Rappel du premier message :

Je jalouse secrètement vos talents

Ravie de découvrir une nouvelle plume...

C'est un poème que j'ai lu plusieurs fois, Adonis, et qui ouvre la voie à bien des questions. J'ai goûté avec plaisir le contenu et le contenant. Un habile mélange de simplicité et d’élégance dans le vocabulaire avec entre les lignes quelque chose de plus dense.
J'ai particulièrement apprécié le rythme et les impressions laissées par les deux lignes entre les quatrains. À la fois rond et acide. Ça pique un peu.
Posées juste après "haïssable", j'ai ressenti un élan de compassion pour lui.

Le dernier vers, toute cette descente bien menée, donne envie d'en savoir davantage sur cet homme lucide sur ses chaînes et ce qui le fait plonger. Ce qu'il se passe finalement loin des regards, quand il se retrouve seul au loin dans sa cave. Face à sa cave.

Merci pour le partage et au plaisir de te lire à nouveau

Après celui d'une pensée et d'un regard, je continue d'avancer...


Le temps d'une caresse

Il y a toi, il y a moi.

La présence est absolue. Le silence l'est aussi, si tant est qu'il puisse encore exister quand, si proches, il y a nous.

Rien n'est plus beau que ce partage. Rien n'est plus touchant que ces aveux se déversant sur un fil qui ramifie à l'infini. Le commencement est de même que la fin, le soleil de la lune, la force de la légèreté, la terre de l'éther, et le temps de l'éternel.

Il y a la brèche de ta main en partance vers la mienne. Lentement, du bout des doigts sur ma peau, si lentement, à en faire trembler les étoiles. Un simple et fluet épanchement qui renverse jusqu'à l’indistinct.
Il y a plus que je ne saurais jamais le dire. Parce que tu es là à t'aventurer sur une chair où je me suis enfuie, recroquevillée, éteinte, chaque fois qu'elle a été touchée autrement que pour la soigner, la traiter, la rééduquer, la bouger.
Ce corps est une odyssée d'histoires vivantes... Entre luttes sensibles et sourires rassurants, douleurs secrètes et joies furieuses, souvent accidenté mais qui emmène vers les océans. Il est de tous les appétits et toutes les pudeurs. À vif, tout le temps. Tu le sais, tu le sens, tu me ressens jusqu'à l'essence.
Et, sans crainte, innocent, tu es là, aussi délicat qu'une brise soulevant les ailes d'un papillon, à frôler, effleurer, remonter, revenir, chercher sans vraiment chercher, tandis que mon regard monte et descend de nos mains à tes yeux, pour remonter et redescendre encore.
Tendre ballet des corps et âmes qui résonnent, se suivent, s'approchent, se soutiennent, s'étendent sans ne jamais se séparer dans l'alchimie d'un instant qui me traverse toute entière.
Touchée à cœur, je deviens un présent de vie dont tu défais chaque ficelle. Je n'ai plus de corps, je suis mon corps sur la grâce de nos peaux rencontrées.

Il y a nos regards qui s'ancrent l'un dans l'autre. Et tu me retrouves, nous retrouves toujours en devenir.
Il y a ta vie qui se prolonge en la mienne. Un trait d'union qui occupe tout l'espace. Le résumé de deux vies, un témoignage qui me relie au monde et me love plus loin que le bout de mes rêves.
Tu en parcours les rives et tu parles, de l'intérieur, sans un mot. Tu bouleverses tous les chemins de cette empreinte à la douceur désarmante qui est la tienne.
Il n'y a aucune place pour les raisons et les pourquoi. Rien ne peut troubler ce qui n'est qu'évidence. Tout doute est anéanti, en ce monde intermédiaire qui s'ouvre en nous et hors de nous, l'infini au corps, si loin des hommes. Un entre-deux où nous ne sommes plus tout à fait nous-mêmes sans avoir vraiment changé.

Que l'on ne se méprenne plus, il y a les caresses et il y a le toucher.

Il y a le temps derrière nous, et le temps devant nous.

Il y a ma main atrophiée que tu relèves comme tu relèverais un oiseau tombé du nid. Au creux de nos mains, le temps semble se suspendre sur les mouvements qui tracent un chemin vers ton visage. C'est ici que tu la déposes, la détends comme la clarté détend la nuitée et l'enveloppes de la tienne, avant que nos souffles s'alignent sur une profonde inspiration.
Sous ma main, ton visage, l'être aimé, à aimer encore et nos regards qui se voilent d'Amour. C'est l'instant de tous les bouleversements. L'heure des étoiles. Le rendez-vous de la chair et des plus beaux songes. Si seulement tu te voyais comme je te vois, tu ne te reconnaîtrais pas d'être enfin toi-même. Non, je ne te vois plus, je te contemple.

Entre nos cœurs, l'effusion.

Il y a nous. Il y a l'instant qui saisit plus qu'il ne se saisit.

Faiblement, de la pulpe du pouce, si faiblement, là encore à en faire trembler les étoiles, je te caresse la joue.
J'en reste frissonnante, les yeux embués de larmes, alors que les tiens se ferment pour te recueillir en nous.

Il y a des caresses qui sont l'égal d'un serment. Un toucher qui s'imprime tel un sceau dans les profondeurs de l'être.

Puisses-tu toujours te souvenir que je t'aime.


Écrit entre le 6 et 7 novembre.

Navane…c’est magnifique jusqu’aux larmes.

Bah Navanne, j'abdique.

On ne peut pas rivaliser avec toi sur ce terrain là.

Tu as l'art de sortir les mots de leurs chrysalides et de les enrober d'un nappé velouté qui n'appartient qu'à toi, avec cette alchimie mêlée de tendresse et de douceur naturelle, cette bienfaisance innée sans doute. C'est émouvant. c'est ça la poésie, non feinte.

J'aimerais pouvoir parfois y arriver.

Je reviendrai plus en forme

C'est magnifique Navane 🥺
Tu laisses un fluide incomparable s'écouler de tes mots.
Ça nous touche tous jusque dans nos tréfonds..
Merci, tes écris sont vraiment profond, ça fais du bien de les lires et d'y trouver autant d'authenticité

Automne

Magnifique Automne,
Je m'incline devant ta beauté solaire, prémice de l'Hiver.
En ton sein tout le monde prépare son berceau,
Pour alléger certains fardeaux.
Je te supplie de bien m'accepter,
Parmi tes couleurs par milliers.
Laisse moi me noyer dans tes feuilles enflammées.
Je veux me déconnecter de la réalité, trop sombre pour esprit tourmenté.
Transporte moi par tes brises fraîches et humides.
Je veux oublier.
Chasse de ma vie cette routine indolente et éreintante.
Extermine l'infâmie de ma vie semée d'embûches.
Pour qu'enfin je renaisse au Printemps,
Accompagnée de Mère Nature,
Libérée de mes gerçures,
Prête à devenir réellement moi-même au mépris des gens à l'aura malsaine.
Où je finirai d'être asservie à la merci de ces mains vilipendeuses, pourfendeuse de la lêpe qui étouffe la Terre.
Laisse ta Rage se libérer
Ô Automne,
Laisse tes tornades, tes tempêtes et tes orages nimber le ciel, massacrer la discorde planétaire.
Elle rôde d'une grâce mauvaise, ondule dans les esprits, incitants de véritables saloperies depuis des temps infinis.
Mets un terme à tout ce Mal de ton éternelle puissance.
Pour qu'enfin nous puissions arpenter de nouveaux chemins, sans être guetter et harceler en permanence.
Pour que nous puissions Vivre en adéquations avec les Saisons et la Vie.

Puisse ce voeux être exaucé Grande Merveille.

-----
Chaeclina

Que de jolis textes merci les filles

Et bien, Céline...Tout juste partagé et sitôt commenté. Sans mot. Juste l'émotion. Merci pour ton passage, ça me touche


Tes larmes d'émotion sont un magnifique compliment. Merci Milacik
J'en tremble encore... Ce texte m'a complètement traversée, à travers chacune de mes fibres, chacune de mes cellules. Ou peut-être l'ai-je traversé ? Je ne sais pas, je ne sais plus, et qu'importe.
Il est assez particulier puisque c'est la première fois que j'écris autour de l'Amour, la relation d'amour et de mon corps malade.
J'ai été émue aux larmes plusieurs fois à son écriture. Ça monte toujours, une belle mais puissante émotion.
Aussi, en sortant ce matin, je me suis offert un petit cadeau. Du chocolat Et un petit tour en parfumerie juste pour le plaisir de découvrir de nouvelles fragrances


J'abdique aussi, Maldoror... Tes mots me vont droit au cœur. Je ne sais même pas quoi te répondre. J'ai le cœur qui chabada et le sourire ému.
Merci pour ta fidélité et l'accueil que tu réserves à ce texte, que tu me réserves. Reviens quand tu veux, avec cette plume qui te caractérise tant. Tu le sais, tu es ici chez toi


Merci pour ton appréciation, Chaeclina
Ravie que mon partage t'ait cueillie au loin. Ravie aussi de continuer à découvrir ta plume, et une sacrée plume dis donc, à travers cette fois un poème aux couleurs automnales. Puisse ton souhait être exaucé

Et vraiment sans mot mais c est venu résonner très très fort

Sublime, Milacik. Dentelle des lignes, mélodie veloutée, et l'univers pour écrin... Tout ce que j'aime.
Un agréable frisson m'a parcourue sur la fin de la lecture. Et un puis, un sourire. Ce doit être les rires de tes amants célestes qui ont résonné jusqu'ici.

Merci pour ce partage. Contente que tu aies déposé une de tes perles sur ce fil

Milacik

Merci, merci, merci



J’aime aussi écrire les haiku, c’est court et oblige à ne dire que l’essentiel. J’avais essayé par deux fois de les écrire en japonais mais je n’ai pas encore le niveau.

Milacik a écrit:

J’aime aussi écrire les haiku, c’est court et oblige à ne dire que l’essentiel. J’avais essayé par deux fois de les écrire en japonais mais je n’ai pas encore le niveau.

Ça viendra

Qui ruisselle sur les folles tendresses ?
Flamboyant pinceau de nature.

Quand Igor Dandelion revit Mathilda, il lui dit:
"- "Five years",... Comme la chanson de Bowie...
L'amour est un "jeu" destructeur.
L'absence régulière de ta présence, ou si tu préfères, le manque de TOI, a réussi à me détruire... m'anéantir de l'intérieur... me laminer... me réduire en gravats et décombres ...
Las tel un champ de guerre...
Un chant de mort...
Cent fois, j'ai cru émerger, rejaillir, renaître tel un phénix de mes cendres, comme je l'avais toujours fait dans ma vie à de nombreuses reprises.
Aucun alcool, aucun expédient, aucune drogue auxquels j'ai pu parfois m'adonner; par jeu, par goût, par besoins de connaître mes limites, mes barrières humaines, n'ont eu cet effet là... Jamais.
Cent fois, j'ai tenté de me relever
Sans foi, je suis retombé..."
Alors Mathilda esquissa un léger sourire et lui dit:
"- Je t'ai proposé d'apprendre un jour la belote et tu n'as pas voulu. Tu ne peux rien comprendre aux lois de l'amour si tu ne connais rien à la belote... J'en suis désolée... "

(2019)

Mais c'est terrible, ça. Terrible. Descente du cœur dans le ventre.

Oh, la sidération qui a été la mienne, Maldoror... Dis, tu sais jouer à la belote ? Hein que oui. J'espère que oui. Si, j'ai dit...
Hyperventilation... Attends, attends, que je réfléchisse... Une inspiration, je bloque quelques secondes... Toi, t'es le genre de mec qui sait jouer à la belote... Si, si, obligé, il ne peut en être autrement. Oh, la vache, rassure-moi, est-ce que tu sais jouer à la beloooteuh ? Tu sais, oui ou non ? Attention à la réponse que tu vas donner... Je suis au bord de la syncope, peut-être même de la combustion spontanée... Siteuplééé, tu sais, mais si tu sais... Regard implorant... Parce que t'as vu, terrible, Igor Dandelion l'a eu dans le fion pendant cinq ans. Pour une histoire de belote et de lois de l'Amour.

Terrible.


Hier soir, dans mon lit, je me suis aperçue que je ne savais pas jouer à la belote. La lumière s'est allumée à tous les étages. Tout s'est expliqué. Ça m'a fait pouffer de rire

Hop, j'en profite pour te faire un bisou avant que tu ne me mettes des coups. T'façon, je m'en fous, je cours plus vite que toi. Nananèreuuuh.

Heu... Moi je sais très bien jouer à la belotte ... Mais pourtant ...

Non, Navane, je ne sais pas jouer à la belotte. Au poker menteur oui.

Comme toi non plus, je suis moins con.
Par contre j'ai su, jadis, jouer au "couillon", un jeu qui s'en rapproche je crois...

Mais Igor, c'est une autre histoire.

Enfin, un véritable phénix renaît toujours de ces cendres.
A condition qu'on ne les aspire pas entretemps