“Quelle est la signification de la combustion ?” : telle est la question que nous pose aujourd’hui Laurent Piglione de Grasse.
Voici un sujet qui a été continuellement débattu sans une évidente conclusion.
Rappelons le fait astronomique. Les anciens entendaient qu’à moins de 16’ du Soleil – son centre, le diamètre apparent du disque solaire étant de 32’ – la planète est au cœur de l’astre central (le cazimi). Elle est dire ensuite combuste lorsqu’elle se trouve à une distance entre ces minutes et la différence des orbes des deux astres, d’autres disant à moins de 3° d’orbe.
Rapportons maintenant le jugement traditionnel. Cet abord solaire est généralement perçu comme une annihilation de l’effet de la planète conjointe, l’astre « brûlé » par le Soleil perdant sa vertu propre. Pour d’autres, il y a viciation de cette « influence » planétaire, rendue pernicieuse. Enfin, il y a ceux qui, comme Morin, rejettent cette « fausse croyance ».
Je n’arrive pas à comprendre qu’un tel débat ait tant traîné sans avoir pu recevoir de solution, tant est évidente la conclusion qui s’impose. Car c’est un faux problème : il n’y a pas de combustion.
Cette réalité m’est apparue dans tout son éclat dans mes recherches d’astrologie mondiale, lorsque je me suis mis à observer d’année en année les manifestations des conjonctions du Soleil avec les planètes, les lentes en particulier. Lorsque le Soleil passe en conjonction de Mars, il détermine un temps marsien qui s’exprime en manifestations de violence : militaire, insurrectionnelle, accidentelle ou autre. S’il passe en conjonction de Vénus ou de Jupiter, il fait prévaloir un climat mondial de nature pacifique : détente, mieux-être, progrès. Il ne fait aucun doute qu’alors, l’accent est mis sur la planète elle-même : en somme, c’est comme si le Soleil s’effaçait au profit de l’astre, investi de pleins pouvoirs.
Pour le comprendre, il suffit de se rappeler que le phénomène astronomique essentiel est la révolution tropique et du même coup la révolution synodique des planètes. Or, le retour de chacune d’elles à la conjonction du Soleil se présente comme un recommencement de son propre cycle : la conjonction Soleil-planète est donc le temps du renouveau planétaire, de la relance de sa tendance, comme rechargée dans le circuit du temps astral. D’où, par exemple, la fréquence des armistices et cessez-le-feu aux conjonctions Soleil-Jupiter.
Si la tradition est confuse, reconnaissons que cette vérité était incluse dans la XXXVe sentence du Centiloque : « Lorsque le Soleil arrive au lieu de quelque étoile, il excite sa vertu dans l’air. »
Le propos est le même en astrologie individuelle (c’est la pratique de la mondiale qui m’a ouvert les yeux là-dessus). Si l’astre est « dynamisé » par son passage et ses aspects à l’horizon et au méridien, ce qui le « valorise » le plus après eux est le Soleil, naturellement en particulier sa conjonction. D’avoir une planète unie à lui constitue une signalétique qui est aussitôt à prendre en considération. Pour peu que s’y ajoute un élément supplémentaire (aspect à un angle) et cela devient la note astrale significative d’une composante de la personnalité.
Le lecteur qui ne serait pas convaincu peut se reporter à mon article du n° 20 : « Les occultations en astrologie mondiale ».
L’astrologue n°108, 4e trimestre 1994.
http://www.andrebarbault.com/combustion.htm