Bonsoir à tous, ça fait un moment que je n'ai pas parlé de mes états d'âme ici. Je m'adresse avant tout aux personnes hypersensibles de ce forum, comment faites-vous pour vous en sortir ?

J'ai parfois l'impression de ne pas avoir assez de force pour vivre dans ce monde avec lequel je me suis toujours sentie en décalage.

Je pensais qu'avec les années je me durcirais, que ça passerait, mais c'est l'inverse qui se produit : je suis de plus en plus sensible, je supporte de moins en moins de choses : je ne supporte plus les endroits il y a beaucoup de monde comme les centres commerciaux, ça m'épuise, j'en tire des migraines et de la fièvre. Même le bruit des trains et des avions m'irritent et me donnent parfois la nausée.
Bien sûr, j'ai vécu récemment un deuil dans ma famille, ce qui contribue à me fragiliser en ce moment, depuis que cette personne est partie j'ai plus de migraines qu'avant et je fais des cauchemars très souvent. Je suis épuisée, pour être franche j'ai l'impression d'avoir 70 ans, d'être une grand-mère à la retraite qui a eu sa vie et qui veut juste du calme et de la tranquillité, être proche des gens qu'elle aime (je ressens quand même le besoin de parler avec des gens, j'ai quand même besoin d'un minimum de vie sociale).

Voilà, je raconte ça pour savoir si certains ressentent ça, cette sensibilité si forte qui est souvent difficile à gérer et que tout le monde ne comprend pas. Je prends vos témoignages et vos conseils avec grand plaisir, car en ce moment j'en ai grand besoin.

Bonsoir,

Ce que je vais dire ne va en rien arranger les choses, mais malheureusement, hypersensible et HP depuis enfant, j'ai aussi toujours ressenti ce fameux décalage aux autres et cette incompréhension constante aussi bien la mienne sur le monde, que les autres sur moi-même.

Pour ce qui est de se "durcir" avec le temps, perso j'y arrive (du moins, l'image que tu donnes), mais ça passe avant tout par une "carapace" et un "mur de glace" énormes que j'ai quand je suis au contact des gens (si je peux les éviter, je les évite), ça évite d'en prendre "trop plein dans la gueule", de montrer ses faiblesses qui, quand tu es hypersensible, feront la joie des pervers et manipulateurs combien trop nombreux autour de nous (sachant que la société et le système dans lequel on vit sont eux-mêmes très pervers et manipulateurs).

Ce n'est pas la solution idéale, car au final ça plonge dans une solitude extrême, mais entre ça où enchaîner les déceptions et être blessé par les autres deux fois plus, je préfère encore choisir la solitude. Elle a aussi des bienfaits que bien trop de gens négligent...

Cultiver le pessimisme, contrairement à ce que l'on dit, ça peut aussi avoir du bon. Cela évite grandement d'être déçu en revoyant toutes nos attentes à la baisse et donc de prendre plus le temps de profiter de l'instant présent (plus difficile à faire qu'à dire). Il y a pleins d'articles sur internet concernant le pessimisme et ses bienfaits. Il faut arrêter de croire que seules la joie, l'optimisme et l'amour sont bénéfiques pour l'être humain et notre monde ! Sans les ténèbres, pas de lumière...

Comme pour tout, l'être humain s'enferme dans des clichés et aime entrer dans des cases pour se faire accepter et se sentir aimer...

Se résigner et renoncer à entrer dans les cases et se sentir bien en société, parce que ce n'est pas nous, ainsi tu ne fais de mal à personne et tu évites de te faire du mal, parce que de toutes façons, tu n'es pas faîtes pour rentrer dans le moule et que cela risque de t'apporter plus de souffrances qu'autre chose.

Salut Silver (et tout les hypersensibles du Forum).

Silver a écrit:

[...] Je pensais qu'avec les années je me durcirais, que ça passerait, mais c'est l'inverse qui se produit : je suis de plus en plus sensible, je supporte de moins en moins de choses : je ne supporte plus les endroits il y a beaucoup de monde comme les centres commerciaux, ça m'épuise, j'en tire des migraines et de la fièvre. Même le bruit des trains et des avions m'irritent et me donnent parfois la nausée.

Beaucoup de personnes ressentent ce que tu viens de décrire, Silver. Et même si j'entends bien les discours sages de certain(e)s expliquant que lorsque nous rejetons l'extérieur, il ne faut pas s'étonner que l'extérieur (ou les autres) nous rejettent... Ou bien, qu'il est nécessaire de changer sa vision pour mieux vivre avec soi et avec les autres... Je ne suis pas tout à fait d'accord. J'ai une idée qui me trotte dans l'esprit depuis un certains temps : je rêve de créer - ou de trouver - un endroit (de rencontre) pour les personnes qui se perçoivent comme sensibles / pas à leur place / hors-monde. Ça pourrait prendre la forme d'un salon de thé - salon de thé bien-être ? -.

Une idée ingénieuse ou trop perchée ? a écrit:

Avant d'entrer à l'intérieur, on vous recommande de mettre votre portable en silencieux - et l'objectif est de le regarder le moins possible pendant que vous buvez votre thé / café -. A l'intérieur tout est calme - il y a des super dessins réalisés à la main par des clients réguliers, les couleurs de l'environnement (en général) sont plutôt pastels que vives -. Les teintes murales ont plus de peps, du côté du comptoir, normal : il faut bien que celui-ci attire le regard. Parfois quelques phrases positives sont visibles çà et là. Il y a un puits de lumière dans la pièce principale (Hello famille végétale et coin jardin ! ), les tables / fauteuils pour se réunir sont cosy (coussins polaires, on ne plaisante pas !). Et puis pour l'hiver : hop, un poêle à bois. Sur les étagères, des babioles faits mains, des jarres lumineuses, des veilleuses qui empruntent l'aspect de Jupiter ou de la Lune, des carrousels, des bougies et diffuseurs... Bref, un joyeux bazar. Un recoin abrite une petite bibliothèque - contenant des livres évidement, mais aussi des jeux de société méconnus du grand public comme la roue noitacinummoc décorée de questions toutes bêtes à poser à son voisin (adressé aux gens qui communiquent à l'envers ainsi qu'aux timides, à ceux qui n'ont pas d'idées ou bien encore à ceux qui sortent d'une phase d’asociabilité aiguë) -. Si on ne se soucie pas des jeux, c'est simplement un espace de lecture, confortable et apaisant avec sa fontaine d'intérieur.

Surprise ! Une autre pièce attends votre visite : des fauteuils poires ou poufs nuageux éparpillés à l'intérieur. Il est un peu "space" cet endroit - littéralement -, lorsque vous vous écroulez sur l'un des poufs, vous remarquez au plafond des lumières en forme d'étoiles. La lumière est très douce, et ce qu'on ne vous a pas dit, c'est qu'on a décidé de vous prendre comme cobaye ! Aujourd'hui, il y a une séance de luminothérapie. Fermez les yeux, c'est comme le bronzage - sans la crème solaire -.

Bon, j'espère que vous ne souffrez pas de misophonie : dans une heure, il y a un type qui arrive pour faire une séance d'ASMR Live avec des bâtons de pluie et je ne sais quels autres objets. C'est juste histoire de prévenir.

Voilà qui conclu mon délire un peu trop long. Désolée Silver.

Lorsqu'on ne peux pas changer sa vision des choses (à propos de l'extérieur, ou des autres)... La solution est peut-être de créer son espace ouvert aux autres - ou d'en trouver un existant presque à la hauteur de son imagination ? -. Qu'est-ce qui m'empêche de créer ma roue de la fortune spéciale communication pour les nuls, de l'emmener dans un salon de thé ou un café, et de la tester avec des inconnus ? (On est d'accord : ils vont me prendre pour une folle ou une originale, mais je ne suis plus à ça près).

Je crois que nous avons plusieurs solutions pour se sentir mieux avec les autres : accepter de les inviter dans notre monde (ex : mon salon thé), ou bien apporter un morceau de notre monde jusqu'à eux (ex : ma super roue noitacinummoc - prochainement en vente, près de chez-vous -). De cette façon, une compréhension mutuelle peut possiblement naître.

Avoir son "monde" ou son espace, c'est une façon de se ressourcer à petites doses pour un hypersensible. Et même s'il est super tentant de complétement se renfermer sur soi-même pour se protéger : parler avec le moins de monde possible et dans certains cas extrêmes... Ne parler à plus personne du tout. Ce mécanisme ne va pas aider à se sentir mieux, au contraire. Moins vous discuterez avec les autres, plus vous perdrez l'habitude de le faire et donc vous trouverez plus difficilement vos mots, même chose pour la gestuelle et les attitudes plus ou moins attendues en présence des autres, qui solliciteront alors plus d'efforts à cause de votre manque d'habitude. Parler avec quelqu'un vous prendra donc plus d'énergie, et à la fin d'une conversation vous vous sentirez épuisé(e).

Moins vous entretenez le contact avec le monde extérieur, plus vous vous sentez hors-monde et fatigué(e). C'est un cercle vicieux.

Au final : est-ce que vous avez le droit de vous sentir envahi désagréablement par l'extérieur ? Oui (et tout ce que vous pouvez vous épargner et que vous ne supportez pas : médias et réseaux sociaux par exemple. Hop, poubelle - enfin c'est juste un conseil -).

Est-ce que vous êtes rejeté(e) par le monde extérieur ? Non, jamais.

Ce sont probablement ceux qui n'ont pas assez connu le rejet, l'humiliation ou tout le mal que peut faire l'être humain. Ou tant soit peu que cela leur est arrivé, visiblement pas assez, ils sont bien assez naïfs / naïves pour continuer de faire des leçons de morale où tout est toujours de sa propre faute. Ou l'art d'enfoncer deux fois plus ceux qui ont perdu tout estime d'eux-mêmes à cause d'abrutis dont les propos ahurissants ne visent qu'à la destruction d'autrui, à des fins de se sentir supérieur.