30 Jan 2019 - 17:38
J'ai ma négation qui a sauté, comme je disias ce n'est pas Nawack du tout. J'avais entraperçu lors de petites visites forumiques qu'il m'arrivait de faire parfois le soir, au fond des bois.
C'est couillu, et je dois dire que j'aime ça.
J'aurais tendance à dire : " Qu'il faut écrire sa Légende personnel "
La légende n'est là que pour enrober, donner vie, dépersonnalisé pour oser peut-être. C'est libérateur dans touts les cas.
En ce sens, il n'y pas de contenu plus beau, meilleurs qu'un autre, c'est la paquet cadeau qui fait tout.
Le thème peut-être une excellent boussole dans ce travail, je suis de cette avis.
Tiens d'ailleurs ce qui me fait dire que notre Navane est encore plus couillu Y a pas d'emballage visible, c'est brut comme un diamant.
Peut-être que j'y arriverai un jour, bravo à vous.
PS Là ça te faire chier, mais en fait je pensais à ça pour l'aboutissement :
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Jeu 31 Jan 2019 - 8:19
Merci Mû pour toutes ces précisions
J'avais d'ailleurs totalement oublié avoir posté cette nouvelle qui date d'au moins... 25 ans...
Oui se mettre à nu ou/et avec des lunettes solaires, histoire de tout de même montrer tout ce qu'on veut cacher. Pudeur oblige.
cheliel
Sujet: Re: Contes, bluettes, nawak... Mer 3 Juin 2020 - 12:58
Le décompte de la belle Discussion.
Sans autre fin que celle de la vie, il était une fois un garçon et une fille. Ils vivaient dans le même village depuis toujours et depuis toujours, un lien puissant les reliait. Ils n’avaient pas les mêmes parents, et pourtant, tout les poussait à un sentiment fraternel qui avait fait d’eux des amis dans le sens le plus libre qui soit. Ils se montraient leurs défauts, se racontaient leurs vies, se souciaient l’un de l’autre, de leurs ombres à leurs lumineuses envies.
Ils apprenaient ensemble, se remettaient en question ou se réconfortaient selon les humeurs que le temps faisait murir en eux. Ils s’aimaient comme des enfants qui reconnaissent en l’autre, leur propre étincelle de vie ; et si les rancœurs finissaient par assombrir les fruits de leur complicité, ils savaient se défaire d’orgueil pour continuer d’apprécier l’autre dans les bontés qu’ils s’inspiraient mutuellement.
Et ils parlaient, ils palabraient beaucoup, s’inventant des vies communes et se préparant à affronter la réalité sans trop savoir comment en projeter les imprévisibles dérives. Depuis le premier jour de leur rencontre, ils se racontaient des histoires, ils jouaient et partageaient leurs imaginations, leurs expériences, leurs doutes et leurs raisons. Depuis le premier jour, ils avaient décidé de se connaître, se reconnaître, se protéger d’eux-mêmes grâce à l’autre.
Ils grandirent, s’apprécièrent, s’en voulurent, continuèrent de se nourrir des saveurs de la vie et d’en partager les impressions similaires ou différentes, des pensées intimes à leurs reflets intimidants. D’excès en tempérances, de prudences en courages, ils s’apprirent avec, pour et en l’autre, sans jamais cependant, s’avouer dans la volupté.
Ils se disaient tout, s’exprimaient sans barrières, sans tabous. Ils se découvraient en physique, en sensations, en mental, en esprit et en âme, comme un tout. Avaient-ils besoins de se comprendre dans l’éphémère érotisme du couple, alors qu’ils formaient déjà une paire, un duo souple ?
D’enfants, ils devinrent adolescents qui se chargèrent à leurs tours de résolutions d’adultes enfantant. Pourtant, cela n’étiola en rien l’essence de leur lien. Ils s’aidèrent, affrontèrent des épreuves. Ils réfléchirent ensemble sur le sens de leurs vies respectives, l’essence de leur relation, les sens de leurs questions. Imagination, créativité, dilemmes, théories... déduction, réactivité, théorèmes, analogie... transmissions, psyché, phénomènes, philosophie.
Tout y passait et tout revenaient, s’amoncelant comme un emblème de maturité. Tout se reliait en une forme d’harmonie qui continuait de tisser ses mélodies à travers leurs vies. Ils vécurent leurs joies et leurs tristesses, en partagèrent les bonheurs ou les fardeaux. Ils continuèrent tout en mots, de se raconter à l’autre, les poids de leurs ivresses, leurs bonheurs et leurs maux.
Ils s’accompagnèrent ainsi. Une vie entière pour disserter du monde et s’apprendre dans la vision de l’autre. Leur discussion avait commencé le premier jour où ils s’étaient rencontrés et elle avait finie le jour où ni l’un ni l’autre ne purent plus évoquer leurs secrets, ensevelis avec eux dans les mystères du temps.
Chacun son tour pour un amour en fin.
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Contes, bluettes, nawak...
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