Je me suis souvent demandé : «Qu’est-ce qui peut donner de la force à mon attitude. Qu’est-ce qui peut m’élever au-dessus des difficultés et les transformer en occasions de croissance?»
Dépendant de l’élévation de notre attitude, le parcours de vie prend une autre couleur, plus rayonnante. Voici quelques exemples vivants d’attitudes qui ont de l’altitude.
L’enfant qui plantait des clous
Une des qualités qui donne de l’altitude à l’attitude vient du respect envers les autres et le souci de ne pas les blesser.
Voici comment un père s’y prit pour forger le caractère de son fils aîné et élever son attitude, car l’enfant bien que n’ayant que six ans, avait un très mauvais caractère. Il se chamaillait constamment avec les autres enfants, prenait plaisir à blesser, et n’était jamais content de rien.
Un jour, avant de partir pour le travail, le père donna à son fils un sac de clous et lui dit :
- Mon fils, chaque fois que tu te disputeras aujourd’hui ou que tu perdras patience, tu prendras un clou dans ce sac et tu iras le planter dans la clôture du jardin.
L’enfant fut très étonné de recevoir la permission de clouer directement sur la clôture, mais ne discuta pas le conseil de son père. Dix minutes après le départ de ce dernier, il se chamaillait déjà avec son jeune frère et lui assénait des coups sur la tête. Sa mère le regarda. Soudain l’enfant se souvint des paroles de son père. Il prit un clou et alla le planter dans la clôture au fond du jardin. Un peu plus tard, il se mit à crier parce que sa mère lui avait demandé de ramasser son assiette. Alors, il alla planter un autre clou. Une demi-heure ne s’était pas écoulée qu’il en était à son troisième clou! Toute la journée se déroula de cette manière.
Quand le père rentra le soir, il alla voir son fils et lui demanda combien de clous il avait planté. Tout penaud, le gamin baissa la tête.
- Vingt-cinq, avoua-t-il.
- C’est bon, dit son père, essaie de faire mieux demain. L’important est que tu t’améliores.
Le même scénario se reproduit le lendemain ainsi que le surlendemain, puis toute la semaine. L’enfant ne faisait pas vraiment de progrès, mais à tout le moins, il prenait conscience peu à peu de son attitude chaque fois que son regard se posait sur la clôture qui commençait à être défigurée.
Avec le temps, il apprit à se maîtriser un peu plus. De vingt-cinq clous qu’il avait coutume de planter dans la clôture, il baissa à vingt, puis à quinze, dix, cinq. Enfin, à zéro!
Quelle ne fut pas sa joie lorsque son père rentra le soir. Il courut vers lui et lui dit le cœur gonflé de satisfaction :
- Papa, je n’ai pas planté de clous aujourd’hui
- Bravo, mon fils, je suis fier de toi. Maintenant, voici ce que tu feras. Chaque journée où tu ne te seras pas emporté, tu retireras un clou de la clôture.
L’enfant acquiesça, désireux d’observer lui-même son progrès. Le premier jour, après s’être maîtrisé toute la journée, il retira avec plaisir un clou de la clôture. Le deuxième jour, hélas, il faiblit. Non seulement il ne put en enlever, mais il en planta deux autres, ce qui le découragea un peu. Son père lui recommanda de persister et de ne pas s’en vouloir, expliquant que la maîtrise était un état qui s’acquérait lentement et patiemment.
Quelques jours plus tard, il put retirer un deuxième clou, et le lendemain un troisième. À la fin de l’été, il avait retiré tous les clous qu’il avait plantés dans la clôture.
Quand son père rentra le soir, il courut vers lui pour lui annoncer la bonne nouvelle.
Le père conduisit son fils devant la clôture et lui dit ceci :
- Mon fils, tu t’es bien comporté. Bravo. Pourtant, regarde bien tous les trous que tu as faits. Comprends que la clôture ne sera jamais plus la même. Quand tu blesses une personne avec des paroles méchantes, c’est comme si tu lui plantais un cœur dans le cœur. Après, même si tu le regrettes ou que tu t’excuses, il restera un trou dans son cœur, comme ici, sur la clôture. Le trou ne s’effacera pas.
L’enfant fut tellement impressionné par cette analogie qu’il mit tout son cœur à mieux considérer les autres et à cesser de les blesser méchamment.
Son attitude prit de l’altitude. Il devint conscient du pouvoir qu’il avait sur lui-même.
La compassion – Mère Térésa
Lorsque nous exaltons les qualités supérieures qui nous habitent, nous faisons une expérience d’altitude. On dit que la compassion est le plus élevé des sentiments humains. Elle éclaire la personnalité etlui donne du magnétisme, car la compassion est une qualité qui a toutes les caractéristiques de l’universalité de l’amour.
Mère Térésa avait de la compassion pour ses semblables. Son amour pour les autres était immense. Son don se faisait dans la joie et non le sacrifice, ce qui donne de l’altitude à son œuvre.
Après sa mort, un psychologue eut l’idée de faire une expérience à l’Université Harvard où il enseignait. Il fit visualiser à ses étudiants une vidéo sur la vie de Mère Térésa en train de soigner les malades. Les étudiants reconnurent, après la projection, avoir vécu des sentiments de compassion. Plusieurs en avaient les larmes aux yeux, des larmes de pure joie.
Une expérience scientifique se déroula par la suite en laboratoire. La salive des étudiants qui avaient ressenti de la compassion fut analysée, ainsi que celle d’un autre groupe qui n’avait pas vu la vidéo.
L’expérience démontra que le taux d’immunoglobuline-A, un anticorps qui combat les maladies respiratoires, était plus élevé chez ceux qui avaient ressenti de la compassion que chez les autres.
Il semblerait donc que la compassion renforcerait notre système immunitaire.
Le cadeau d’une mère
Voici une histoire inspirante qui donne de l’altitude.
Une femme, vivant seule avec ses trois enfants, manquait d’argent. C’était la période de Noël et elle ne pouvait acheter de cadeaux à ses enfants.
Voici ce qu’elle fit. Elle réunit ses enfants et leur distribua du papier et des enveloppes. Elle leur demanda d’écrire pour leur frère, leur sœur une qualité qu’ils aimaient. Au début, ils rechignèrent, mais la mère resta ferme et insista pour obtenir leur collaboration. Ils acceptèrent finalement.
Les enveloppes furent déposées par la mère le soir au pied de l’arbre de Noël. Au matin, les enfants prirent les enveloppes qui constituaient leur unique cadeau.
Le plus jeune des enfants, un petit garçon mélancolique, se transforma quand il lut que son grand frère le trouvait courageux et brave. Pourtant, il était convaincu que son frère le trouvait niais et voilà qu’il lui disait qu’il était fier de lui.
Son attitude changea radicalement, parce que sa perception de lui-même venait d’être modifiée. À l’école ses notes s’améliorèrent. Il marchait le cœur plus léger.
Jamais les trois enfants n’oublièrent ce Noël. Beaucoup plus tard, devenus adultes, ils se souvinrent de ce Noël comme le plus beau de toute leur vie. Pourtant, depuis le temps, la vie avait eu l’occasion de les combler de richesses, mais jamais ils ne repensaient à ce Noël sans être profondément émus.
Donner de l’altitude à son attitude est une façon de sortir de la passivité, quelle que soit la situation. De faire triompher ce qu’il y a de fort et beau en soi.
Carolle Anne Dessureault
http://les7duquebec.com/