Rappel du premier message :

Les ravages,
D’un bagage,
Catholique trop lourd.

Paix à son âme.

L’être singulier

Tu ne me reconnaîtras pas lorsque je rirai comme une enfant. Tu ne me reconnaîtras pas car jamais tu ne m’aurais soupçonnée.
Je ne te reconnaîtrai pas non plus puisque je n’aurais pensé à te chercher, ni à t’attendre. T’envisager serait déjà te taire dans des vœux ineffables. Une offense à ce que tu es, tout ce que tu pourrais devenir.

Je ne te parerai pas d’étoffes cousues de fils solaires et serties de pierres de lune. Des étoffes soyeuses qu’un esprit assoiffé d’images éternelles et ivre d’étoiles aura été chercher dans les contrées les plus lointaines.
Je ne t’admirerai pas à travers le prisme distordant d’une enveloppante imagination. Je ne te figerai pas dans une esquisse étroite dessinée à l’encre de chimères voluptueuses. Je ne me perdrai pas en suivant tes pas face à un horizon dont les promesses me précipiteront dans l’errance inéluctable des amours qui s’échappent dans les vaporeux à-jamais. Je ne te courrai après pour croire que tu existes. Pour donner un sens à mon existence.
Tu n’auras pas à craindre de me perdre pour me supposer.

Je veux te découvrir, toi l’être singulier, te faire face. Je veux te rencontrer dans un regard et t’y suivre sans tourment aucun. Je ne veux pas y mourir mais m’y élever, m’y laisser tomber dans un vertige ascensionnel.
Les songes que tu habiteras dans mes nuits seront libres des relents tenaces de l’enfer. Ton âme vagabonde déracinera la peur qui me tenaille. Ma main sera une terre d’asile pour la tienne.
Je veux te parcourir à perte de mots, t’entrecroiser lorsque tu me surprendras, te connaître lorsque tu me bousculeras.
Les vestiges superflus de ce que je croyais être s’effaceront dès lors dans cette mise à nu où je t’apparaîtrai pleine et entière. Tu sauras m’affranchir à la douleur, m’initieras à moi-même parce que je ne me ferai plus défaut.
Je veux l’audace de nous apprendre par cœur afin de ne pas se retenir dans la litanie de quelques accords perdus. Se deviner demeurant une fade promesse et un affront à l’enchantement des mélodies sacrées que tu ignores. Mon âme attentive saura les débusquer dans chacun de tes murmures. Dans la cacophonie de tes silences.

Parce que toi et moi on se sera juré la main sur nos corps de ne pas se raconter d’histoires, il n’y aura pas de fables divines qui fuient vers un avenir inachevé.
Il y aura les je t’aime maintenant au cœur d’un présent magnifié, les délices facétieux des instants intarissables, les "tu m’emmerdes à la fin", les emmerdes sans fin, les secrets des vertiges vécus sous des draps où se fondera ton odeur suave à mon parfum. Je te goûterai avec une gourmandise sans cesse renouvelée lorsque tes lèvres iront à la conquête des miennes.
Dans tes effleurements, je puiserai mon souffle vital, le retrouverai quand une coulée de miel filtrera de mon corps de marbre. Tu croqueras la blancheur de mon corps à la lueur d’un désir qui nous révélera l’un à l’autre.
Nous apprécier à la faveur sensuelle de nos étreintes, tes rêves qui s’inscriront dans mon existence. En mon sein, tu trouveras un abri. Dans tes bras, je m’épanouirai.

Tu ne pourras me reconnaître… Toi tout contre moi, nous dépasser sans détour vers nos êtres véritables.


Le 28 mars 2017.

Sonnet qu'un aurevoir mes frères

D’une beauté à damner les derniers héliotropes
La morelle noire glacée peut aller se rhabiller
Son petit œil en coin envié des salopes
Juste un poil surligné par une sorte d’eye liner

Fait gonfler l’éolienne de plus d’un kamikaze
Quant à son corps svelte où la grâce d’un springbok
Vient moquer les pieds gourds d’une rimbambelle de nases
Si tu la vois un jour, tu quitteras le vlaams blok

Mais cette superbe femme, toute classique finalement
Recèle bien plus d’un tour dans son sac d’Hermes
C’est son intelligence, son plus joli vêtement

Elle gratte là où il faut comme le plus bel herpès
Je la connais très peu et pourtant la connais
Les grands fauves toujours se connaissent au fumet.

Je rattrape mon retard en lisant vos textes... Eh bien, que d'écrivains !
Navane j'admire vraiment ton talent à l'écrit, tes mots sont utilisés avec une justesse et la musicalité de chacune de tes phrases me laissent pantoise !
Je pourrais me nourrir rien qu'en lisant tes textes tellement ils sont magiques, merci pour tes partages et n'arrête jamais l'écrit vraiment ! Tu es fantastique !

Le Pommier

J’ai contemplé ces lignes maintes fois dans l’espoir de m’y perdre,
parce qu’il devient plus facile de faire évader son esprit que de subir les injustes coups de la Vie.
J’ai longtemps pensé à l’abri de ce pommier, contemplant les feuilles qui virevoltaient gaiement au gré du vent.
Croquant avidement dans les pommes juteuses et goûtues.
Une plume à la main grifouillant vaguement sur mon parchemin.
Les Mots indomptables ne se présentaient pas à moi, alors, la tête appuyée contre le tronc je me suis tue.
Le bruissement léger des branches qui se balançaient, les pépiements des oiseaux perchés…tout murmurait.
Loin des fumées délétères et sinistre de la ville, je respirais l’air printanier riche d’odeurs douces et sucrées.
Loin de la grisaille routinière, j’observais du haut de la colline, les plaines colorées.

Petite, je venais souvent m’adosser contre ce même arbre, livre à la main, je me perdais dans d’interminables histoires, en quête de vérité et d’évasion.
Je savourais cette solitude bienvenue qui me permettait un instant de fuir le fracas des casseroles et de l’odeur écoeurante du pain de la boulangerie de mes parents.
Je faisais glisser mes doigts sur l’écorce rude et solide, pour percevoir chaque fêlure et chaque défaut.
Je m’allongeais sur l’herbe fraîche et écrivais mes peines et mes chagrins, mes désirs et mes ardeurs.
Je me livrais à la Nature et m'enivrais de ce qu’elle m’apportait, c’était mon baume sacré et je l’aimais.
C’était mon modèle d’inspiration, je la dessinais, la décrivais, je m’entichais de chacune de ses créations.
Je la faisais prospérer autant que je pouvais.
Et quand la douleur s’abattait sur mon corps, j’en faisais un art.
Je me consolais en disant que les bleus qui le parsemaient étaient semblables aux couleurs des violettes que je plantais dans le jardin.
Et quand je subissais l’ivresse de mon père, je me réfugiais au creux des branches pour mieux voir les oiseaux chanter.
Je revenais souvent le cœur lourd, nostalgique des paysages dégagés des plaines, prête à subir les coups et à retenir des râles d’agonies.
Le regard bas, la mine soumise, les genoux aux sols, les jambes frêles et tremblantes face à l’ivrogne silhouette de mon paternel qui jouissait de la domination qu’il exerçait sur moi.

Mais ce jour-là, mon humeur n'était pas d’une clémence à recevoir les coups.
Une force nouvelle avait imprégné mon corps, mon regard noir s’auréola d’une profonde couleur verte, je stoppai d’une main le poing qui se dirigeait dangereusement vers mon visage.
Un craquement sinistre retentit, le bras de mon agresseur se brisa violemment.
Il tomba au sol en hurlant, ma main se saisit de sa gorge, mon regard brûlant de haine.
Un épais feuillage s’enroula autour de son cou puis de ses autres membres pour me permettre de lâcher prise.
Le géniteur se tortillait, le regard écarquillé emplit de terreur. Je ne ressentais rien.
Une indifférence profonde lorsque la Mort s’approcha avec sa faux et vint s’emparer de son âme. Je la regardais faire, car c’était ce qu’il devait se passer.
Le feuillage dense devint épineux, la chair broyée ruisselait de sang.
Je longeai le long couloir qui menait à la porte. Je la franchis sans une once d’hésitation.
Le ciel n’avait jamais été aussi illuminé par les étoiles que ce soir-là.
Elles illuminaient mon chemin en le parsemant de poussières blanches scintillantes.
Il ne fallait pas réfléchir pour connaître ma destination : le Pommier.
Mon Être tout entier se paraît d’une couleur bleutée tandis que j’ascensionnais la colline.
Un autre corps reposait sur le sol.
Il s’agissait d’une enveloppe charnelle enfantine, mince et munie d’une peau claire qui saillait tristement sur ses os. Une longue chevelure brune étendue sur l’herbe, le regard clos, elle semblait heureuse. Une odeur de pain et de pomme émanait d’elle.
La lumière lunaire l’éclairait et le balancement des feuilles semblaient lui chanter une dernière berceuse.
Son cahier d’écrit ouvert sur une dernière phrase :

“J’ai compris qu’il ne fallait jamais perdre confiance en la Vie. Car même si certaines de ses décisions semblent injustes, elle est empreinte d’une Justice profonde et impitoyable.”

18 décembre 2021
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Chaeclina

Un retour tardif sur vos envolées...

Maldoror a écrit:

Sonnet qu'un aurevoir mes frères

Il y a des plumes que je reconnaîtrais entre mille... La tienne n'y échappe pas, Maldoror. C'est généreux, dodu, j'allais dire pittoresque.
La chute est très réussie. Que cette femme ne soit pas dépourvue de finesse d'esprit la rend intéressante mais aussi et surtout cette rencontre finalement avec cet homme qui nous l'a esquissée.

cheliel a écrit:

Lutte, armé de ton cœur, l’amour préservé tout au creux de l’âme. Pour que l’affrontement à la vie soit l’effronterie de l’enfanter en chaque souffle et à toujours.

C'est joli, ça. Bien plié, un origami poétique. Deux lignes inspirées et inspirantes. D'ailleurs, toi aussi, cheliel, je reconnaîtrais ta plume entre mille.

La bienvenue à Mérielle qui fait son entrée ici... C'est marrant, tu parles de "réalité complétée" alors qu'à ce moment-là j'écrivais un texte où je revisitais la réalité augmentée. Je m'inspirais d'une scène ordinaire avec un supplément d'extra à laquelle j'ai assistée dans la rue.
Un texte qui devait s'inscrire en continuité de mes "Le temps d'un..." mais je ne suis pas allée au bout. C'pas grave.

Chaeclina a écrit:

Le Pommier

Le paradis et l'enfer, l'un dans l'autre, l'enfer et le paradis...

On se représente facilement cette nature reposante et nourrissante. Les premières lignes sentent bon la pomme gorgée de soleil. On est assis à côté de la narratrice et on se laisse cueillir par l'enfant.
La délicatesse de la plume m'a tenue attentive tout au long de la lecture. C'est tellement bien mené... J'aime ces intrications subtiles et l'émotion qui se tisse habilement sans surcharge. La sensibilité au fleuret de la narratrice est si bien dépeinte à travers son besoin d'évasion que l'empathie est naturelle. Oui, très habile... Un léger recul en lisant la phrase "je me suis tue". C'est une tournure qui est particulière à mon oreille. La fin nous y a amené dans la symbolique.

Et puis, le balancement où l'on découvre cet enfer, une innocence perdue où la nature et un carnet deviennent ses refuges, jusqu'à cette mort de l'innocence dans un cri de l'âme.
Ce qui s'est tu si longtemps, le carnet le renvoie dans une sorte de clin d’œil malicieux.

Un bémol, mais vraiment tout petit, j'ai trouvé l'empoignade peu crédible même si "une force nouvelle avait imprégné tout le corps" de la narratrice. Y'a renversement de la domination, mais il est, je crois, si désiré que cette puissance physique devient peu plausible.
Il faut vraiment y aller pour briser un bras ou les doigts d'une main qui se dirige violemment vers soi. Or, elle chope la main, puis un craquement et le bras se casse. Ça va un peu trop vite. Il manque quelque chose pour que ça reste plausible, une torsion ou une clé de bras (au niveau du coude). Yep, on dirait pas, je castagne. Là, elle contrerait le coup et, bimbam, par terre en deux-deux. Enfin, c'est du détail.

Un texte poétique, riche et qui laisse pensif. Ça s'infuse doucement. Il y a une délicatesse de forme entourant et soutenant une gravité de fond qui amène à espérer que ce n'est là qu'un mauvais rêve, alors même que ce n'est qu'une fiction.
Un texte qui soulève d'importantes questions sur la maltraitance, la souffrance, la solitude, la sublimation par l'art, la vengeance.
Difficile de rester en retrait de ce qu'elle a vécu et comment elle l'a vécu. Difficile dès lors de ne pas comprendre le dénouement final avec en parallèle une impression d'immense gâchis.

Une des perles de ton texte :

"Et quand la douleur s’abattait sur mon corps, j’en faisais un art."


Kisses poétiques vers vous

Merci de tout coeur Navane pour ton analyse et d'avoir pris le temps de lire

J'admet en le relisant qu'en effet je devrais travailler d'avantage les éléments par rapport à la "bagarre" cependant j'avais peur d'utiliser les mots, que ça fasse trop...
Je ne voulais pas non plus que l'homme, son père, ne la touche ne serait-ce qu'une fois, je voulais lui donner le pouvoir de le détruire entièrement sans que même il ne puisse effectuer un mouvement... mais le décrire m'est encore difficile :)

J'ai mêlé à ce texte énormément de choses.
Une grande partie de moi, de mon enfant intérieure (mon enfance) et de certains désirs d'autrefois et d'aujourd'hui...

Merci sincèrement car ça fait du bien d'avoir des retours, tu es une écrivaine hors pair et j'admire vraiment tes œuvres alors sache que tes conseils m'apportent beaucoup..

Après disons que je ne réfléchis pas quand j'écris, je vois une scène dans mon esprit, un "film" qui se forme comme si c'était mon être qui me disait : "là j'ai besoin que tu écrives, j'ai besoin que ça sorte", il laisse des indices sans que même ma partie consciente s'en aperçoive et je prends conscience que c'est grâce à l'analyse des autres que je peux m'en apercevoir..

Très loin d'être une écrivaine hors-pair, je n'ai fait que lire et livrer mes impressions avec grand plaisir. Alors, de rien, Chaeclina.

Je m'étais doutée qu'il y avait une part de ton histoire dans cet écrit, que c'était une sorte d'auto-fiction qui te permettait d'expurger certaines envies.
Pour la bagarre, je comprends tout à fait l'idée d'éviter au maximum le contact physique. Mais il en faut un. Et il y en a déjà un. Il n'est pas nécessaire qu'il y ait une grande lutte pour faire mal et mettre à terre quelqu'un. Bien au contraire.
Lorsque j'étais haute comme trois pommes, on m'a inculquée que la puissance n'était rien (ou si peu) sans la technique et la justesse, tout l'enchaînement du coup. Pour l'appui des pieds, j'étais dispensée ( ) mais je devais savoir comment les positionner.
Il suffirait de quelques mots sur une bonne prise qui n'alourdiraient en rien le texte et ne feraient justement que servir ce renversement de la domination.
Ce n'est là que du détail et un avis personnel. En l'état, ça peut très bien être un parti pris.

Toujours est-il que j'ai beaucoup aimé ce texte. Il aborde des thèmes qui m'intéressent avec une plume aussi habile que gracieuse.

Au plaisir

Fausse manip T-T dommage qu'on ne puisse pas supprimer

Plume légère,
A sensations enlevées,
L’aérien porté.

J'ai déplacé ton message poétique pour y faire suite ici, Adonis.

Adonis a écrit:

Prise au piège dans un mensonge cruel,
L’innocence coupable de crime de rêve.
Poésie onirique ?
Ou ...
Canular féerique ?
J’aime cette capacité à repousser le réel,
Des jeux d’enfant, qui ne sont que chimère.

Regardez, regardez,
Petites filles, elles l'ont fait et ris,
Sans réfléchir, dans les sous-bois,
Là où personne ne s'aventure,
Au cœur d'une trêve d'infini,

Ça vient de loin,

Regardez, regardez,
D'une nature réenchantée,
Défier le gris de la vie,
Réaliser l’illusoire,
Et remettre le monde à sa place,
Aux pieds de leurs rêves en cascade,

Ça vient de bien plus loin,

Regardez, regardez,
Imaginaires délicats taillés en forme de légitimité,
Mis à nu, sans nul artifice,
Et épinglés au revers d'une étoile amusée par l'idée,
Le destin enfantera le reste,
Au hasard de l'intemporel,

Ça vient de là, tout près,

Te regarder, laisse-moi te regarder,
La voilà qui se reflète jusque dans tes yeux,
Et constelle tes poèmes,
D'être lunaire,
D'un murmure éternel,

Ça n'attend que toi, si près,

Oui, écrire, laisse-moi t'écrire,
Qu'à travers de lumineux "peut-être",
Les certitudes deviennent terriblement clichés,
Qu'un réel dépassé par la pureté d'un songe,
Ne rend les illusions que plus criantes de vérité,

N'oublie jamais, chaque rêve laisse une trace en soi.

Oui Navane

Très touchant et plein d'espoirs.

cheliel,

Une pluie de bisous,
À la levée de l'espoir,
Couleur sur un nuage,

Merci, et un joli soir.

Très joli Navane merci pour le partage

C'était pour lui faire des bisous un peu différents. Alors, de rien, Céline

Navane a écrit:

C'était pour lui faire des bisous un peu différents. Alors, de rien, Céline

Je parlais pour ton écrit d avant

Ah, d'accord, j'avais mal comprendu, comme c'était à la suite du message du soir... Et bien, merci pour l'écrit d'avant, contente qu'il te plaise

" Salut

Quand j'ai revu ma mère
dans cette turne d'Hôpital
hagarde, par le plafond happée
cathédrale émaciée
me prenant pour un autre
une hydre, un romarin
me disant tendrement
elle est belle ma chambre
je lui ai pris les mains
elle est belle, ma chambre, hein
oui, maman, elle est magnifique ta chambre
la morphine, Fentanyl, te fais pas d'bile
j'ai puisé dans ses yeux
les ressacs éperdus
la lumière qui s'émousse
et fige la dentelle
le souffle qui vacille
dans un halo bancal
qui es-tu, me dit-elle
ah oui, c'est vraiment toi
je t'attendais, tu sais
mais je n'te r'connais pas
elle est belle, ma chambre, hein
ils me l'ont peinte en bleu
ne pleure pas, me dit-elle
je n'pleure pas
juste les yeux qui saignent
je n'y croyais pas trop
le monde allait tanguer
j'allais me réveiller
on n'se réveille jamais
on est perclus d'enfer
ça prend dès la naissance
et ça dure longtemps
je voyais dans l'entrée
dans la lumière bleutée
les fantômes du passé
tout c'que j'avais loupé
avec elle et sans elle
avec moi et sans ailes
un pauvre insecte aptère
un autre coléoptère
dans un coin l'araignée
du cerveau programmée
c'est gentil d'être venu
mais au fond, qui êtes vous
une main sur l'épaule
lors m'a dit: "ça suffit!"
je l'ai bien regardée
et puis je suis parti."