Retiens la nuit!



RECUEILLEMENT

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

CB

tous ces poèmes, j'adore!

Voici l'un de mes poèmes préférés de Baudelaire... sur la Nuit justement...

"Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !"


... comme avec la mélancolie qui naît au crépuscule ou après un câlin langoureux... une mélancolie post-partoum en quel sorte! (avec un -m)


en bonne gémeaux j'adore jouer...
et quel courage faut-il pour être artiste! j'admire ce courage là par ces temps si durs (sans confiture... la rime était facile)

merci à tous et à toutes en tout cas pour jouer le jeu...

Merci Ile au Trésor pour le poème d'Eluard.

Eluard, comme Beaudelaire, avaient le NN en poisson...Chez les deux, Neptune est bien valorisé.
Chez Alfred de Musset aussi : Neptune angulaire au MC.
Chez Prévert : Neptune en 10 carré Vénus poisson.
Chez Aragon : Neptune angulaire, carré mercure.

Et un de mes préférés : Gérard de Nerval : Neptune ascendant (oppo Soleil).

El Desdichado

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phoebus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

Et dans 4 jours, nous fêterons le 216ème anniversaire de la naissance du plus poisson de tous les poètes français !

TN Victor Hugo :


Encore NN en poisson (comme toi Ile au Trésor !).

Lilith, ton dernier poème sur Nerval m'évoque aussi Mallarmé... que j'avais étudié en même temps il y a bien longtemps (le temps d'une génération! lol :-) ) lors d'un thème: l'hermétisme...

Voici mon poème préféré de Mallarmé:

"La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles.
— C'était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S'enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d'un Rêve au coeur qui l'a cueilli.
J'errais donc, l'oeil rivé sur le pavé vieilli
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m'es en riant apparue
Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées."

La poésie composée par Maldoror m'a aussi évoqué ce poème... je ne sais plus pourquoi...

Très beau poème, je connais mal Mallarmé... Et je vois qu'il a aussi un bel amas en poisson !

hi hi hi ...je suis allée voir votre thème, poètes du forum....vous avez tousss du monde dans votre XII natale (avec souvent neptune).....et le quatuor actuel des poissons vous......inspire........

Violette a écrit:

hi hi hi ...je suis allée voir votre thème, poètes du forum....vous avez tousss du monde dans votre XII natale (avec souvent neptune).....et le quatuor actuel des poissons vous......inspire........

Et oui, je me suis faite la même réflexion !

Pastis Duval

C'est un trou de mémoire où coule le passé
Accrochant follement les souvenirs en haillons
D'argent, où le soleil au fond du verre versé
Luit; impression fugace transformée en rayons

Propice à faire danser une jolie femme nue
Et aboyer la vie en des nuances de bleu
Même si les SDF s'évaporent dans la rue
Dans ce monde imbuvable où l'injustice pleut

Les pieds un peu glacés mais le coeur aux glaïeuls
Pour fleurir les tombes des parias bien seuls
Des damnés de la terre et tous les lamentins

Qui cherchant la chaleur, ont récolté le froid
Les parfums d'outre-tombe ou provoqué l'effroi
Je te bois aujourd'hui, cataplasme à demain.

J'aime bien la pluie
Ses oraisons
Ses panoplies
Et sa chanson

Quand elle zèbre
Vieux canasson
L'pavé funèbre
Avec passion

J'aime quand la pluie
Lance ses couteaux
Aux toits de suie
Nous, bien au chaud

Quand elle délave
Tous nos ennuis
Par sa p'tite lave
Musique de nuit

Quand dans mes bras
Tu t'réfugies
Que ton coeur bat
Belle, alanguie

J'aime bien la pluie
Son atmosphère
Propice aux filles
Et leurs mystères



TE SOUVIENS-TU

Te souviens-tu, là haut, tout au chaud, en ma turne
La chair mordait la nuit par les vents acérés
La voix aigüe de Plant irriguait tes lagunes
Sous les coups de l'archet, à demi chavirée

Tu montais l'escalier, le "stairway to heaven"
Vers ce pays humide où règne la voix lactée
Et puis moi j'éructais une sorte d'ultime "amen!"
Au Golgotha transi, telle une mouche épinglée

Laminé au phosphore par cette purple baise
Relèguant aux annales tous les Péloponèses
Ta fleur déjà cueillie repoussait en saison
Et me fouettait les sangs autant que la raison

-Quant à ton corps, maintenant, mes bras connaissent-
Il renaît en ma tête l'espace d'un frisson
Quand Kashmir ventile son opium en chanson
C'est plus qu'un souvenir, c'est une vie que je laisse.


PRINTEMPS

L’amour est un bouquet de violences
Elixir d’une joie soumise aux turbulences
Quand l’œillet qui rougeoie sous l’œil ensanglanté
Oublie dans sa pénombre tous les coïts passés

Les fièvres insoumises et les mauves rivages
Le coeur bavant la poupe et déclinant les âges
Dans l’effroyable moiteur des anales ferveurs
Souvenirs disparates où éclosent des fleurs

Humides encore Ô jalouses secousses
L'assassin transi bien tapi dans la mousse
Regrette le mari qu'il n'est plus, Belzébuth
Lui a tendu les cornes pour qu'advienne ce rut

Dans l'immorale moiteur des jardins sans pudeur
Souvenirs disparates où flétrissent des fleurs
Et parfois des serpents à l’ignoble sentence
Ou encore des vautours plein de verte semence

Aurore

Je ne sais de toi
Que la douceur
de tes humeurs songeuses

Quand tu souris
Le soleil se lève
et mes soupirs s'achèvent.


Premier amour

Mes appels
Tes silences
Mes rêves
Tes absences
Ma douleur
Tes inconstances

Mes manques
Ta patience
Mon désespoir
Ta présence
Toute ma folie
Ton exigence

Ta douceur qui me hante
Ma violence
Ta confiance que j'effleure
Ma souffrance
Ta secrète tendresse
Ma dépendance.



Les courbes de ton corps
Se mêlent au secret de mes nuits
Que je me courbe ou que je crie
Jamais je ne me lasse
Dans la profondeur de la nuit
de ta tendre et sensuelle bonté
de nos corps amoureusement enlacés.

Petite contribution...


Mais Sa tête, Sa tête !

Mais Sa tête, Sa tête !
Folle, unique tempête
D'injustice indignée,
De mensonge en furie,
Visions de tuerie
Et de vengeance ignée ;

Puis exquise bonace,
Du soleil plein l'espace,
Colombe sur l'abîme,
Toute bonne pensée
Caressée et bercée
Pour un réveil sublime.

Force de la nature
Magnifiquement dure
Et si douce, Sa tête,
Adoré phénomène
Ô de ma Philomène
La tête, seule fête !

Et voyez qu'elle est belle
Cette tête rebelle
À la littérature
Comme à l'art de la brosse
Et du ciseau féroce,
Voyez, race future !

Car je veux dire aux Ages
Ce plus cher des visages,
Cheveux noirs comme l'ombre
Où passerait une onde
Pure, froide, profonde,
Sous un ciel bas et sombre,

Petit front d'Immortelle
Plissé dans la querelle,
Nez mignard qu'ironise
Un bout clair qui s'envole,
Bouche d'où Sa parole
Part, précise et concise

Mais sorcière sans cesse,
Qui blesse et qui caresse
Mon âme obéissante,
Soumise, adulatrice,
Ô voix dominatrice,
Ô voix toute-puissante !...

Et ô sur cette bouche
Plus âpre que farouche,
Plus farouche que tendre,
Plus tendre qu'ordinaire,
Prince au fond débonnaire,
Le Baiser semble attendre,

Et tout cela qu'éclaire
Le regard circulaire
De deux beaux yeux de braise,
Bruns avec de la flamme,
Sournois avec de l'âme
Et du coeur, n'en déplaise

À nos jaloux, ma reine,
Ma noble souveraine
Qui me tiens dans tes geôles,
Ô tête belle et bonne
Et mauvaise - et couronne
Du trône, tes Épaules.

Paul Verlaine

Il bacio


Baiser! rose trémière au jardin des caresses!
Vif accompagnement sur le clavier des dents
Des doux refrains qu'Amour chante en les coeurs ardents
Avec sa voix d'archange aux langueurs charmeresses!

Sonore et gracieux Baiser, divin Baiser!
Volupté nonpareille, ivresse inénarrable!
Salut! l'homme, penché sur ta coupe adorable,
S'y grise d'un bonheur qu'il ne sait épuiser.

Comme le vin du Rhin et comme la musique,
Tu consoles et tu berces, et le chagrin
Expire avec la moue en ton pli purpurin...
Qu'un plus grand, Goethe ou Will, te dresse un vers classique:

Moi, je ne puis, chétif trouvère de Paris,
T'offrir que ce bouquet de strophes enfantines:
Sois bénin, et pour prix, sur les lèvres mutines
D'une que je connais, Baiser, descends, et ris.

Paul Verlaine

Pauvre Lélian!

Il aurait eu 51 ans voici trois jours

Emission France Culture : Tous fous les poètes ?

https://www.franceculture.fr/emissions/poesie-et-ainsi-de-suite/tous-fous-tous-poetes?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook

Deux invités, et une certaine idée du délire, de la folie et de ce que la littérature peut bien y faire et peut bien leur devoir. Mary Dorsan répare patient et soignant par la littérature, le philosophe e tAlain Jugnon rêve un septième chant de Maldoror pour une philosophie pensée par la poésie.

Alain Jugnon écrivain dirige Les Cahiers Artaud et la revue Contre Attaques. On lui doit notamment la co-direction avec Dorian Astor du Pourquoi nous sommes nietzschéens paru aux Impressions Nouvelles, un non moins récent Artaud In Amerika qui rêvait la Dame de Shangai d’Orson Welles repensée par le poète. Rêve toujours, avec ce Folie & Poesie selon Deleuze et Guattari, qui paraît aux nouvelles éditions Lignes. Un essai sur la révolution le désir et l’écriture. Questions : Qu’est ce qu’écrire quand on lit ? Qu’est ce que lire pour écrire? Pourquoi la philosophie a-t-elle besoin du chant ? Un essai critique, entre exercice d'admiration pour les lecteurs que furent Deleuze et Guattari et urgence poétique donc politique. Au programme : penser et écrire aujourd'hui un chant de plus aux six chants de Maldoror de Lautréamont.

Ah oui, les chants de Maldoror... Un de mes trois livres de chevet (à siroter une vie) avec les "fleurs du mal" et "Ainsi parlait Zarathoustra"...

Après avoir lu ça et même des bribes, un poil de Voltaire, Desproges et Celine, on ne pense plus pareil... tout à fait...

Waw!

Bonjour

Je trouve votre sujet très intéressant car moi même je possède une planète en maison XII ... en

Après quelques recherches sur le net, je me suis rendu compte que la maison XII était mal vue, du moins pas assez expliquée..

Je me suis remise en questions pas mal de fois sur mon comportement, et je pense que c'est ce qui me trouble, certains m'ont dit qu'il "affaiblissait" le lion et le rendait moins brillant, pourtant je vois la un côté créatif que j'ai toujours eu depuis gamine ..

Enfin voilà, j'arrive comme un cheveux sur la soupe mais j'aimerais en apprendre plus sur ce mars à la fois brillant et mystérieux qui est bien présent dans ma vie..

Bonne journée

millesetoiles, Comment vis-tu avec ce que tu as lu dans divers articles du net et ce que tu vis présentement avec mars/lion en maison XII ? ....
Pour moi, rien de mystérieux, simplement, cela me semble une grande réserve d'énergie.....insoupçonnée (ou insoupçonnable) ? notamment concernant de la créativité hors des sentiers battus ?....

Bonjour Violette,

Cette position de mars est très complexe mais je pense qu'il n'y a pas que du mauvais dans cette grande maison XII où se développe notre spiritualité.

Le soucis c'est d'accorder la planète qui est vive et débordante avec cette maison XII. Encore plus dans un signe de feu.. Où le lion a besoin de reconnaissance et aussi de briller à travers

Ayant mars près du soleil en Vierge ça me donne un côté très mystérieux, et très réservée mais avec une présence imposante physiquement (très grande et en chair )

C'est aussi une grande réserve d'énergie oui, insoupçonnée peut être..

millesetoiles a écrit:

Bonjour Violette,

Cette position de mars est très complexe mais je pense qu'il n'y a pas que du mauvais dans cette grande maison XII où se développe notre spiritualité.

.....il y a même du ...."bon"...pour cette maison XII .
Pour moi, rien de bon ni de mauvais en astrologie pour une maison, un signe, une planète....simplement des "outils" à utiliser le mieux possible et sans arrière-pensée pré-conçue...

Bonjour,

J'ai un en maison 12 en . Je tenterai de l'expliquer par des fulgurances d'ordre mystique mais delà à pouvoir l'expliquer au niveau cartésien c'est plus dur. Actuellement, peut-être la présence d'un égrégore aurique pour ceux qui connaissent un peu mais je ne suis pas maître dans ce domaine. Sinon je ne brille pas de mille feux, c'est peut-être ce qui me vaut cette originalité. A revoir cette maison 12 en analogie avec les hôpitaux ou les prisons je pense que oui, je crois qu'il y a un cheminement à faire.

Baltazar a écrit:

Bonjour,

J'ai un en maison 12 en . Je tenterai de l'expliquer par des fulgurances d'ordre mystique mais delà à pouvoir l'expliquer au niveau cartésien c'est plus dur. Actuellement, peut-être la présence d'un
égrégore aurique pour ceux qui connaissent un peu mais je ne suis pas maître dans ce domaine. Sinon je ne brille pas de mille feux, c'est peut-être ce qui me vaut cette originalité. A revoir cette maison 12 en analogie avec les hôpitaux ou les prisons je pense que oui, je crois qu'il y a un cheminement à faire.

...à chacun sa manière de briller... Il est bien évident qu'en maison XII, il ne brille pas comme le voudrait la personne....C'est une lumière intérieure, secrète, qui "brille", non visible par les autres....enfin c'est ce que la personne pense et croit ....avec sans doute la possibilité d'éclairer ...."l'Autre" (dans les épreuves ?)....

Je qualifierais plutôt celà de divine providence même si je ne suis pas un prêtre catholique.