Les Poète Maudits : VERLAINE -1- Ou le Lyrisme Pur
Des trois silhouettes qui dominent le paysage poétique français dans la seconde Moitié du siècle, celle de Verlaine est assurément la moins mystérieuse : Son œuvre ne présente ni cette incohérence ni est hermétisme qui éloignent de nous, De prime abord, l’œuvre d’un Rimbaud ou d’un Mallarmé : Au demeurant, n’a-t-il pas multiplié confession et souvenirs ? Ne s’est-il pas raconté avec complaisance à tout venant (1) ? Verlaine est si proche de nous, nous comprenons si bien ses émois, ses regrets, Et la mélancolie de sa mélodie subtile ! Mieux encore peut-être qu’en Baudelaire, nous nous reconnaissons en lui, Nous, nos efforts et nos chutes : Pourtant, si l’on y regarde de plus près, Tout n’est pas si clair dans la destinée de Verlaine : Comment des parents tendres et attentifs, une enfance heureuse, Une éducation bourgeoise ont-il pu donner cet être hirsute, vagabond et ivrogne (2) Et en même temps poète – ce déclassé de génie ? Par ailleurs, comment une œuvre aussi spontanée, aussi intuitive, aussi éloignée, Semble-t-il, de toute théorie – faut-il même en excepter l’Art Poétique ?— A-t-elle pu aboutir à une véritable doctrine, à une « école » littéraire ? De même qu’il y avait un « cas » Baudelaire, il y a un « cas » Verlaine, Et un problème verlainien : Comme ses frés d’aventure, Verlaine a aimé prendre devant la postérité des allures De révolté : Son grand mot n’est-il pas : « Etre libre ? » N’est-ce pas pour être libre qu’il s’enfuit du collège, Qu’il quitte brusquement sa femme, qu’il va vivre avec Rimbaud une existence hors De toute moral et de toute contrainte ? Pourtant ne nous y trompons pas : Ce n’est chez Verlaine qu’une Illusion tenace : être libre ? Il en a peut-être le désir, mais il est incapable de se libérer, de la société comme des Hommes, et d’abord de Lui-même : Il n’est même pas un pionnier de l’idéal, il n’a pas engagé, Comme Baudelaire, Rimbaud ou Mallarmé, Sa vie entière dans l’aventure de la poésie : Profondément ou plutôt solidement bourgeois, C’est comme malgré lui qu’il s’émancipe : Un démon intérieur le pousse : Mais il le pousse à Fuir, non à attaquer : Verlaine n’est pas vraiment un révolté : C’est un homme qui s’Echappe, qui s’Evade, ou plus exactement un instable : Sa vocation semble être de n’en pas avoir – sinon la poésie : Mais sa poésie elle-même n’est ni un apostolat, ni un moyen de conquête, Ni la promesse d’une délivrance ; Poésie spontanée – moins qu’on ne l’a dit cependant – Presque involontaire, instable aussi, à l’image de l’homme, de l’homme véritable, C’est-à-dire inconscient : Poésie d’une Sensibilité et, comme dit Rémy de Gourmont en parlant de Verlaine, D’ « un nature » : Ainsi éclairés, on comprend déjà mieux le problème et le cas Verlaine : Si cette poésie a eu tant d’influence sur la génération suivant, c’est parce qu’elle A su lui donner, non pas une doctrine, mais une sensibilité lyrique, -- « Décadente » ; et si par ailleurs il paraît tant de distance entre l’homme et la poésie, et aussi entre l’enfant et l’homme, C’est qu’il y a en nous, et singulièrement en Verlaine, plusieurs nature :
PAUL
Sujet: Re: VERLAINE Lun 10 Juil 2017 - 8:19
Guy Michaud : Message Poétique du Symbolisme :
Les Poète Maudits : VERLAINE -2- Ou le Lyrisme Pur « UNE NATURE »
Plusieurs natures, oui mais qu’il s’agit de ramener à une seul, Dont il s’agit de saisir l’unité Complexe et Discordante : Pourtant, cet enfant qui naît à Metz d’une famille bourgeoise « Choyé, Béni » par les siens, et élevé, comme on dit, dans les meilleurs principes, Semble devoir n’être rien moins qu’une « poète maudit » Mon enfance, elle fut joyeuse ! (2) Rien d’un enfant malingre et mélancolique : Bien vivant au contraire, espiègle, « Un parfait petit bourgeois, dit-il lui-même, Un équilibré s’il en fut »(4) Mais la psychologie d’un enfant est-elle si simple ? Pour avoir quelque chance de bien comprendre, ne faut-il pas être attentif aux moindres indices ? Déjà chez l’enfant Verlaine, de menus fait se détachent : A six ans, une amourette, ou plutôt un « petite idylle très authentique » Avec une fillette de même âge ; A Huit ans, une très grave maladie, au sortir de laquelle il conçoit à l’égard de sa Mère « une affection toute nouvelle » ; Peu après, le soir même de son entrée en pension, la fuite et le retour à la maison : Doit-ton voir dans tout cela autre chose qu’une simple « tendance à l’Amativité » Comme dit Verlaine lui-même Et le fait d’une nature particulièrement Sensible et Emotive ? Le Psychanalyste va plus loin (6) (6) la pénétrante analyse d’Antoine Adam, le vrai Verlaine, (Essai psychanalytique, qui montre que Verlaine est toujours resté noué par ses (Complexes) Il décèle, dans ces indices, fragiles assurément, mais que viendront confirmer peu à peu la vie et l’œuvre tout entières, les marques d’un tempérament : Verlaine est un Faible en même temps qu’un Affectif : Il a une nature Passive, essentiellement Féminine (7) (Verlaine ne dira-t-pas à Cazals : » (« Je suis un féminin, ce qui expliquerait bien des (choses (correspondance III, p52) Une nature avide de Tendresse et de protection, Par conséquent destinée à éprouver, en présence de la vie, Des heurts, et des Déceptions incessantes : Mais ceci ne suffit pas à rendre compte d’une vie De souffrances et d’intimes tourments, et de cette « suite maussade d’événements « Contradictoires » dont parlera le poète dans ses Confessions (8) C’est que le conflit, comme chez Baudelaire, comme en chacun de nous dans une Certaine mesure, est d’abord en Lui-même : « schisme têtu » « Confit entre le Pire et le Mieux » qu’évoquera plus tard Crimen Amoris (3) Mais qui n’est pas seulement le drame de l’homo duplex Le combat de l’Ange et de la bête : Chez Verlaine, le drame intérieur se situe essentiellement et explicitement Dans l’ordre de l’Affectivité et de l’amour : Amour intégral, amour à tous les degrés, Et d’une exigence peu commune : Sensualité grossière, sentiment et besoin de tendresse, amour mystique, Toutes les forme d’amour s’Unissent, ou plutôt se juxtaposent en lui :
Guy Michaud : Message Poétique du Symbolisme :
Les Poète Maudits : VERLAINE -2- Ou le Lyrisme Pur « UNE NATURE »
Car c’est là précisément le drame : L’Impossibilité de les concilier, de les accorder ensemble, D’en faire un tout harmonieux sur quoi édifier sa vie : Ces amours se Combattent, et, plus précisément, l’Instinct Primitif, la force vitale, La Libido, pour parler comme les psychanalystes, désir et exigence virile, Se Heurte chez Verlaine A un besoin sentimental d’amour tendre et protecteur Qui est, lui, essentielle Féminin :(10) Combat de la Chaire et de l’Amour dont le sonnet Luxure nous dira un jour l’âpreté :
Toutes ses formes d’amour, pour chacun de nous, ont été unies, à l’origine, Dans l’indifférenciation du sein maternel, dont, à notre naissance, nous apportons Avec nous le regret : D’où ces Complexes de tendances qui veulent d’abord nous ramener à notre état d’origine et qui fixent sur notre mère notre désir et notre affectivité : Le rôle de l’éducation est précisément, comme le dit Antoine Adam, D’opérer progressivement notre sevrage, de nous rendre indépendants de nos Origines sans étouffer nos puissances instinctives, d’en permettre au contraire L’épanouissement dans le cadre d’une hiérarchie de valeur qu’il s’agit seulement de Définir (11) Or, dans le cas de Verlaine, l’éducation et les circonstances, Il faut le dire, semble avoir opéré à rebours : A cet enfant chez qui une nature trop féminine avait tendance déjà à entraver le sevrage et le libre développement de sa virilité, il eût fallu une éducation compréhensive, mais ferme, un dressage, ou plutôt un redressage qui eût assuré l’ordre harmonieux de son épanouissement : Il en fut, semble-t-il, tout le contraire : Choyé par un père âgé qui paraît avoir été plus indulgent qu’autoritaire, Par une mère dont Verlaine a loué l’ « extrême bonté », Par une jeune cousine qui « l’aimait tendrement » jusqu’à l’âge de huit ans Il fut couvé, cajolé, protégé contre la vie : D’où cette « Amativité » extrême qui se manifeste dans l’idylle enfantine : D’où cette propension au rêve qu’il évoque en tête des Poème Saturniens :
Tout enfant, j’allais rêvant Ko-Hinnor Somptuosité persane et papale, Héliogabale et Sardanapale ! Mon désir créait sous des toits en or, Parmi les parfums, au son des musiques Des harems sans fin, paradis physiques
« Des harems sans fin, paradis physiques » Rêve déjà sensuel, à l’en croire, Et qui révèle peut-être des désirs qu’il n’avoue pas : Puis une maladie ou il risque de mourir, qui exige « des soins infinis », Un dévouement maternel incessant et câlin, qui détermine chez lui, à l’égard de sa Mère, « une affection toute nouvelle »
Guy Michaud : Message Poétique du Symbolisme :
Les Poète Maudits : VERLAINE -2- Ou le Lyrisme Pur « UNE NATURE »
Ici les souvenir du poète sont particulièrement révélateurs : « - Ce sentiment tout puissant, et doux et bon par excellence, se manifesta tout « - D’abord par soumission souriante, au fond attendrie jusqu’à en avoir une « - Délicieuse envie de pleurer : il n’y eut pas de tisane assez amère, de drogue trop « - Dure pour me tirer, quand offerte, par Maman, autre chose qu’un sourire « - J’oserai dire de béatitude, et lorsqu’arriva la guérison, d’étreintes assez étroites, « - De baisers assez forts puis assez tendres et mouillés de quelques larmes « - Brûlantes sur ses joues et sur ses mains, et rafraîchissante (ô combien !) « - A mon pauvre cœur d’enfants encore si pur alors…- » (13) Comment devant ces souvenir, ne pas évoquer avec A Adam d’autre souvenirs, Ceux de Baudelaire (14), sans compter les aveux, parfois très crus d’un Stendhal Ou d’un Jules Renard ? Décidément, la vie semble vouloir maintenir Verlaine comme dans le sein de sa mère, Encourager sa faiblesse, sa féminité, et le replier sur lui-même, « Arriération affective » (15 c’est la thèse d’A Adam…) Certes, mais plus encore inversion native, dont les premières années viennent Seulement favoriser la persistance : Il n’en reste pas moins que, comme l’a bien montré A Adam, Verlaine est Mal Sevré, et qu’à certains égard il restera toute sa vie un enfant : Chez cette nature faible, tendre et sans défense, l’internat va déjà provoquer Un Refoulement ; Devant « la salle d’étude aux pupitres noires, à l’odeur pédestre » De la pension Landry, devant les camarades qui « chahutent » ou ânoment des Pensums, devant le bœuf bouilli et la sorte « d’eau de rinçure de bouteille » Du réfectoire, le premier mouvement de l’enfant est de Fuir, et il se montre Incapable de résister à cette instinctive répulsion (16) Puis il s’adapte – il le faut bien--, mais ce changement brutal d’atmosphère aura Sur lui les plus funestes conséquences : Mauvaises lectures, absence d’affection et de caresse, et, très tôt trouveront leur Compte à la fois sa sensualité précoce et sa tendresse resté sans emploi : Bientôt, hanté par la femme, il se livre à des expériences tarifées et décevantes, Comme si sa tendresse pour sa mère Dût s’interposer sans cesse entre le plaisir et lui : (17) C’est l’heure ou il commence à écrire des vers : Dès ce moment, la poésie apparaît chez lui come le fuit de sa nature inconsciente et Profonde, L’Activité d’un solitaire replié sur soi : « Isolé du monde qu’il Croit Hostile, dit A .Adam, il s’est constitué un univers intérieur Qu’il doit entretenir à ses propres frais, avec toutes les ressources de son Imagination, en y engageant sa sensibilité tout entière (18) Univers où se projettent d’ailleurs les paysages familiers de son enfance et de ses Vacances, avec leurs teintes grises, leurs lignes onduleuses Et leurs mélancoliques Etangs : C’est encore sous l’impulsion de force inconsciente que Verlaine, dès sa sortie Du lycée, se met à boire : Atavisme ? Certes, mais favorisé par un besoin secret de se viriliser, de compenser Par une excitation factice la faiblesse de son tempérament :
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Hagakure
Sujet: Re: VERLAINE Lun 10 Juil 2017 - 12:29
Merci PAUL pour le partage.
PAUL
Sujet: Re: VERLAINE Lun 10 Juil 2017 - 14:20
Avec plaisir, Hagakure Merci, d’avoir déposée le thème :
PAUL
Sujet: Re: VERLAINE Lun 10 Juil 2017 - 14:21
Guy Michaud : Message Poétique du Symbolisme :
Verlaine : Le Poète Saturnie, 3-
Cependant, Verlaine fait figure pour l’instant, non d’ivrogne bohème, Mais seulement de fils de famille et de jeune bourgeois déréglé (19) Si sa vie se place déjà sous le signe du café (20), bien plutôt que sous celui de L’Hôtel de Ville où sa fonction de rond-de-cuir le retient chaque jour de courtes Heures, elle n’ignore pas le « monde » littéraire et les salons : Dés la fin de ses études, il a fait la connaissance d’un jeune aristocrate, Louis-Xavier de Ricard, et il fonde avec lui un hebdomadaire, L’Art, Qui réunit bientôt tout un groupe de jeunes poètes introduits dans le salon de sa Mère par l’apprenti-directeur : Mendès, Sully Prudhomme, Coppée : L’équipe ainsi constituée se place sous l’autorité de Leconte de Lisle, dont elle hante aussi le salon, boulevard des Invalides : Bientôt ce sera le tour de Mendès de « recevoir » Dans un étroit logement en désordre : A ce moment, L’Art, essoufflé, sans cessé de paraître, et fait place à un recueil de Vers publié par livraisons : Ainsi naît, en 1866, le Parnasse (21)
Le jeune Verlaine en est donc l’un des fondateurs, Et la mince plaquette qu’il publie à ses frais, la même année, chez Lemerre, Bien qu’elle passe presque inaperçue, est bien, avec Le Reliquaire de Coppée Et les Epreuves de Sully Prudhomme, Une des premières œuvres de la nouvelle Ecole : Celle-ci se recommande de quatre poètes qui, depuis vingt ans, luttent pour la cause De l’art et on atteint à une demi-notoriété : Gautier, Leconte de Lisle, Baudelaire, Banville -- Ceux que Thibaudet appelle les « Tétrarques » Les Poèmes Saturniens refléteront donc cet éminent patronage, et le Prologue Comme l’Epilogue affirmeront des convictions que L’Art reflétait déjà : Divorce moderne entre l’Action et le Rêve, Indépendance totale de la poésie, amour exclusif du Beau ; La passion proscrite, l’inspiration mise à l’index, le culte de l’effort et de la forme « Souveraine » Autant de principes auxquels chacun des Maîtres invoqués n’aurait Pu que souscrire : Nombre de pièces du recueil appliquaient d’ailleurs cette poétique, Peut-être non sans faux-cul parfois, comme ce çavitrî inspiré du Mahabharatta Et que l’on jurerait signé par un autre : Pourtant, s’il est une influence qui semble l’emporter dans ces premiers vers, C’est celle de Baudelaire : Dès son plus jeune âge, et l’année même de leur publication, Verlaine n’avait-il pas Été un admirateur puéril et enthousiaste des – Fleurs du Mal ? – Et déjà, dans L’Art, il avait consacré à celui qu’il considérait déjà comme son maître Plusieurs articles d’une étonnante lucidité :
Pour lui « La profonde originalité de Charles Baudelaire est de représenter Puissamment et essentiellement l’homme moderne…… L’homme moderne avec ses sens aiguisés et vibrants, son esprit douloureusement Subtile, son cerveau saturé de tabac, son sang brûlé d’alcool, En un mot, le Bilio- Nerveux par excellence : Comme dirait H. Taine : Cette individualité de sensitive, pour ainsi parler, Charles Baudelaire la représente à l’état de type, de – héros… » Son livre est « La quintessence et comme la concentration extrême « De tout un élément de ce siècle »et c’est ce modernisme qui a permis à Baudelaire De renouveler tous les thèmes poétique – l’amour, l’ivresse, la mort : Quant à son esthétique, Verlaine ne l’a pas moins clairement résumée : L’amour exclusif de Beau, le travail substitué au culte de l’inspiration vague, La passion considérée comme impure ; La nécessité d’unir l’Imagination au métier ; esthétique que Baudelaire à Magnifiquement appliquée dans ses poèmes, dont la grande nouveauté est d’être L’œuvre d’un poète qui garde toujours la maîtrise et la critique de soi, Qui veut « ne jamais être dupe et parfois le paraître » (22) Si l’essentiel de ces idées était comme à tous les collaborations du Parnasse, Jeunes ou « anciens » l’originalité de Baudelaire devait pourtant, Par elle-même, entraîner Verlaine à l’écart de la troupe : « Un Parnassien tout imprégné de Baudelaire » Dit Cuénot à propos des Poème Saturniens (23) Disons plus : un Parnassien déjà intérieurement transformé par Baudelaire : Par le titre même, emprunté aux - Fleurs du Mal- Verlaine ne s’affirmait-il pas comme son successeur et ne se classait-il pas dans la Même famille que lui, Avec les mélancoliques, ceux sur qui pèse un destin inexorable :
Or ceux-là qui son nés sous le signe SATURNE, Fauve planète chère aux nécromanciens, Ont entre tous, d’après les grimoires anciens, Bonne part de malheur, et bonne part de bile… Tels les Saturniens doivent souffrir…. Leur plan de vie étant dessiné ligne à ligne Par la logique d’une influence maligne (24)
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Sujet: Re: VERLAINE Lun 10 Juil 2017 - 17:20
" Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même ( mon faire part de mariage reprenant "mon rêve familier"
Maldoror
Sujet: Re: VERLAINE Lun 10 Juil 2017 - 17:31
... Et tout le reste n'est que bites et ratures
Dernière édition par Maldoror le Lun 10 Juil 2017 - 17:52, édité 1 fois
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Sujet: Re: VERLAINE Lun 10 Juil 2017 - 17:35
Maldoror a écrit:
... Et toute le reste n'est que bites et ratures
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Sujet: Re: VERLAINE Lun 10 Juil 2017 - 17:35
Comme je suis fan de Rimbaud, même si Verlaine écrivait une poésie plus tendre.
Phaeris
Sujet: Re: VERLAINE Mar 11 Juil 2017 - 14:41
J'ai une édition des Poèmes Saturniens dans ma bibliothèque, grâce à vous je vais relire ce poète. De mon point de vue, Verlaine avait quelque chose de particulier à offrir dans la littérature, même si Rimbaud est le véritable poète qui a révolutionné son temps. Verlaine à quelque chose de rassurant et sa manière d'aimer à l'infini est plutôt mignonne
Alcyli
Sujet: Re: VERLAINE Mar 11 Juil 2017 - 21:39
Phaeris a écrit:
J'ai une édition des Poèmes Saturniens dans ma bibliothèque,
Moi aussi héritée d'une grand-mère de mon ex décédée à 99.99 ans, je lui avais offert un porte-clé marqué "100 ans" , elle n'y croyait pas, moi non plus...
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Sujet: Re: VERLAINE Mar 11 Juil 2017 - 21:58
Phaeris a écrit:
J'ai une édition des Poèmes Saturniens dans ma bibliothèque, grâce à vous je vais relire ce poète. De mon point de vue, Verlaine avait quelque chose de particulier à offrir dans la littérature, même si Rimbaud est le véritable poète qui a révolutionné son temps. Verlaine à quelque chose de rassurant et sa manière d'aimer à l'infini est plutôt mignonne
Et sa poésie est si musicale
PAUL
Sujet: Re: VERLAINE Mer 12 Juil 2017 - 7:32
Guy Michaud : Message Poétique du Symbolisme :
Verlaine : Le Poète Saturnie, 3-
Des « poèmes saturniens », c’est donc, comme le fait remarquer P. Martino, Presque des poèmes baudelairiens : Modernisme, « Mélancolie compliqué d’un jouisseur lassé, malade, « Qui se sent glisser, « Avec effroi et plaisir à la fois, sous le pouvoir d’influences néfastes ; « Vers des heures noires » : Tableau de Paris, débauche et luxure : Ne sont-ce pas là les principaux thèmes des Fleurs du Mal ? (25) Les divisions même du recueil sont éloquentes : - Melancholia, Paysages tristes- Verlaine, après Baudelaire, reprend la chaîne du mal du siècle : Baudelaire encore – le crépuscule du Soi mystique – Et ses correspondances, baudelairiens Les « soleils couchants », « les étranges rêve », les métaphores où l’abstrait et le Concret viennent se rejoindre : Pourtant, Pour être vraiment baudelairiens, il manque à ces premiers poèmes le goût De l’aventure, Verlaine s’y révèle, note encore P. Martino, Un Baudelaire timide, qui parle bien d’appareiller « pour d’affreux naufrage » Mais qui reste au port : Son âme n’est pas faite pour les grands voyages, mais pour l’effusion intime, La chaleur d’une protection : Après le frisson baudelairien, voici que l’on perçoit, chez Verlaine, dés le début, Des frissons nouveaux. Expression d’une époque ? Non, car la société de l’Empire, qui se grise d’opérettes, n’est rien moins que Mélancolique, Expression d’une sensibilité encore isolée, et que l’on comprendra que plus tard : De fait, sous les imitations apparentes, Derrière un effort conscient et consciencieux Pour s’aligner sur la poésie de son époque, les Poème Saturniens nous révèlent L’âme de Verlaine, et le titre est déjà, nous dit François Porché, plus encore qu’un Echo de Baudelaire, « la confidence d’une angoisse personnelle » (27) Cette angoisse-là, Verlaine la porte en lui : C’est, par delà le bourgeois qu’il s’efforce d’être, la voix de son inconscient, Un inconscient qui lui semble recéler à la fois le Bien et le Mal : Des forces qui pèsent sur lui et dont il ne saurait se déprendre -- Un inconscient qui arrive à peine jusqu’aux plages du conscient et dont il perçoit La mélodie confuse : c’est lui qui le saisit comme un « remords vague », Quand il erre dans les bois, c’est lui dont il entend la « rumeur mauvaise » : C’est lui enfin, c’est son destin, le « vent mauvais » qui l’emporte : Instabilité, fuite ; Verlaine sent bien qu’il est engagé sur la pente fatale, Et la – chanson d’Automne- Nous livre déjà son secret : Qu’eût-il donc aimé ? Quelque image persistante nous le révèle : L’eau morte – l’eau profonde – ne correspond-elle pas à son « rêve familier » Celui d’une femme inconnue, d’un amour câlin et réchauffant, Bref d’un asile plein de tendresse et de douceur -- Nostalgie su sein maternel et « des voix chère qui se sont tues » ? Inquiétude vague, remords incompréhensible, nuance insaisissables de l’âme, C’est bien-là ce que ces poèmes apportent de proprement verlainien ; Ce sont plus vraiment des thèmes, mais une impalpable chanson, aux rythmes fuyants et fluides, un impressionnisme de son et d’images : « Pentes d’habitude » dira plus tard Verlaine en parlant de son premier recueil : « L’un peu déjà libre versification…, En même temps la pensée triste ou voulu telle… »
Phaeris
Sujet: Re: VERLAINE Mer 12 Juil 2017 - 14:48
L'Océan sonore Palpite sous l’œil De la lune en deuil Et palpite encore,
Tandis qu'un éclair Brutal et sinistre Fend le ciel de bistre D'un long zigzag clair,
Et que chaque lame, En bonds convulsifs, Le long des récifs Va, vient, luit et clame,
Et qu'au firmament, Où l'ouragan erre, Rugit le tonnerre Formidablement.
Alcyli
Sujet: Re: VERLAINE Mer 12 Juil 2017 - 18:15
Phaeris a écrit:
L'Océan sonore Palpite sous l’œil De la lune en deuil Et palpite encore,
Tandis qu'un éclair Brutal et sinistre Fend le ciel de bistre D'un long zigzag clair,
Et que chaque lame, En bonds convulsifs, Le long des récifs Va, vient, luit et clame,
Et qu'au firmament, Où l'ouragan erre, Rugit le tonnerre Formidablement.
Ca a l'air facile, avec Verlaine !
J'en avais écrit quelques-uns, ce serait marrant que je les ressorte ! ( mais ils sont pas marrants en fait ! Ils font plutôt grincer des dents ! )
PAUL
Sujet: Re: VERLAINE Lun 17 Juil 2017 - 7:31
Guy Michaud : Message Poétique du Symbolisme :
Verlaine : Le Poète Saturnie, 3-
Il fallait insister sur les – Poème Saturniens – Car il nous permettait de saisir, en quelque sorte à son insu et malgré lui, La vraie nature du poète : C’est que dès cette époque il y a plusieurs Verlaine : - Il y a le Verlaine Cordiale, gai, affectueux avec sa mère, Boute-en-train du salon de Nina de Villars, Celui qui compose de joyeux monologue en argot, Qui écrit des scénarios d’opérettes, des farces lyrique ; Il y a le virtuose du vers, qui compose des drames, des vers de tous genres, Des pastiches de toutes les manières, - Il y a aussi Le débauché, celui qui fréquente les filles, Qui publie à Bruxelles, sous le nom de Pablo de Herlagnez, une plaquette de sonnets Licencieux, mais qui a aussi des petits amis, Et dont les mœurs semblent déjà hésiter entre les deux tendances de sa nature ; Il y a enfin l’alcoolique, la victime de l’absinthe, Celui qui après les obsèques de sa cousine, au pays, Ne dessaoûle pas pendant deux jours, qui passe par toutes les phases de l’ivresse, Depuis l’expansion bavarde, le morne silence, puis la colère, Jusqu’au délire homicide (31) Comment n’être pas déconcerté quant on voit ce jeune homme, poète Instable et sans personnalité apparente, sensuel, ivrogne et débauché Ecrire et publier alors Fête Galantes ? Est-ce un nouveau masque sur son visage ? Est-ce un pastiche de plus ? Gautier, Banville, Victor Hugo ont tour à tour, voilà vingt ans, Evoqué Watteau dans leurs vers : Et voici que les Concourt on publié, en 1860, une notice où ils définissaient la grâce Du peintre, disant la féérie du monde idéal qu’il à créé, « Un de ces royaumes shakespeariens…, un de ces paradis galants que les « Polyphiles bâtissent sur les nuage du songe » Un monde dont l’amour est la lumière : « Un recueillement tendre : « Des attentions au regard vague ; « Des paroles qui bercent l’âme …. ; « Des désirs sans appétits, des voluptés sans désirs…. ; « Une paresse de passion dont rient d’un rire de bouc les satyres de pierre « Embusqués dans les coulisses vertes… « C’est l’amour ; mais c’est l’amour poétique, l’amour qui songe et qui pence, « L’amour moderne, avec ses aspirations et sa couronne de mélancolie » (32) Ne trouvons-nous pas dans ces lignes, derrière ce qui fut peut-être une mode à L’époque, la clef de l’inspiration verlainienne ?
Serpentaire
Sujet: Re: VERLAINE Mer 15 Avr 2020 - 14:22
Bonjour !
PAUL, je vous ai retrouvé par le biais de cette discussion, je n'ai pas encore assez posté de messages pour vous répondre en MP alors je le fais ici, désolée ! En espérant que vous ayez ma réponse. Je fonctionne par à coups, c'est-à-dire que je suis susceptible de traverser des périodes de léthargie et de passer à l'action soudainement. C'est valable pour mon boulot, le ménage, les trucs administratifs à régler... Un peu tout en fait :)
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Sujet: Re: VERLAINE
VERLAINE
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