Rappel du premier message :

Ha, Maldoror chéri, qu'est-ce que tu as fait... ?

Je l'ai lu très vite, trop vite, complètement saisie par ce rythme, cette phrase qui revenait lancinante, qui s'enfonçait douloureuse, et la situation qui ne se dessinait que trop bien. Le rythme. À mon sens, c'est une des grandes forces de ce texte.
Mais je l'ai aussi lu en retenant mon souffle. Tu sais, le geste désespéré censé arrêter l’inéluctable lorsque l'on est au devant d'un monde sur le point de s'effondrer... Une ligne après l'autre, une histoire qui se refait présente sur une mémoire perdue, une pierre après l'autre jusqu'à l'émotion brute tourbillonnant au-dedans et dans cette chambre d’hôpital. Je m'y suis retrouvée avec eux, avec lui, en ayant à peine le temps d'éprouver le sentiment d'être totalement démunie car cette main posée sur l'épaule, qui rattrape autant que faire se peut, elle est juste terriblement bien placée.

De belles et intenses impressions, au final, et un texte qui continue de me parcourir. Merci pour le partage


1, 2, 3, soleil,
J'ai bougé, cheliel,
Sur ce temps suspendu,
Enjouant d'avenir,
Un ciel à mûrir,

Tant de petits riens à semer sur un amour grand,

Un joli jour d'hiver à fleur d’inattendu.

Chaeclina a écrit:

Chaeclina a écrit:

Mots

Il y a des fois où ma plume décide de rester silencieuse.
Alors en pleine introspection, je parle aux Mots.
“Mes chers amis, pourquoi ne voulez-vous pas venir ?”
Rien à faire, ils restent muets et quand enfin ils daignent se montrer parce que je les contrains, ils se mélangent et se désaccordent en un fatras de dissonances infernales.

C’est là où l’écrivain perd la tête.
Son essence même qui le rejette ?
Il est empreint d’une panique et d’un désespoir si immense qu’il ne devient qu’une ombre de lui-même.
Il se force, stylo en main, face à cette terrible page blanche qui le nargue dans son incapacité à créer et à lier.
Il sermonne son esprit dans lequel les images sont floues et défilent si rapidement qu’il ne peut en faire le tri.
Il déchire et presse cette blancheur comme pour en faire un Art nouveau, comme si le froissement allait lui permettre d’en dépeindre les plus infimes détails.

Et puis, un jour, alors qu’il vagabonde les mains dans les poches muni de son regard aiguisé qui embrasse le monde, il voit.
Il voit les choses invisibles qui se pavanent devant lui, les chuchotis discrets des bruissements de la nature.
Il discerne les vibrations de la terre qui frémis sous chaque martèlement, les vagues qui déferlent et se fracassent en rugissant sur la berge.
Il palpe l’érosion que laisse le temps dans les âmes et dans la Vie afin d’en imprégner tous les détails.

Puis, pris d’un élan qui l’exalte et le transforme, il se saisit avec ardeur de son carnet aux reliures dorées.
Sa longue plume noire drague le doux papier et y dépose de sa semence sacrée,
en de lignes amères mais point éphémères.
L’énergie y vibre et rayonne tant les mots s’assemblent et s’accouplent, tant leurs messages s’abouchent et se comprennent, tant ils viennent embraser les corps et résonnent dans les consciences.
Indélébile fluide qui jamais ne s’arrête.
Qui s’écoule en nous, dans nos veines et dans nos peines.
Dans nos cœurs et dans nos mœurs.
A jamais Éternels, les Mots reviennent.

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Chaeclina

Magnifique !

Navane a écrit:

J'ai déplacé ton message poétique pour y faire suite ici, Adonis.

Adonis a écrit:

Prise au piège dans un mensonge cruel,
L’innocence coupable de crime de rêve.
Poésie onirique ?
Ou ...
Canular féerique ?
J’aime cette capacité à repousser le réel,
Des jeux d’enfant, qui ne sont que chimère.

Regardez, regardez,
Petites filles, elles l'ont fait et ris,
Sans réfléchir, dans les sous-bois,
Là où personne ne s'aventure,
Au cœur d'une trêve d'infini,

Ça vient de loin,

Regardez, regardez,
D'une nature réenchantée,
Défier le gris de la vie,
Réaliser l’illusoire,
Et remettre le monde à sa place,
Aux pieds de leurs rêves en cascade,

Ça vient de bien plus loin,

Regardez, regardez,
Imaginaires délicats taillés en forme de légitimité,
Mis à nu, sans nul artifice,
Et épinglés au revers d'une étoile amusée par l'idée,
Le destin enfantera le reste,
Au hasard de l'intemporel,

Ça vient de là, tout près,

Te regarder, laisse-moi te regarder,
La voilà qui se reflète jusque dans tes yeux,
Et constelle tes poèmes,
D'être lunaire,
D'un murmure éternel,

Ça n'attend que toi, si près,

Oui, écrire, laisse-moi t'écrire,
Qu'à travers de lumineux "peut-être",
Les certitudes deviennent terriblement clichés,
Qu'un réel dépassé par la pureté d'un songe,
Ne rend les illusions que plus criantes de vérité,

N'oublie jamais, chaque rêve laisse une trace en soi.

Comme une envie de fredonner en lisant tes quelques lignes :)

Maldoror a écrit:

" Salut

Quand j'ai revu ma mère
dans cette turne d'Hôpital
hagarde, par le plafond happée
cathédrale émaciée
me prenant pour un autre
une hydre, un romarin
me disant tendrement
elle est belle ma chambre
je lui ai pris les mains
elle est belle, ma chambre, hein
oui, maman, elle est magnifique ta chambre
la morphine, Fentanyl, te fais pas d'bile
j'ai puisé dans ses yeux
les ressacs éperdus
la lumière qui s'émousse
et fige la dentelle
le souffle qui vacille
dans un halo bancal
qui es-tu, me dit-elle
ah oui, c'est vraiment toi
je t'attendais, tu sais
mais je n'te r'connais pas
elle est belle, ma chambre, hein
ils me l'ont peinte en bleu
ne pleure pas, me dit-elle
je n'pleure pas
juste les yeux qui saignent
je n'y croyais pas trop
le monde allait tanguer
j'allais me réveiller
on n'se réveille jamais
on est perclus d'enfer
ça prend dès la naissance
et ça dure longtemps
je voyais dans l'entrée
dans la lumière bleutée
les fantômes du passé
tout c'que j'avais loupé
avec elle et sans elle
avec moi et sans ailes
un pauvre insecte aptère
un autre coléoptère
dans un coin l'araignée
du cerveau programmée
c'est gentil d'être venu
mais au fond, qui êtes vous
une main sur l'épaule
lors m'a dit: "ça suffit!"
je l'ai bien regardée
et puis je suis parti."

Sombre plume l'ami ...
Mais du talent ...

Chaeclina a écrit:

ELLE

Sa peau était d’une douceur que je ne soupçonnais pas.
Son frôlement attise mes frissons.
Je ferme les yeux pour mieux me concentrer sur cette sensation exquise.
Mon regard imprègne enfin le sien.
Noisettes aux couleurs dorées avec quelques touches de vert, je me fond dedans, les détaillant avec ardeur.
J’ai chaud.
Des effusions de chaleur animent ma colonne vertébrale, je ressens la rougeur de mes pommettes mais je ne cherche pas pour autant à les dissimuler.

Tout ce qui m’importe c’est elle.
La manière dont elle m’observe et me contemple.
La manière dont elle me parle de sa voix douce et caressante comme un baume.
La manière dont son visage s’illumine lorsqu’elle aborde un sujet qui la passionne.
Oui, elle est vivante et fougueuse.
Oui, j’aime son rire pétillant et son état d’esprit à la fois mature et enfantin.
Oui, je rêverai que ces simples contacts fuyants deviennent des ébats ardents.
Oui, je voudrais que sa voix chaleureuse se mue en des cris jouissifs.
J’assume désirer son corps nu et l’envie irrésistible de déchirer ses vêtements.
Comment ne pas aimer une telle Femme ?
J’aimerais l’honorer et la chérir, assouvir tous ses désirs.

Ne jamais la voir périr.
Car elle immortelle à mon coeur, à mon corps et à mon âme,
Parce que je peux visualiser ses lèvres pulpeuses s’appuyant dans une cadence rythmée contre les miennes,
Parce que je peux ressentir mes mains caressant ses cheveux courts et rebelles en lui ôtant ses sous-vêtements,
Parce que je peux me délecter chaque minute et chaque seconde de son corps contre le mien.
Et même si ce n’est que d’un battement cils que j’appelle des réminiscences imaginaires,
Je l’aime.

------

Chaeclina

Très bel écrit, j'en ai des frissons

Navane


Regardez, regardez,
Petites filles, elles l'ont fait et ris,
Sans réfléchir, dans les sous-bois,
Là où personne ne s'aventure,
Au cœur d'une trêve d'infini,

Ça vient de loin,

Regardez, regardez,
D'une nature réenchantée,
Défier le gris de la vie,
Réaliser l’illusoire,
Et remettre le monde à sa place,
Aux pieds de leurs rêves en cascade,

Ça vient de bien plus loin,

Regardez, regardez,
Imaginaires délicats taillés en forme de légitimité,
Mis à nu, sans nul artifice,
Et épinglés au revers d'une étoile amusée par l'idée,
Le destin enfantera le reste,
Au hasard de l'intemporel,

Ça vient de là, tout près,

Te regarder, laisse-moi te regarder,
La voilà qui se reflète jusque dans tes yeux,
Et constelle tes poèmes,
D'être lunaire,
D'un murmure éternel,

Ça n'attend que toi, si près,

Oui, écrire, laisse-moi t'écrire,
Qu'à travers de lumineux "peut-être",
Les certitudes deviennent terriblement clichés,
Qu'un réel dépassé par la pureté d'un songe,
Ne rend les illusions que plus criantes de vérité,




Tu aurais sans pu écrire "songe d'une nuit d'été" du grand Will à ta façon.

Toute cette fiévreuse fantasmagorie.

Quand je te lis, j'imagine souvent des lutins, des sylphes, des korrigans, des elphes disséminés un peu partout, derrière les lettres, les signes et les sens (même interdits)...

C'est souvent léger et printanier mais enlevé comme le rapt rose des nymphettes au sérail...

Aérien donc et ça balance pas mal à l'écrit (pas à Paris, à moins que tu en viennes aussi...)

Lumières du Cannet,
Divan humecté et émail azuré,
Etreinte allongée.

Flottante noyade,
Saint bon air n’y pourra rien,
Sensuelle barricade.

Tous fous que tu aies pensé à eux, Maldoror, mes joyeux drilles te kissent fort
Par contre, tu as oublié ma licorne Lyra. Alors, elle fait un peu la gueule. Ambiance, je te dis pas.




Milacik et Craie,

Au vif d'un hiver écorché,
Je me gorge d'un rien,
Goutte parmi les gouttes,
Vos soleils ruisselants,
Habitent mon silence,
L'intime en lueur.

Merci pour vos partages enveloppants

Navane

Du soleil éclatant pour réchauffer ton hiver:

Superbe... Merci pour le partage et kiss soleil, Milacik

Odelette à mon ami

Aujourd'hui
Tu es parti
comme ça
sans faire de bruit
d'un coup
sans tambours
ni trompettes
toi, ce "Lion"
qui emplissait
l'espace
d'un coup
tu as quitté
la place
sans java
ni buvettes
d'un coup
tu as quitté
la farce
sans tomates
ni crevettes
t'es parti pour
l'espace
d'un coup
sans champagne
ni clairette
mais toujours
dans mon coeur
tu garderas
ta place.

Courant ivre,
Flotte étoilé,
Vallées nacrées,
Perdues escales,
Livrent l'extase.

Céline,

Quelle belle photo avec ton texte; Céline ...

Joli Merci Navane
Maldo

Un moment dans la simplicité
Toi&Moi
Juste à découvrir la nature
Toi&Moi
Alors que je t'aide à trouver l'équilibre,
Toi seul sait me maintenir dans l'équilibre .
Car je sais que c'est au travers de mes pas,
Que tu te développeras.
Un jour, ma main tu lacheras,
pour suivre ta propre voie .
Au-delà de cela, Moi je serai toujours là pour Toi