Rappel du premier message :

Il m'est toujours très agréable de venir ici pour découvrir les derniers partages... Je vous lis à chaque fois avec la plus délicate des attentions. 

Merci pour ces nouveaux écrits, Maldoror et Chaeclina. Vous êtes impressionnants chacun dans votre style.

Continuez tous comme vous êtes.

Vous êtes beaux

Merci Navane ⚘
Ta plume est aussi un régal pour nous !
C'est ça que j'adore ici, chaque écrivain apporte son empreinte et parfois naissent des duo ! C'est génial !

Merci Chaeclina et Navane et Glauque etc. les nymphes, muses et autres sylphides voire succubes obligées de ces lieux.

À bout de souffle

Toux et premiers crachats. Soudainement, sans aucun signe annonciateur. Nez dégagé. Pas de mal de gorge. Présentation inhabituelle. Tousser. Tousser encore. Fièvre qui monte. Fièvre qui plafonne. Transpiration à grandes eaux. Ne pas faire la maligne et consulter le médecin. C'est bien pris mais l'air passe. Antibiotiques. Tousser. Production en continu. Aucun répit. Tousser tout le temps. Me faire désencombrer tout le temps. Je vais y arriver. Comme à chaque fois. Inspirer à fond, expirer à fond, inspirer, accompagner le mouvement respiratoire en posant les mains sur le gril costal, tousser, appuyer plus fort et plus vite en suivant la toux, tousser et expectorer. Encore et encore. Nécessaire pour éviter la surinfection. Aérosol. Cracher. Cracher. Vérifier la teinte des sécrétions. Cracher du matin au soir. "Comment tu vas ?". Ça va, ça va aller. Raconter un truc drôle juste pour rigoler. Raconter un truc beau parce que je suis comme ça. Ça va passer, petit à petit. Tout finit par passer. Tousser, il faut tousser. Je dois évacuer ça. Rester toute la journée allongée pour drainer au mieux. Fièvre, mal partout. Mal aux côtes. Mal à une côte. Très mal à cette côte, douleurs dorsales. Difficile de désencombrer mais il faut absolument expectorer. Aérosol. Aérosol. Oxygénation intensive. Fatigue tentaculaire. Aérosol. Tousser, tousser, cracher. Inspire, allez, allez, tousse, ma vieille. Ne lâche rien. Ne plus tenir assise plus de dix minutes sans me noyer. Me noyer même allongée. "Est-ce que tu arrives à manger ?". Pas vraiment. Perte d'appétit, réflexes vomitifs. J'ai le cœur aux bords des lëvres. Vomissements. Vomir ce que j'ai un mal fou à avaler. Perte de poids. Je ne m'en sors pas. Mes proches font bloc. Désencombrer. Encore et encore, même si j'ai mal, même si je suis épuisée. Me faire frictionner les points d'appuis. "Comment tu vas ? Est-ce que tu gères ?". Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je n'y arrive plus. Fais chier, putain. L'étau se resserre. Vertiges. Palpitations cardiaques. "J'arrive... inspiration, je bloque... Plus... inspiration, je bloque... À respirer". Du bout des lèvres. À bout de souffle, littéralement. C'est pas possible, je ne tiendrais pas trois jours de plus dans cet état. Mais si, il faut cracher, cracher. Et respirer encore.

Respire.

Respire.

Alors, en me repassant la semaine, j'ai pleuré. Hier matin. Des larmes lourdes et incontrôlables. Mes nerfs ont lâché, tout à lâché. Je me suis effondrée. Une flaque humaine. 

Bien sûr que tout finit par passer. Bien sûr que cela va aller, comme à chaque fois. Je vais déjà mieux.
Mais à quel prix ? En y laissant quoi, comme à chaque fois ?

Woaouh..Navane...
J'ai suivi cette histoire comme si j'en étais le personnage...
Mon coeur a loupé quelques battements...
Tu es incroyable, l'énergie mise dans chacun de tes mots forment des images d'une précision bluffante dans mon esprit.
Même la ponctuation...saccadée tout comme le rythme prenant de l'histoire.
C'est fort...c’est beau et tu vois... j'ai plus les mots.

Juste merci.

Heu Navane je ne sais pas si ton texte raconte une péripétie récente ? Mais en tout cas si c est le cas j'espère que tu vas bien... Prends bien soin de toi bisou

PS : merci pour Sacha smack

Ô Navane, en écho, j'espère que ce texte magnifique au pouvoir, j'en suis sûr, cathartique t'a permis d'ajuster et harponner ton second souffle.

L.F Céline disait que pour écrire, il fallait mettre sa peau sur la table sinon tout sentait le gratuit, je crois que tu as perçu ce qu'il voulait dire.

Bon et vif rétablissement si ton texte terrifiant (dans le bon sens du terme) est le reflet de ta réalité actuelle.

Bravo, si c'est une réminiscence d'une sensation jadis éprouvée, infusée dans ton corps et ton âme, qui doucement remonte à la surface comme le sachet d'un thé (la plus belle)

Si tu arrives à te mettre à ma place, Chaeclina, cela laisse entendre que ce texte de rien tient plutôt bien la route.
L'écriture est d'un seul bloc, notamment le premier paragraphe dans la forme pour les pensées denses et tournoyantes avec ce souffle perdu au fil des jours. Le côté saccadé, que tu as justement souligné, rappelle mon souffle court.
Après, je t'assure qu'il n'y a rien d'incroyable là-dedans.
Merci pour ta lecture et l'appréciation


Dans ce texte, je reviens sur la bronchite que j'aie depuis plusieurs jours. Je vais mieux, Céline. Merci


Comme tu peux t'en douter, Maldoror, je pense aussi que c'est plus intéressant quand on met ses tripes ou son cœur. Alors, oui, je comprends parfaitement ce que veut dire Céline.
Il y a en effet une dimension cathartique dans ce texte. C'est bien vu. T'es trop fort. J'ai essayé, je crois, d'évacuer autant que possible et par tous les moyens.
Merci pour tes mots. Ça me touche à chaque fois. Je t'embrasse fort

J'ai composé une musique il y a 1 an de cela (depuis je me suis améliorée, l'accent anglais aussi ahah), voici la traduction française et l'originale

Amour d'Été

C'était une belle journée d'été,
La chaleur a bercé nos coeurs
Tout comme elle a fait battre le mien
Je t'aime

Je t'ai aimé dès le premier regard
Je savais que nos âmes étaient en phase
Je nous ai vues
Dansant dans les champs
Guitare à la main
Chantant notre refrain

Je t'aime, alors je chante
Nos Ivresses
Notre amour éternel
Je chante la folie, la joie, l'amour
Le notre

Le contact de tes lèvres contre les miennes
Symphonie céleste
Aux notes sacrées
Gravées dans nos consciences
Résonnant parmi le Vent
Le vent de la passion

Je t'aime alors je chante
Nos Ivresses
Notre amour éternel
Je chante la vie, la liberté, la passion
La notre

Et c'est en écoutant ton corps déchainé
Que je m'ouvre enivrée
À la chaleur de l'été
À ce beau jour où nous nous sommes rencontrées.
Oui je t'aime pour l'éternité

https://linksharing.samsungcloud.com/sEaZfZmTmoN0


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Chaeclina

Chaeclina, tu as une voix très douce, très bon travail !
Pour l'accent anglais, ça reste bon ne t'en fais pas ; )

Adonis a écrit:

Chaeclina, tu as une voix très douce, très bon travail !
Pour l'accent anglais, ça reste bon ne t'en fais pas ; )

C'est très gentil :) merci d'avoir écouté !

Au delà de tes qualités artistiques indéniables, Chaeclina, j'espère que tu vivras les jolis moments que tu rêves de vivre avec cette fille. J'ai cru comprendre que certaines de tes créations tournaient autour d'un amour qui te fait vibrer assez haut. À moins que ce ne soit que de l'imaginaire ou en partie ?

Quoiqu'il en soit, réel ou imaginaire, tu portes de jolies choses en toi. Continue  

Merci Navane tes compliments me vont droit au coeur
Disons que c'est compliqué, c'est une personne que je désire énormément, je n'ai jamais ressenti ça pour quelqu'un...je veux dire c'est physique.
Elle touche mon épaule, ce sont des frissons, des palpitations cardiaques qui se saisissent de mon corps.
Lorsqu'elle me regarde c'est comme si je pouvais voir ce qu'elle est toute entière.
J'aime les hommes aussi mais je n'ai jamais ressenti une telle intensité... c’est surprenant autant que c'est déstabilisant.
Hélas c'est une personne totalement inaccessible, j'entretiens avec elle des relations purement professionnelle et elle a déjà sa petite famille (elle est plus âgé...enfin c'est mon petit souci, je ne m'entends qu'avec des personnes adultes de 20 à la trentaine)

Et l'Amour est un sentiment qui me fait m'exalter moi et mes sens.
Tout est décuplé... j'adore comme je déteste car je vis tout d'une intensité extrême.
Ça peut être magnifique comme très douloureux.
Mais c'est le cas de beaucoup d'artistes, je ne suis pas la seule :)

Adonis ton texte est beau, mais derrière cette nostalgie je ressens une profonde tristesse..
Tout va bien ?

Chaeclina a écrit:

Adonis ton texte est beau, mais derrière cette nostalgie je ressens une profonde tristesse..
Tout va bien ?

oui : )

Excellent.

J'ajouterais;

Peut-être monsieur Seguin avait-il ses raisons
A l'orée de la nuit quand sonne l'oraison
Non la crainte que biquette s'éloigne du troupeau
Mais celle du méchant loup déguisé en agneau.

Merci, je te retourne le compliment, très belle suite (mais malheureuse pour cette pauvre biquette condamnée.)

Mais ça reste de la fiction donc je ne m'en fais pas trop : )

j'imagine que tu sais que les biquettes portent les cornes de tous futurs cocus qui n'ont pas réussi à les apprivoiser.

C'est un bien joli duo que vous nous avez offert, mes biquets.

Facile, je sais, mais ne faîtes pas cette tête. J'étais obligée de la faire et vous le dire. Trop tentant, je ne suis que faiblesse affectueuse avec les mots. Et puis, ça vous va tellement bien

Navane a écrit:

C'est un bien joli duo que vous nous avez offert, mes biquets.

Facile, je sais, mais ne faîtes pas cette tête. J'étais obligée de la faire et vous le dire. Trop tentant, je ne suis que faiblesse affectueuse avec les mots. Et puis, ça vous va tellement bien

: )

Navane a écrit:

C'est un bien joli duo que vous nous avez offert, mes biquets.

Facile, je sais, mais ne faîtes pas cette tête. J'étais obligée de la faire et vous le dire. Trop tentant, je ne suis que faiblesse affectueuse avec les mots. Et puis, ça vous va tellement bien

Là ou ça sent la merde
ça sent l'être.
L'homme aurait très bien pu ne pas chier,
ne pas ouvrir la poche anale,
mais il a choisi de chier
comme il aurait choisi de vivre
au lieu de consentir à vivre mort.
C'est que pour ne pas faire caca,
il lui aurait fallu consentir
à ne pas être,
mais il n'a pas pu se résoudre à perdre
l'être,
c'est-à-dire à mourir vivant.
Il y a dans l'être
quelque chose de particulièrement tentant pour l'homme
et ce quelque chose est justement
LE CACA.
(Ici rugissements.)
Pour exister il suffit de se laisser aller à être,
mais pour vivre,
il faut être quelqu'un,
pour être quelqu'un,
il faut avoir un os,
ne pas avoir peur de montrer l'os,
et de perdre la viande en passant.
L'homme a toujours mieux aimé la viande
que la terre des os.
C'est qu'il n'y avait que de la terre et du bois d'os,
et il lui a fallu gagner sa viande,
il n'y avait que du fer et du feu
et pas de merde,
et l'homme a eu peur de perdre la merde
ou plutôt il a désiré la merde
et, pour cela, sacrifié le sang.
Pour avoir de la merde,
c'est-à-dire de la viande,
là où il n'y avait que du sang
et de la ferraille d'ossements
et où il n'y avait pas à gagner d'être
mais où il n'y avait qu'à perdre la vie.
o reche modo
to edire
di za
tau dari
do padera coco
Là, l'homme s'est retiré et il a fui.
Alors les bêtes l'ont mangé.
Ce ne fut pas un viol,
il s'est prêté à l'obscène repas.
Il y a trouvé du goût,
il a appris lui-même
à faire la bête
et à manger le rat
délicatement.
Et d'où vient cette abjection de saleté ?
De ce que le monde n'est pas encore constitué,
ou de ce que l'homme n'a qu'une petite idée du monde
et qu'il veut éternellement la garder ?
Cela vient de ce que l'homme,
un beau jour,
a arrêté
l'idée du monde.
Deux routes s'offraient à lui :
celle de l'infini dehors,
celle de l'infini dedans.
Et il a choisi l'infime dedans.
Là où il n'y a qu'à presser
le rat,
la langue,
l'anus
ou le gland.
Et dieu, dieu lui-même a pressé le mouvement.
Dieu est-il un être ?
S'il en est un c'est de la merde.
S'il n'en est pas un
il n'est pas.
Or il n'est pas,
mais comme le vide qui avance avec toutes ses formes
dont la représentation la plus parfaite
est la marche incalculable d'un groupe de morpions.
"Vous êtes fou, monsieur Artaud, et la messe ?"
Je renie le baptême et la messe.
Il n'y a pas d'acte humain
qui, sur le plan érotique interne,
soit plus pernicieux que la descente du soi-disant Jésus-Christ
sur les autels.
On ne me croira pas
et je vois d'ici les haussements d'épaules du public
mais le nommé christ n'est autre que celui
qui en face du morpion dieu
a consenti à vivre sans corps,
lors qu'une armée d'hommes
descendue d'une croix,
où dieu croyait l'avoir depuis longtemps clouée,
s'est révoltée,
et, bardée de fer,
de sang,
de feu, et d'ossements,
avance, invectivant l'Invisible
afin d'y finir le JUGEMENT DE DIEU.

(Antonin Artaud
Pour en finir avec le Jugement de Dieu, 1947)