Jean-Louis Trintignant, âgé de 86 ans, a révélé dans un
entretien au magazine Première
(daté de septembre)
qu’il souffrait d’un cancer.
« Avant j’avais peur du cancer.
Plus maintenant, j’en
ai un ! », confie avec
humour le comédien installé
dans le Gard, près d’Uzès.
Jean-Louis Trintignant est à
l’affiche du dernier film du
réalisateur autrichien
Michael Haneke, Happy End
qui l’avait déjà dirigé dans
Amour au côté d’Emmanuelle
Riva (disparue en janvier
dernier). L’acteur s’était
d’ailleurs rendu au Festival
de Cannes lors de la présentation
de Happy End.
« Quand je signe des autographes
- comme je ne vois
plus grand-chose, c’est difficile
mais bon - je signe
Jean-Louis Trintignant et
je précise en dessous : à la
fin de sa vie », plaisante-t-il,
sans donner plus de précisions
sur sa maladie.
Poètes libertaires
Au festival de Cannes, où
Happy End était en compé-
tition, il avait expliqué vouloir
reprendre en décembre
au théâtre Antoine à Paris
puis l’an prochain aux Célestins
à Lyon le spectacle donné
au printemps à la salle
Pleyel à Paris avec l’accordéoniste
Daniel Mille et un
quatuor à cordes.
« Je devrais m’arrêter, mais
je ne veux pas. Les
moments les plus heureux
de ma vie, c’est quand je
travaille, quand je fais du
théâtre », confiait-il. Ces dernières
années sur les planches,
Jean-Louis Trintignant
s’est principalement consacré
à lire des textes de poè-
tes libertaires lui tenant à
cœur : Robert Desnos, Boris
Vian, Jacques Prévert.
L’acteur a toujours mené en
parallèle sa carrière au ciné-
ma et au théâtre. Il a joué
aux côtés de Brigitte Bardot,
dans Et Dieu créa la femme,
de Roger Vadim, ou encore
d’Anouk Aimée dans Un
homme et une femme de
Claude Lelouch et a fait plus
de 120 films. Il a obtenu le
prix d’interprétation à Cannes
pour Z en 1969 et un
César du meilleur acteur
pour Amour en 2013.
À la fin des années 1990, il
avait commencé des récitals
poétiques avec sa fille Marie,
morte en 2003 des coups
portés par son compagnon
Bertrand Cantat.
« J’aurais pu arrêter ma vie
à ce moment-là », avait-il dit.
Mais, poussé par ses proches,
il est remonté sur
scène, trouvant une « thérapie
» dans le théâtre et la
poésie.