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| Sujet: La Vierge et la Mort ... Mer 16 Sep - 15:00 | |
| Rappel du premier message :La Vierge et la Mort Pour la Vierge, comme pour le Taureau et le Capricorne que la terre rend réalistes, la mort n'est pas une source d'angoisse métaphysique. Les notions de néant, de non-être, lui sont sinon étrangères, du moins indifférentes. Au « qui suis-je ? », elle oppose le « je suis », à l'éternité le présent, à l'au-delà le « là ». Elle considère la mort comme l'échéance normale du processus d'usure qu'est la vie, et l'accepte à condition qu'elle survienne normalement. Au fond d'elle-même, la Vierge a le respect de toute forme de vie, et le sentiment que du moment que cette vie lui a été donnée ou plus exactement qu'elle l'a prise, elle lui doit, elle se doit de la gâcher le moins possible et de s'acquitter au mieux de ses responsabilités personnelles et des nécessités quotidiennes.
Elle sera donc aussi consternée par l'interruption prématurée d'une existence quelle qu'elle soit, que par une marée noire, ou l'avarie d'une récolte. Travailleuse consciencieuse, elle s'inquiétera de sa propre mort dans la mesure où celle-ci l'empêcherait de finir une tâche importante.
Mais l'idée de sa mort ne commencera à l'angoisser profondément qu'à partir du moment où, malgré sa modestie, elle se croira indispensable à certains êtres : un enfant, un malade ou même un animal. La peur de manquer, de perdre, qui est à la base du psychisme du signe, est naturellement exacerbée à partir du moment où la Vierge s'attache. Car elle s'attache d'autant plus fortement qu'elle s'attache difficilement. Elle a toujours présent à l'esprit le fait que la mort peut frapper n'importe qui à n'importe quel moment. Il est difficile de dire si son sentiment d'insécurité vient de là, ou si c'est son sentiment d'insécurité qui lui donne cette conscience.
La crainte de la mort des personnes aimées risque par conséquent de devenir une réelle source d'angoisse, au point de toujours faire envisager le pire à certains natifs du signe, dès que des faits anormaux, aussi minimes que retards ou maladies bénignes, surviennent dans la vie de celles-ci. Bien que réaliste et respectueuse de la vie, la Vierge nourrit son complexe d'infériorité par ses admirations masochistes pour des personnalités qu'elle envie. Elle peut être suicidaire dans la mesure où le décalage entre ses aspirations et ses capacités serait trop fort. Mais elle envisagera surtout le suicide du jour où elle se sentira devenir une charge inutile et gênante pour les autres.
Il s'ensuit évidemment qu'elle n'est pas d'avis de laisser vivre des bébés handicapés (ce qui reviendrait à gâcher plusieurs vies, et l'on sait son horreur du gâchis), ni de prolonger jusqu'à la dernière limite la vie des malades condamnés et qui souffrent. Elle considère la souffrance physique comme inutile et dégradante. La redoutant terriblement, elle souhaite l'éviter à tout prix pour elle-même autant que pour les autres. D'ailleurs, plus que la mort, c'est le « mourir », comme disait Montaigne, qui l'effraie. Car le « mourir », c'est la maladie ou l'accident avec la souffrance physique que cela implique. C'est l'anarchie, la souillure, la mutilation, l'horreur d'un corps qu'elle n'aura toujours accepté que pur, propre, intact, sain, pas seulement parce qu'elle veut s'en servir, mais aussi parce qu'il la dégoûte secrètement. Et c'est dans le « mourir » (un peu comme dans le « naître », mais qui s'en souvient ?) , au moment précis où elle va en être débarrassée, que ce corps va se manifester le plus, dans ce qu'il a de plus pesant, contraignant, limitant et humiliant, atteignant pour elle et pour les autres son ultime degré de répulsion.
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