Hagakure
| Sujet: Cohabitations Astrologiques Lun 6 Mai 2019 - 10:56 | |
| Rappel du premier message :Alfred de Musset :
"Ma prétention était de passer pour blasé, en même temps que j’étais plein de désirs et que mon imagination exaltée m’emportait hors de toutes limites."
"Ainsi je tourmentais mon esprit pour lui donner le change, et je tombais dans tous les travers pour sortir de moi-même. Mais tandis que ma vanité s’occupait ainsi, mon cœur souffrait, en sorte qu’il y avait presque constamment en moi un homme qui riait et un autre qui pleurait. C’était comme un contrecoup perpétuel de ma tête à mon cœur. Mes propres railleries me faisaient quelquefois une peine extrême, et mes chagrins les plus profonds me donnaient envie d’éclater de rire."
"Un homme se vantait un jour d’être inaccessible aux craintes superstitieuses et de n’avoir peur de rien ; ses amis mirent dans son lit un squelette humain, puis se postèrent dans une chambre voisine pour guetter lorsqu’il rentrerait. Ils n’entendirent aucun bruit ; mais lorsqu’ils entrèrent dans sa chambre le lendemain matin, ils le trouvèrent dressé sur son séant et jouant avec les ossements : il avait perdu la raison. Il y avait en moi quelque chose de semblable à cet homme, si ce n’est que mes osselets favoris étaient ceux d’un squelette bien-aimé : c’étaient les débris de mon amour, tout ce qui restait du passé."
"Il y a en moi Coelio et Octave. Octave est un viveur, Coelio est un amoureux transi. Je ne montre en moi qu'Octave ; les tromperies des femmes m’ont rendu méchant et cynique. Mais je ne rêve que d’être Coelio ; c'est ma vraie nature." - Louise Rosalie Allan-Despreaux a écrit:
- Que vous dirai-je encore? Son passé désordonné laisse des traces indélébiles. Avec un caractère ombrageux, la méfiance et le soupçon ne se présentent qu'au milieu d'un cortège de ressouvenirs très amers a entendre et qui, à tout prendre, sont ceux d'un ex libertin. Je ne les supporte pas, et alors querelles, pardons et réconciliations.
Voilà! je n'ai jamais vu de contrastes plus frappants que les deux êtres enfermés dans ce seul individu. L'un, bon, doux, tendre, enthousiaste, plein d'esprit, de bon sens, naïf (chose étonnante), naïf comme un enfant, bonhomme, simple, sans prétention, modeste, sensible, exalté, pleurant d'un rien venu du cœur, artiste exquis en tous genres, sentant et exprimant tout ce qui est beau dans le plus beau langage, musique, peinture, littérature, théâtre.
Retournez la page et prenez le contre-pied, vous avez affaire à un homme possédé d'une sorte de démon, faible, violent, orgueilleux, despotique, fou, dur, petit, méfiant jusqu'à l'insulte, aveuglément entêté, personnel et égoïste autant que possible, blasphémant tout, et s'exaltant autant dans le mal que dans le bien. Lorsqu'une fois il a enfourché ce cheval du diable, il faut qu'il aille jusqu'à ce qu'il se rompe le cou. L'excès, voilà sa nature, soit en beau, soit en laid. Dans ce dernier cas, cela ne se termine jamais que par une maladie, qui a le privilège de le rendre à la raison, et de lui faire sentir ses torts. Je ne sais comment il a pu y résister jusqu'ici et comment il n'est pas mort cent mille fois. |
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